Vers la fin des Etats-Nations, de l’Etat social et de l’Etat de droit

Albert Leimgruber
Rédacteur

En route vers les Etats-Unis d’Europe

Vers la fin des Etats-Nations, de l’Etat social et de l’Etat de droit

Au plus tard depuis 2015, l’Union Européenne est largement considérée comme une construction supranationale en crise, proche de l’effondrement ou du moins affaiblie durablement. La crise migratoire survenue après que l’Allemagne ait imposée l’ouverture des frontières extérieures au détriment des Etats du groupe de Visegard a fracturé l’Union. Le Brexit a considérablement affaibli la construction européenne. La crise de l’Euro paraissait insurmontable. Et la montée des partis eurosceptiques paraissait sonner le glas d’une construction européenne élitiste se souciant des intérêts des grands groupes mondialisés au détriment des citoyens spoliés, abandonnés et lâchés par l’oligarchie.

 

Mais l’UE n’est pas morte, elle se porte bien, mieux peut-être que ce que l’on s’imagine. Du moins si l’on s'en tient aux projets de l’oligarchie en place. Une fois de plus, le pouvoir de la centrale de Bruxelles risque de se renforcer au détriment des États Nations. Pour Martin Schulz, ancien président du parlement européen et candidat malheureux à la chancellerie de l’Allemagne, la création des « Etats-Unis d’Europe » est inévitable. Le président autrichien Alexander van der Bellen a affirmé la même chose avant son élection en 2016, sans parler d’Emmanuel Macron qui veut redynamiser Une Europe «trop faible, trop lente, trop inefficace». Jean-Claude Junker affirmait en décembre que l’approfondissement de l’Union économique et monétaire était clairement à voir comme une étape vers les Etats-Unis d’Europe. Le président de la Commission aimerait voir une Europe dirigée comme un Etat dirigé par des ministres.

 

Pour le président français, l’UE doit se réformer, Dans un discours très remarqué dans l’université de la Sorbonne il détaillait les principaux axes que l’UE devrait adopter à l’avenir :

  • Etablissement d’un budget commun pour tous les Etats de la zone Euro
  • Création d’un ministère des finances pour la zone Euro et éventuellement perception d’un impôt
  • Harmonisation fiscale pour les entreprises dans toute l’UE
  • Harmonisation des modèles sociaux
  • Budget de défense unifié et mise sur pied d’une unité de combat européenne
  • Libre circulation des militaires (les armées de chaque Etat devraient accueillir en leur rang des citoyens d’autres pays membres de l’UE)
  • Création d’un office européen dont la mission sera de décider de l’octroi du droit d’asile pour toute l’Union.
  • Unification des lois sur l’immigration
  • Etablissement d’un impôt sur le carbone

 

En clair, les Etats européens seraient définitivement privés de toute souveraineté : plus de défense nationale, plus d’autonomie financière et budgétaire, obligation de subir toutes les décisions de Bruxelles en matière d’immigration. Ce serait l’imposition d’un super État européen en dessus des têtes de tout européen.

 

Il apparaît clairement que dans la tête des dirigeants, l’UE n’est de loin pas morte. Au contraire, à chaque crise, la recette est la même: « encore plus d’Europe ». Et à chaque fois que l’UE se développe, les citoyens perdent un peu plus de leurs droits. L’avenir nous dira si les élites européennes peuvent imposer leur plan contre la volonté des citoyens ou si, cette politique jusqu’au-boutiste ne va pas accélérer la désintégration de l’Union européenne. Les britanniques ont su se sauver à temps, à l'Est de l'UE on y réfléchit déjà à voix haute…

Albert Leimgruber, 18.2.2018

 

 

7 commentaires

  1. Posté par Marie-France le

    @miranda: s’il est vrai que les nouveaux membres de l’Est ont besoin de Bruxelles quant à l’aide financière de cette dernière ( et de notre aide.. n’oublions pas que la Suisse participe largement à cette aide chaque année !!), il n’en demeure pas moins qu’ils ne veulent pas renoncer à leur souveraineté; tels par exemple la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie ; ces pays , par leurs exigences « souverainistes » empêchent parait-il l’Europe d’avancer..
    En dehors de ces pays-là, il y a dans tous les Etats membres un grondement sourd qui s’élève de plus en plus fort contre la main-mise de Bruxelles sur leur souveraineté. Pas sûr que Bruxelles et ses mentors – Merkel, Macron- puissent vraiment faire ce qu’ils veulent.. Peut-être la petite Marion sera-t-elle le catalyseur de tous ces groupuscules résistants ????

