Travailleurs pauvres en Europe : des chiffres alarmants

En dépit d'une amélioration de la conjoncture, la paupérisation des travailleurs s'aggrave en Europe et la situation est encore plus préoccupante chez les chômeurs. À l'heure où les populismes gagnent du terrain notamment en Italie, les défis pour l'économie européenne restent immenses.

La pauvreté s'accroît dans le monde du travail européen. Selon les derniers chiffres de l'Office européen de la statistique publiés il y a quelques joursla part des travailleurs pauvres en zone euro est passée de 7,3% en 2006 à 9,5% en 2016. Du côté de l'Union européenne à 28, ce taux est passé de 8,3% en 2010 (première année disponible) à 9,6% en 2016. Les effets de la crise et les mesures d'austérité ont contribué à cette paupérisation du monde du travail. Si la réduction du nombre de personnes confrontées au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale est l'un des objectifs de la stratégie Europe 2020, les derniers chiffres relatifs à la population active indiquent que le pari est loin d'être gagné.

risque-pauvrete

De plus en plus de chômeurs pauvres

Les derniers chiffres de la Commission européenne sont particulièrement alarmants pour la population frappée par le chômage. Sur la décennie 2006-2016, la proportion de personnes sans emploi en risque de pauvreté a augmenté continuellement passant de 41,5% en 2006 à 48,8% en 2016. Dans l'union monétaire, cette part est passée de 39,2% à 48,9%. Évidemment, ces moyennes masquent des contrastes au sein du continent.

taux de risque

Parmi les États membres, l'Allemagne est le pays qui connaît le plus fort taux de chômeurs en risque de pauvreté (70,8%), suivie de très loin par la Lituanie 60,5%. Dans bien d'autres pays, des taux supérieurs à 50% sont également recensés en Lettonie (55,8%), Bulgarie (54,9%), Estonie (54,8%), République tchèque (52,3%), Roumanie (51,4%) ou la Suède (50,3%).

part des personnes au chômage

Entre 2006 et 2016, des contrastes apparaissent également en Europe. La Lituanie, la Hongrie et la République Tchèque ont connu de fortes hausses de la proportion de demandeurs d'emploi en risque de pauvreté. À l'opposé, quelques pays dont la France ont connu des baisses sur la même période.

Un salarié sur 6 est un travailleur pauvre

Selon Eurostat, la part des bas salaires parmi les salariés s'élevait à 17,2% dans l'Union européenne en 2014. "Cela signifie qu'ils gagnaient deux-tiers ou moins du salaire horaire national brut médian". Cette proportion varie énormément d'un État à l'autre et dessine une Europe à plusieurs vitesses. C'est en Europe de l'Est et du centre que les proportions de salariés à bas salaires sont les plus visibles (Lettonie, Roumanie et Lituanie ou Pologne). À l'inverse, la Suède, la Belgique et la Finlande affichent les taux les moins élevés du continent. Quant à la France (8,8%), elle se situe bien en dessous de la moyenne européenne.

Du côté de l'Allemagne, la situation des travailleurs pauvres est plus préoccupante. Les réformes "Hartz" mises en oeuvre en 2003 et 2005, ont favorisé le développement des mini-jobs faiblement rémunérés. La montée en puissance de ces emplois, ces dernières années, a contribué à une précarisation des travailleurs et un accroissement des inégalités de revenus, comme le rappelle une étude de la direction générale du Trésor.

"Cette performance sur le front de l'emploi doit pourtant être pondérée par la hausse des inégalités de revenus et de la pauvreté en Allemagne. Le taux de pauvreté a augmenté nettement entre 2000 et 2005, de 12,5% à 14,7%. La hausse est particulièrement marquée pour les personnes en emploi et plus encore pour celles au chômage."

Pour faire face à ce risque de pauvreté, plusieurs millions d'actifs ont donc cumulé deux emplois voire plus, comme l'illustre le graphique ci-dessous pour réussir à joindre les deux bouts.

Travailleurs cumulant

Source et article complet

Nos remerciements à  Guylène

Rappels:

Allemagne. Bielefeld: la ville construit des maisons exclusivement pour les réfugiés. « Les Allemands sont jaloux. »

Allemagne: un bâtiment neuf et moderne à 480’000 euros pour des réfugiés syriens. Les simples habitants envieux.

Italie: l’un des Nigérians en prison pour le meurtre de Pamela logeait dans un hôtel 4 étoiles à la charge des Italiens.

Irlande. Lisdoonvarna: Malgré l’opposition massive de la population, la ville devra accueillir les migrants. « Les habitants sont sans défense face à la politique d’immigration de l’UE. »

La rénovation d’un ex-hôtel de luxe de Cologne pour loger des réfugiés aura coûté 9 millions d’euros

9 commentaires

  1. Posté par Peter K le

    C’est la triste realité, et aussi en swiss, resultat de dizaines d’années de decisions ayant pour seul but la destruction de notre civilisation, un grand remplacement, le melting pot corvéable a merci, seule une vraie revolution inverserait le cours des evenements!

