Héroïsme, sacrifice et valeurs

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

La France a un héros: le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.

Un héros à titre posthume, victime d'un nouvel épisode de barbarie commis au nom de l'islam.

islam,courage,terrorisme,religion,france

Illustre inconnu il y a quelques jours, le lieutenant-colonel passa à la postérité en agissant en situation de crise avec un sens aigu du sacrifice:

Le lieutenant-colonel Beltrame faisait partie des gendarmes appelés à intervenir, plus tôt dans la journée, alors qu’une attaque [était] en cours dans un supermarché de Trèbes, à 8 km de Carcassonne.

Il entre dans le Super U et se porte volontaire pour se substituer à une femme retenue en otage par Radouane Lakdim, un jeune délinquant se revendiquant du groupe État islamique. Le terroriste accepte et, trois heures plus tard, lui tire dessus à plusieurs reprises avant que les policiers du GIGN, alertés par le téléphone portable d’Arnaud Beltrame resté allumé, ne lancent l’assaut et neutralisent le terroriste. Arnaud Beltrame succombera à ses blessures dans la nuit, à l’hôpital.

Parmi ses multiples blessures, le geste fatal est un coup de couteau asséné au niveau du cou par le terroriste musulman, comme nous l'apprennent aujourd'hui les résultats de son autopsie.

Le noble sacrifice du gendarme permet rétrospectivement aux médias et au monde politique de souffler. Ouf, on peut parler d'autre chose que des errements des services de renseignement, de l'incurie politique en matière de protection des frontières et de la population, du Padamalgam! habituel et autres trajectoires de radicalisation du dernier "loup solitaire" en date. La France a un héros, un vrai, et mis à part quelques imbéciles de service, la célébration posthume du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame semble sincère.

Semble, car elle ne l'est pas. La célébration est délibérément incomplète et superficielle.

On évite de creuser, de peur de tomber sur quelque chose.

Qu'est-ce qui a conduit un brillant haut-gradé et militaire de carrière à risquer sa vie pour une parfaite inconnue, lors d'une prise d'otage dans un supermarché anonyme? Des valeurs. Et pas n'importe quelles  valeurs - des valeurs chrétiennes.

Il faut lire le récit du Père Jean-Baptiste, qui préparait Arnaud Beltrame et sa compagne au mariage religieux, pour le comprendre. Le voici reproduit in-extenso, car dans ce modèle de concision rien ne peut être ôté.

C'est au hasard d'une rencontre lors d'une visite de notre abbaye, Monument Historique, que je fais connaissance avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame et Marielle, avec laquelle il vient de se marier civilement le 27 août 2016. Nous sympathisons très vite et ils m'ont demandé de les préparer au mariage religieux que je devais célébrer près de Vannes le 9 juin prochain. Nous avons donc passé de nombreuses heures à travailler les fondamentaux de la vie conjugale depuis près de 2 ans. Je venais de bénir leur maison le 16 décembre et nous finalisions leur dossier canonique de mariage. La très belle déclaration d'intention d'Arnaud m'est parvenue 4 jours avant sa mort héroïque.

Ce jeune couple venait régulièrement à l'abbaye participer aux messes, offices et aux enseignements, en particulier à un groupe de foyers, ND de Cana. Ils faisaient partie de l'équipe de Narbonne. Ils sont venus encore dimanche dernier.

Intelligent, sportif, volubile et entraînant, Arnaud parlait volontiers de sa conversion. Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans. Il reçoit la première communion et la confirmation après 2 ans de catéchuménat, en 2010.

Après un pèlerinage à Sainte-Anne-d'Auray en 2015, où il demande à la Vierge Marie de rencontrer la femme de sa vie, il se lie avec Marielle, dont la foi est profonde et discrète. Les fiançailles sont célébrées à l'abbaye bretonne de Timadeuc à Pâques 2016.

Passionné par la gendarmerie, il nourrit depuis toujours une passion pour la France, sa grandeur, son histoire, ses racines chrétiennes qu'il a redécouvertes avec sa conversion.

En se livrant à la place d'otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d'officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger. Mais il sait le risque inouï qu'il prend.

Il sait aussi la promesse de mariage religieux qu'il a fait à Marielle qui est déjà civilement son épouse et qu'il aime tendrement, j'en suis témoin. Alors? Avait-il le droit de prendre un tel risque? Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd'hui l'admiration de tous. Il savait comme nous l'a dit Jésus, qu'«Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.» (Jn 15, 13). Il savait que, si sa vie commençait d'appartenir à Marielle, elle était aussi à Dieu, à la France, à ses frères en danger de mort. Je crois que seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.