  2. Posté par miranda le

    LES NOUVEAUX VENUS DANS L’UNION EUROPEENNE représentent un vrai danger.
    Ce sont eux qui  » feront chuter » la démocratie à BRUXELLES.

    POURQUOI? parce qu’ils ont un énorme besoin de BRUXELLES pour leur développement.

    COMMENT ? Il suffit que l’ELITE EUROPENNE et ses commis-voyageurs se déplacent dans chacun de ces pays en particulier et proposent divers « avantages » à ceux-ci pour qu’ils acceptent de voter pour toutes les nouvelles règles de BRUXELLES.

    Nous avons vu « un commis-voyageur » d’une organisation européenne, faire cela en allant dans chaque nouveau pays en proposant divers avantages, si les représentants des nouveaux pays votaient comme il était souhaité. Et bien sûr toutes les règles qui étaient inacceptables, ONT ETE VOTEES.
    Les démocraties présentent dans de faiblesses exploitables que certains en usent avec une ruse effroyable.

  3. Posté par John doe le

    Dans cette perspective des états-unie d’Europe, la position de la Suisse, risque de devenir toujours plus compliquée face à l’Europe. Et malheureusement, nos élites helvétiques clairement vendues à l’ennemi ne vont pas hésiter une seule seconde a trahir le peuple. Cher compatriote, restons sur nos gardes face à la menace!!!

  4. Posté par lafronde le

    La « construction » européenne s’est faite et se poursuit par le droit communautaire. Au delà des droit commercial et douanier, ce droit a été voulu supra-national, même dans les affaires intérieures des Etats-membres, et pour les politiques publiques il a été voulu universaliste : « droits » sociaux, la citoyenneté, circulation, asile, regroupement.

    En résumé : l’UE et ses Etats-membres de l’Ouest sont malveillants envers leurs propres peuples : 1 au nom d’un droit universaliste ils laissent venir sans limite, l’immigration candidate (de fait celle des pays les plus arriérés, corrompus, tyranniques), 2 au nom du principe d’indifférenciation ils interdisent une politique d’intégration, 3 au nom d’un droit « social » et progressiste, ils spolient, et tyrannisent les peuples autochtones européens. (visitez le site autochtonisme.com)

    Or l’Histoire de l’Europe est rythmée par les rébellion et révolution de peuples maltraités qui se sont émancipés. Révolte des gueux aux Pays-Bas. Les deux Révolutions anglaises. La Révolution française. Si l’UE et ses bras séculiers (les Etats-membres de l’Ouest tyrannisent leurs peuples, ceux-ci ne pourraient-ils se liguer à l’échelle européenne ? Selon les sains principes de restauration de nos libertés (dont la liberté identitaire et communautaire) et de souveraineté populaire et nationale ?

  5. Posté par Antoine le

    Voilà pourquoi la Suisse ne fera jamais partie de l’UE !
    Je cite :  » Et à chaque fois que l’UE se développe, les citoyens perdent un peu plus de leurs droits ».
    Ce développement vers un état supranational totalitaire (genre dictature) est INADMISSIBLE et CATASTROPHIQUE pour les droits et libertés des citoyens/nnes !

  6. Posté par miranda le

    Création d’un Office européen décidant du droit d’asile pour toute l’Union.
    Unification des lois sur l’immigration.
    Création d’un ministère des finances et  » décideur de l’imposition » etc. etc

    Nous serons à une telle distance de ce « pourvoir » que nous n’aurons plus guère de pouvoir.
    La nation et le citoyen définitivement dépouillés des capacités de décider de leur destin.

    IL faut faire attention à beaucoup de pays « petits ou grands » nouveaux adhérents à cette Europe. Ils en ont absolument besoin pour se développer et n’hésiteront pas à se « soumettre » à cette Europe, par intérêt bien sûr.

    Nous avons pu constater cela dans certains organismes européens accueillant ces « récents états ». Ils font très souvent pencher la balance « du mauvais côté ». Ce qui a engendré des conflits qui sont allés assez loin. Désolée de ne pas pouvoir vous citer dans quels organismes européens cela c’est passé. Trop risqué.
    Cette Europe risque vraiment de devenir ce qu’elle veut devenir « grâce à ces récents état européens ».

  7. Posté par pierre frankenhauser le

    Il faudrait un Héraclès des temps modernes pour terrasser cette Hydre, qui se verrait couper chaque nouvelle tête qui lui pousse. L’UE est devenue une dictature légale. Brexit, groupe de Visegrad, Italie au bord de l’implosion, Merkel affaiblie, AfD, Kurz et Strache en Autriche, l’Hydre ne pourra pas faire tout ce qu’elle veut.

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