Barroso ferait du lobbying pour Goldman Sachs auprès de la Commission européenne

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Un collectif d’ONG, l'Alliance pour une réglementation de transparence et d'éthique en matière de lobbying (ALTER-EU) a dénoncé les activités de lobbyiste de José Manuel Barroso, l'ancien président de la Commission européenne, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'organe, Alexander Italianer, et publiée le 20 février

Les organisations demandent à l'institution de réunir son comité d’éthique interne pour revoir les engagements pris vis-à-vis du Portugais et travailler sur la porosité entre les milieux financiers et Bruxelles.

Les ONG @ALTEREU exhortent désormais la @EU_Commission à réunir, de nouveau, son comité d’éthique interne, pour évaluer l’affaire. Elles restent convaincues qu’il devrait y avoir des conséquences légales, à l’encontre de @JMDBarroso, pour ce cas spectaculaire de «pantouflage»." pic.twitter.com/kPAYjzm5l6

— Brig Pourquoi? (@BrigPourquoi) 20 février 2018

Devenu président non exécutif du conseil d’administration de Goldman Sachs en juillet 2016, José Manuel Barroso avait juré qu'il ne ferait pas de lobbying… Pourtant, le 25 octobre 2017, il a été repéré en grande discussion avec le Finlandais Jyrki Katainen, actuel vice-président de la Commission dans un hôtel de luxe de Bruxelles, un entretien sollicité par le Portugais. 

Cette réunion, qui aurait dû rester secrète, avait immédiatement fuité sur internet. Aussitôt, le site Politico avait relayé l’information, obligeant Jyrki Katainen à inscrire après coup l’entrevue dans le registre de transparence de la Commission. Le collectif d’ONG, composé de membres de Greenpeace, des Amis de la Terre ou encore de SpinWatch, dénonce le mépris de José Manuel Barroso envers les engagements qu'il avait pris.

Barroso a été embauché pour son savoir-faire, ses contacts et son influence

«Une de nos inquiétudes concerne le fait que Monsieur Barroso a été embauché pour son savoir-faire, ses contacts et son influence, qu’il a acquis à la tête de la Commission pendant dix ans. Il y a eu des craintes que sa position privilégiée serait utilisée par la banque d'investissement pour influencer les décisions de l'Union européenne, sachant que cette banque est un grand lobbyiste actif à Bruxelles», ont-ils écrit dans le courrier.

Ils fustigent aussi la Commission, qui n'aurait selon eux pas assez œuvré pour empêcher le lobbying et réclament au comité d'éthique une enquête approfondie, notamment via des interrogatoires. «Nous adressons une plainte formelle vis-à-vis de cette mauvaise administration», ont écrit les ONG. 

Le collectif estime en outre que l'attitude de José Manuel Barroso entre en contradiction avec l’article 245 de la Commission, qui exige des anciens commissaires «le devoir d’agir avec intégrité […] après la fin de leurs missions comme l’exige l’acceptation de certains contrats».

L’ancien président devait être considéré comme un lobbyiste

La prise de fonctions de José Manuel Barroso au sein de la banque Goldman Sachs avait scandalisé de nombreux fonctionnaires européens, personnalités politiques ou simples citoyens, dont 154 000 avaient signé une pétition exigeant des sanctions contre le Portugais. François Hollande, le 14 juillet, avait même qualifié l’embauche de Barroso de «moralement inacceptable».

Pour apaiser le courroux généralisé de l'opinion, les employés de la Commission se sont vus obligés par leur hiérarchie de «considérer l’ancien président comme un lobbyiste». Cela signifie concrètement que tout rendez-vous avec lui doit être dûment enregistré et selon les usages, faire l’objet de diverses traces écrites.

Un comité d’éthique s'était déjà réuni sur demande de la Commission européenne deux mois après la prise de fonction du Portugais dans la banque américaine. Le collectif critique le manque d'investigation de ce comité, qui avait statué sur l’embauche en se fiant à trois courriers rédigés par l'ancien président. Il y avait informé son successeur Jean-Claude Juncker qu’il n’avait «pas été engagé pour faire du lobbying pour le compte de Goldman Sachs» et qu’il n’en avait «pas l’intention». Une simple déclaration de bonne foi qu'il semble donc ne pas avoir respectée, selon l'ONG.

Je n'ai pas été engagé pour faire du lobbying pour le compte de Goldman Sachs

Le «code de conduite» de la Commission ne pouvait formellement pas interdire son embauche par la banque américaine pour raison de conflits d’intérêt, car il n'est valable et contraignant que dans les 18 mois suivant la fin des fonctions

Lire aussi : Pour le Comité d'éthique de l'UE, José Manuel Barroso nuit à la réputation de l'Union Européenne

 

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4 commentaires

  1. Posté par Fleeps le

    Ha! voilà Barr…..boum….dommage

  2. Posté par miranda le

    VRAIE VISAGE DE L’UNION EUROPEENNE. Nous sommes en face de la réalité. Seuls les citoyens européens dans leur grande majorité ne savaient pas en quoi était faite l’U.E.

    Et nous sommes surpris que le « comité d’Ethique » (tiens ça existe!) de l’U.E puisse penser que José Manuel Barroso nuit à la réputation de cette belle organisation. ET ABSOLUMENT PAS QUAND IL Y TRAVAILLAIT????
    Donc, si nous comprenons bien, du temps de sa Présidence à la commission Européenne, Monsieur Barroso était donc irréprochable pour le comité d’Ethique.

  3. Posté par Bussy le

    Quelle bande de pourris !

  4. Posté par Peter K le

    Cette ordure sur deux pattes va lecher ses maitres, esperons que lui et ses semblables, les komissars européens finiront comme un certain conducator roumain de triste memoire, au petit matin dans un bas fossé avec 12 balles dans la peau!

Et vous, qu'en pensez vous ?

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