Le ministre iranien de la justice, responsable de massacres de prisonniers politiques, Ali-Reza Avaie, parlera à Genève le 27.2.2018

Ndlr. Nos lecteurs nous prient de publier.

Intervention du ministère de la Justice iranien à l’ONU : La Résistance iranienne s’insurge

 

Le ministère de la Justice du régime iranien Alireza Avaïe prévoit une intervention au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies dans le cadre d’une visite à Genève. Or, il s’agit de l’un des responsables du terrible massacre de 1988 en Iran. La Résistance iranienne demande donc l’annulation de cette visite, et l’arrestation d’Avaïe.

 

La responsabilité d’Avaïe dans le massacre de 1988

Rappelons qu’en 1988, plus de 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés à la suite d’une fatwa de Khomeiny, dont la plupart des victimes étaient des membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Avaïe est l’un des auteurs de ce massacre, et un membre de l’une des tristement célèbres « commissions de la mort ». Pendant le massacre de 1988, Avaïe était Procureur général de Dezful, et directement responsable de l’exécution de nombreux détenus à la prison Ounesco (ou Unesco) de Dezful. Des témoins affirment que « des prisonniers mineurs ont été pendus par groupes de deux ou trois dans une zone isolée derrière la cour de la prison » sur ses ordres. Plusieurs années plus tard, Avaïe fut chef du département de la justice des mollahs dans trois provinces, ainsi que chef du pouvoir judiciaire dans la province de Téhéran pendant 9 ans. Il fut ensuite nommé vice-ministre de l’intérieur, puis chef du bureau d’inspection de la Présidence, il y a deux ans.

Le massacre de 1988 a été qualifié de « crime contre l’humanité » par de nombreux juristes et ONG, y compris Amnesty International, et selon la définition du Statut de Rome. En outre, le nom d’Avaïe apparaît dans la liste des sanctions de l’Union Européenne pour violations des droits de l’homme, et participation directe au massacre et à la torture des prisonniers.

Par ailleurs, Avaïe apparaît également dans une liste des responsables du massacre de 1988 publiée dans un rapport de l’ONG britannique « Justice for Victims of 1988 Massacre in Iran » présenté à Genève lors d’une conférence en 2016.

Enfin, Avaïe fait également partie des principaux responsables de la brutale répression des récentes manifestations en Iran, y compris la mort sous torture de plusieurs manifestants et l’arrestation d’au moins 8000 personnes.

La réaction de la Résistance iranienne

Pour la Résistance iranienne, une intervention d’Avaïe devant le Conseil des droits de l'homme serait absurde pour les raisons mentionnées précédemment, et « tournerait en dérision l’ONU et ses mécanismes de défense des droits de l'homme ». Pire encore, pour les mollahs, cet acte signifierait que la communauté internationale est disposée à fermer les yeux sur les violations iraniennes des droits de l'homme. C’est encore plus grave au regard des récentes répressions à l’encontre la nouvelle vague de manifestations en Iran. En effet, le régime iranien tente par tous les moyens d’enrayer ces soulèvements, et pourrait interpréter l’attitude de l’ONU comme une invitation à poursuivre et intensifier la répression.

Il est évident que compte tenu du dossier d’Avaïe, il devrait uniquement pouvoir s’exprimer à la barre des accusés d’un tribunal pénal international.

Par conséquent, la Résistance iranienne réclame non seulement l’annulation de l’intervention d’Avaïe, mais également son arrestation et jugement. Réduits au silence pendant des années, les proches des victimes du massacre de 1988, soutenus par les jeunes défenseurs de droits de l’homme, sont également déterminés à ce que justice soit faite, malgré les menaces du régime. Ils participeront mardi à un rassemblement pour protester contre cette présence incongrue en face du siège de l’ONU à Genève, sur la Place des Nations.

 

Hamid Enayat 24 . 2. 2018

 The media Express

 

2 commentaires

  1. Posté par Omidi le

    Le ministre iranien ne doit pas être autorisé de mettre les pieds dans les enseintes de la Commission des droits de l’Homme. Cela terni l’image de l’ONU.

  2. Posté par Antoine le

    Est-ce que les mandats d’arrêt ont été préparés par Mme Sommaruga (DFJP- PS) ?
    Il serait temps qu’elle se rendu utile à quelque chose, si possible d’important !

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