J'ai pu le rejoindre à l'hôpital de Carcassonne vers 21h hier soir. Les gendarmes et les médecins ou infirmières m'ont ouvert le chemin avec une délicatesse remarquable. Il était vivant mais inconscient. J'ai pu lui donner le sacrement des malades et la bénédiction apostolique à l'article de la mort. Marielle alternait ces belles formules liturgiques.

Nous étions le vendredi de la Passion, juste avant l'ouverture de la Semaine Sainte. Je venais de prier l'office de none et le chemin de croix à son intention. Je demande au personnel soignant s'il peut avoir une médaille mariale, celle de la rue du Bac de Paris, près de lui. Compréhensive et professionnelle, une infirmière, la fixe à son épaule.

Je n'ai pas pu le marier comme l'a dit maladroitement un article, car il était inconscient.

Arnaud n'aura jamais d'enfants charnels. Mais son héroïsme saisissant va susciter, je le crois, de nombreux imitateurs, prêts à au don d'eux-mêmes pour la France et sa joie chrétienne.

 

Non seulement Arnaud Beltrame était catholique, mais il était converti, croyant, pratiquant, et fervent dans sa Foi. Un mauvais exemple pour la France de demain, donc. Sous les coups de boutoir du socialisme, de la société multiculturelle et du relativisme moral, ces valeurs se perdent, et avec elles les gens capables de les porter.

Médias ou politiciens, la plupart de ceux qui célèbrent aujourd'hui le courage du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame luttent avec ferveur pour abolir les valeurs au nom desquelles il est devenu un héros. Et avant ce jour fatidique, ils s'en seraient probablement moqués.

Dans une situation de crise, une féministe, un transsexuel militant des LGBT, un trotskyste cynique, un syndicaliste arc-bouté sur les droits-acquis, un No-Border adepte du métissage se porteraient-ils volontaires dans un contexte identique? Se substitueraient-ils à une otage anonyme à la merci d'un fou furieux islamiste? Chacun a le droit d'y croire, mais pour ma part, j'ai quelques doutes.

Arnaud Beltrame est mort, cruellement assassiné, mais le monde d'où il vient et les valeurs dont il se réclamait sont aussi agonisantes. Nous nous dirigeons à grande vitesse vers un avenir où tout cela aura disparu. Le monde occidental sera-t-il meilleur pour autant? Chacun imaginera sa propre réponse, mais au train où vont les choses, nous aurons l'occasion de le découvrir bien assez tôt.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 25 mars 2018

7 commentaires

  1. Posté par Eschyle 49 le

    Observations : 1) on a refusé au Colonel Arnaud Beltrame la mention « MPLF » (mort pour la France), mention portée automatiquement sur les actes d’état-civil ;
    2) que signifie ce délai de dix minutes? http://www.leparisien.fr/faits-divers/attaques-dans-l-aude-revelations-sur-l-assaut-du-super-u-de-trebes-15-04-2018-7665576.php
    3) la franc-maçonnerie, rien qu’en France, ce sont 300 000 membres, dont 175 000 actifs, et surtout 400 parlementaires (Le Canard enchaîné du 14 mars 2018 : « Les frères de la côte d’alerte »). De quatre décennies d’exercice d’une profession judiciaire, ce sont systématiquement des juges qui se prostituent par douzaines, des détournements d’argent par centaines de millions d’euros, des morts inexpliquées à la chaîne, et jusqu’à des rituels de magie noire. En clair, pour dîner avec le diable, il faut une longue cuiller.
    Par ailleurs, de l’incident de Mukden, le 18 septembre 1931, de l’épandage de LSD par la CIA, le 16 août 1951, à Pont-Saint-Esprit (http://www.voltairenet.org/article164442.html), du meurtre d’Aldo Moro, le 9 mai 1978, par les réseaux Stay Behind (http://www.voltairenet.org/article177324.html), ce que l’on appelle les « attentats sous fausse bannière » est une constante de l’histoire contemporaine.
    Or, comme l’a expliqué Périco Légasse, le mari de Natacha Polony, l’égorgement du colonel Arnaud Beltrame par Radouane Lakdim, le 23 mars 2018 à Trèbes, à l’instar de précédents meurtres (Mohamed Merah), ressort manifestement de cette catégorie : voici un officier, membre actif de la Grande loge de France, qui quitte celle-ci, non seulement pour se marier religieusement, mais encore et surtout en se préparant avec un chanoine de l’abbaye de Lagrasse, le père Jean-Baptiste (à l’état-civil, Guillaume Golfier), spécialiste du démon : https://www.lerougeetlenoir.org/opinions/les-inquisitoriales/Entretien-avec-le-Pere-Jean-Baptiste
    Étonnamment, en violation du dogme du secret d’appartenance, la GLDF divulgue son adhésion: http://blogs.lexpress.fr/lumiere-franc-macon/2018/03/24/beltrame-victime-dun-terroriste-frere-gldf/
    Plus stupéfiant encore, le 13 décembre 2017 à Carcassonne, Arnaud Beltrame avait organisé un exercice de prise d’otage identique à l’attentat du 23 mars 2018 à Trèbes:
    https://www.ladepeche.fr/article/2018/03/23/2765738-gendarme-heroique-super-u-avait-commande-exercice-simulation-attentat-supermarche.html
    Le décryptage est clair: en passant de la franc-maçonnerie à l’église catholique, a fortiori dans un commando antimaçonnique, Arnaud Beltrame savait qu’il avait un contrat sur la tête, et qu’il fallait anticiper les conséquences néfastes, tant pour autrui, qu’accessoirement pour lui-même.
    Malheureusement, s’il était passé par l’EPIGN, il n’était pas breveté commando (Jaubert, Trepel, Hubert), donc non formé au triptyque « combat rapproché, contre-terrorisme et libération d’otages »; il n’avait donc pu anticiper la technique de Daech: une balle dans la cuisse, une balle dans le bras pour neutraliser la cible, puis l’égorgement.
    Fin provisoire du commentaire, avant déclassification des preuves nécessaires.