  2. Posté par Antoine le

    La Suisse devrait aussi figurer en bonne position dans ce classement de la merditude économique européenne! Tous les Européens imaginent que la Suisse est un Eldorado, pour beaucoup de citoyens suisses la vie est devenue un enfer et une angoisse nourrie de soucis financiers vitaux! La guerre économique au quotidien sévit partout.
    Une troisième guerre mondiale qui réduirait drastiquement les populations mondiales serait peut-être une bonne solution ( pour l’écologie aussi)!

  3. Posté par Poulbot le

    @Hervé : vous oubliez une banque , la BANQUE , celle qui dirige littéralement le monde , qui décide pratiquement quel pays dois vivre, mourir , s’endetter a vie, Goldman Sachs . Bon nombres des dirigeants Européens quelque soit l’institution ou ils exercent actuellement en ont fait parti un jour , Bruxelles est pratiquement le pré carré des anciens de cette Banque , pratiquement aucune décision Européenne voir mondiale n’est prise sans son accord occulte . Même ayant quitté cette « Banque » les anciens travaillent pour elle . les Grecs en payent le prix , le livre « La Banque, Comment Goldman Sachs dirige le Monde – Marc Roche » explique très bien la responsabilité de ce « monstre » . Tant que cette « banque » existera le monde ne fonctionnera pas correctement afin que tous puissent un jour profiter correctement de son travail sans être obligé de fouiller les poubelles pour vivre.

  4. Posté par Hervé le

    Aucun doute, l’immigration massive va résoudre le problème… Vraiment pas étonné de la situation en Allemagne, ce pays est une bombe à retardement. C’est le pays qui a le plus profité de l’euro, son industrie exportatrice a largement été subventionnée pour l’aider à se relancer… mais au détriment des salariés qui ont vécu la croissance économique de leur pays, de l’inflation qui va avec dans une économie planifiée mais des salaires stagnants. C’est peut-être la honte du passé qui les poussent à accepter leur situation, mais la classe ouvrière ne peut pas vivre ainsi beaucoup plus longtemps. L’argent gratuit de la BCE ne fera pas tenir éternellement les banques et les multinationales. D’ailleurs, quand ont parle de la crise grecque et que c’est des paresseux (ironiquement, les grecs sont parmi ceux qui font le plus d’heures par mois) qui veulent que les européens payent leurs dettes, il faut dire que c’est en réalité les grecs qui travaillent et se serrent la ceinture pour rembourser les irresponsables banques allemandes (pas seulement) qui s’effondreraient avec un défaut, et par conséquent l’économie allemande.

  5. Posté par Antoine le

    Créer une société corvéable à merci (esclavage  »moderne » du XXIème siècle) et où le moindre petit boulot ou revenu aura la valeur de la prunelle des yeux, voilà le but de inavouable du grand remplacement !

  6. Posté par Christian Hofer le

    et devinez sur qui les migrants font pression? sur les métiers les moins biens formés, sur NOS pauvres.

    Elle n’est pas belle l’Europe « humaniste » de Merkel?

  7. Posté par sophie edouard le

    Ne croyez pas que cela se passe seulement ailleurs, combien de personnes agées sont venues au cabinet et m’ont demandé de rester un peu en salle d’attente car, étant propriétaire, ne pouvait pas payer le mazout pour chauffer leurs maisons lorsqu’il faisait -20. Combien de personnes âgées ne voient plus rien avec leurs lunettes et ne les changent pas car n’en ont pas les moyens. Combien de fois je suis intervenue à une caisse car la grand-maman devant moi n’arrivait pas à sortir les 2frs qui lui manquaient pour payer ses courses qui faisaient frs 20.–.. J’enrage qu’à chaque coin de rue des stands avec des jeunes d’une vingtaine d’années nous demande de l’argent pour tout et n’importe quoi mais jamais pour les pauvres du pays, pour eux ce n’est qu’une fable qu’il existe des gens en Suisse vivant au-dessous du minimum vital, mais bon dieu… ouvrez les yeux !!

  8. Posté par oxygène le

    Juste une remarque ; cette photo de femme âgée fouillant dans une poubelle n’est pas une mise en scène ; j’ai vu la même chose à Göttingen il y a cinq ans (moi qui suis allée en Allemagne régulièrement depuis ma naissance, je n’avais jamais vu ça là-bas). Ce que je veux dire, c’est qu’avant l’invasion décidée par Frau Merkel, les choses (paupérisation de la société) étaient déjà engagées.

  9. Posté par oxygène le

    Personne ne parviendra à me faire croire que cette évolution n’est pas voulue.

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