L’Europe taxe enfin les GAFA !

post_thumb_default

 

À l’exemple de Trump

Surtout, ne dites pas à Moscovici et autres auteurs du projet de « taxe numérique » européenne qu’ils « font du Trump » : ils seraient aussitôt pris de convulsions et réclameraient sur-le-champ un exorcisme ! Pourtant, en présentant mercredi leur plan visant à taxer les géants d’Internet, ceux-ci n’ont fait que suivre le bon exemple du président américain qu’ils abhorrent tant et qu’ils ne cessent d’accuser d’incompétence.

« Trou noir fiscal »

Après des mois de tergiversations, la Commission européenne aura donc fini par accoucher d’un projet de taxe contre ce que l’on appelle les GAFA : Google, Apple, Facebook, Amazon, et autres multinationales du Net. Un dossier jugé pourtant prioritaire par Bruxelles et par la France car, comme l’a rappelé Moscovici, « nos règles mises en place avant l’existence d’Internet ne permettent pas (…) d’imposer les entreprises numériques opérant en Europe », ce qui entraîne un « trou noir » fiscal « qui s’agrandit toujours plus ».

Aussi, le projet présenté mercredi préconise-t-il de taxer à 3 % les revenus générés par l’exploitation d’activités numériques. Une taxe qui, pour éviter de pénaliser les start-up, ne visera que les groupes dont le chiffre d’affaires annuel mondial dépasse les 750 millions d’euros et dont les revenus dans l’Union excèdent les 50 millions d’euros. Soit entre 120 et 150 entreprises, pour des rentrées fiscales estimées à environ 5 milliards d’euros par an.

Bref, un projet de taxe que l’UE aurait déjà dû adopter depuis longtemps, mais qui pourrait bien se heurter au refus de certains Etats dotés d’une fiscalité très favorable à ces entreprises. A quoi s’ajoutent les réticences de l’Allemagne qui, dans l’actuel contexte de tensions avec les Etats-Unis, craint que cette proposition ne soit interprétée par Washington comme une provocation.

L’inavouable exemple de Trump

Aussi Moscovici s’est-il fendu d’un courrier au secrétaire américain au Trésor pour lui expliquer que cette taxe n’est « en aucun cas une mesure anti-américaine » et pour insister sur son caractère « intérimaire », celle-ci devant en effet disparaître une fois que l’UE aura réussi à s’entendre sur une modernisation de la notion d’« établissement fiscal ».

Non seulement la mesure n’est pas anti-américaine, mais elle s’inspire beaucoup de celles mises en œuvre avec succès par l’administration Trump dans le cadre de sa monumentale réforme de la fiscalité. Pourtant, politiciens et médias européens n’hésitaient pas à rire du prétendu « amateurisme » de Trump et de sa décision de prélever un impôt sur les profits réalisés par les grandes sociétés technologiques en dehors du pays. Résultat : cette mesure a déjà permis aux Etats-Unis de récupérer 64 milliards de dollars de taxes. Un exemple que l’Europe va donc s’efforcer de suivre aujourd’hui, en se gardant bien de citer d’où vient son inspiration, tant il lui est insupportable de dire du bien de Trump.

Photo : Quand les européens s’inspirent de Donald Trump

Cet article L’Europe taxe enfin les GAFA ! est apparu en premier sur Présent.

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.