  2. Posté par Victor44 le

    C’aurait été bien qu’il y ait les 4 cerceuils à Paris honorés par tous et le Président.Les 3 autres assassinés puisqu’on nous répéte qu’on est « en guerre » sont tombés donc eux aussi au « champ d’honneur » comme tout civil français lambda tué aléatoirement par l’EI. Une remarque, « on » dit tjrs que ces terroristes S passent à l’acte sur « pétage de plomb ». Mais l’EI est un « Etat » avec une organisation hièrarchique ne serait-il pas possible qu’ici certains aient depuis longtemps fait allégeance à l’armée de l’EI prêts à l’action sur ordre des statèges dirigeants disséminés aujourd’hui planqués dans un coin de désert ici ou là .Des soldats EI ayant fait allégeance « dormants » en attente ? Ordre donné reçu via cryptage sur le net et téléphone basique jeté immédiatement après coup de fil et non géolocalisé.Et passage immédiat à l’attentat meurtrier?
    D’autre part le Président n’a pas annoncé qu’il cessait la vente d’armes françaises au Qatar et à l’A-S lesquelles sont en partie revendues aux « rebelles de Syrie », ni annoncé le retrait de la France aérienne et de ses services du chaos syrien. L’Humanisme célébré aujourd’hui ne serait-il qu’un prétexte de com nationale mais pas géo-militaro-politique ?

  3. Posté par C o r t o le

    Pour un lieutenant-colonel français, c’est seulement 36 vierges !

    Enfin, musulmans et catholiques ont pu prier ensemble !

  4. Posté par Aude le

    Jean Robin@
    Quelle religion prône la culture de la mort, selon vous? En ce XXIe siècle, je ne vois que l’Islam!
    Cessez donc ces querelles catholique-protestant. Quel sens? alors que les fanatiques d’Allah ne sont pas intéressés de savoir si vous êtes athée ou de quelle religion chrétienne vous êtes. Pour eux nous sommes tous des mécréants à massacrer, point!
    Je ne vois qu’une mort utile, celle où celles qui veulent la mort d’innocents!

  5. Posté par Etienne le

    Pour mémoire.
    L’objectif n’était pas de remplacer un (e) otage : ce n’était qu’un moyen.
    L’objectif était de faire connaître la situation interne aux forces d’intervention. (D’où, p. e. , le portable ouvert déposé discrètement.)
    Remplacer un otage n’était qu’un moyen. (Moyen très risqué. Mais l’appréciation a été faite par les bonnes personnes au bon endroit.)
    Ceci ne diminue en rien le mérite du colonel. Au contraire.
    Ce qui crée de la confusion inutile, c’est la pathos médiatique.

  6. Posté par Laurent Raggos le

    Merci Monsieur Montabert, pour ce texte absolument magnifique, à la hauteur du sujet traité. A relire, à retenir et à sauvegarder.

  7. Posté par Jean Robin le

    Le catholicisme mène donc au suicide donc à la mort. Merci de cet aveu. « ceux qui ne m’aiment pas aiment la mort. » Pv 8:36. Toute l’oligarchie catho-marxiste célèbre ce collabo, vous avez donc tort. Il a désobéi aux ordres de ses supérieurs pour un sacrifice inutile, ce qui est également contraire à la Bible. Signé : un protestant français.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.