Ce n’est pas l’islamophobie qu’il faut combattre, mais la haine de l’Occident

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Par Chantal Delsol

Le terrorisme qui nous frappe s’impose à nous comme un objet non identifié.

Nous sommes capables de mettre en place l’état d’urgence, de détenir des services secrets performants qui sans aucun doute nous évitent bien d’autres attentats. Mais nous sommes incapables de mettre le doigt sur les causes. Au début, à partir du 11 Septembre, on a commencé par prétendre que des raisons économiques poussaient ces jeunes garçons au meurtre de masse et au suicide. L’empreinte marxiste est déterminante dans les sociétés occidentales du tournant du siècle : on pense encore que le crime ne provient que du chômage et du mal-être social. Puis on s’est rendu compte qu’il n’en était rien, puisque les coupables étaient parfaitement intégrés et instruits.

Aujourd’hui une nouvelle explication, non moins risible, court sur les antennes : les terroristes seraient des malades mentaux. On installe des “cellules de déradicalisation” aussi ridicules qu’inutiles, comme si on pouvait lutter contre des croyances avec les armes de la raison bureaucratique. La seconde explication a aussi peu de sens que la première. Car la véritable raison est étalée sous nos yeux, pendant que nous refusons de la voir, comme la lettre volée.

Le déni de réalité est tel qu’on voit ces jours-ci des Espagnols défiler contre le terrorisme [ Ndlr : le texte date de septembre 2017 ] aux cris de “non à l’islamophobie”, comme si la raison de tout cela n’était pas, évidemment, l’occidentophobie. Qu’on le croie ou non, l’aveuglement des ex-communistes vis-à-vis des crimes de Lénine/Staline a été encore dépassé par l’aveuglement de nos contemporains devant les meurtres de masse auxquels nous sommes pratiquement habitués…

On ne parle pas de l’occidentophobie. Et probablement, il est suspect d’en parler, parce que c’est une manière de mettre en cause une branche de l’islam. Pourtant, les attentats qui secouent nos villes à intervalles de plus en plus rapprochés, sont bien le fruit de l’occidentophobie. Il s’agit d’une récusation profonde de notre culture telle qu’elle se déploie dans nos sociétés, Europe et Amérique confondues. L’Américain John Updike a bien décrit cela dans son roman Terroriste: son héros, le jeune Ahmad Mulloy, ne supporte pas le spectacle de la vie quotidienne américaine : la consommation permanente et la passion des choses superflues ; les filles offertes dans un abus de nudité et de laxisme, où plus rien n’est interdit ; la vulgarité, la bagatellisation de tout, le refus de toute spiritualité.

Au fond, ce qui est mis en cause ici, c’est l’athéisme, la sécularisation générale, l’égalité des sexes, le matérialisme, la priorité du plaisir. Les terroristes sont d’abord des gens qui ne supportent pas les droits égaux pour les femmes, la laïcité, la fin du machisme patriarcal.

Un certain pourcentage de musulmans hébergés par l’Occident hait l’Occident. C’est un fait. Ils ont été accueillis ici mais se révoltent contre leur culture d’adoption. Ce sont des choses qui arrivent, et ce n’est pas la première fois dans l’histoire. Il ne s’agit pas d’un simple dégoût, sinon nos terroristes pourraient aller vivre dans des pays où le gouvernement est musulman et les femmes voilées. Il s’agit d’une haine, d’une volonté de faire disparaître une culture : une idéologie – cet islam veut le monde. Beaucoup d’Occidentaux croient naïvement que les idéologies, après l’enfer puis après le communisme, ont été supprimées. En réalité nous nous trouvons devant une nouvelle “guerre contre l’Ouest”, héritière de celle dont parlait le Hongrois Aurel Kolnai en parlant du nazisme.

Les Occidentaux ont énormément de mal à admettre que des gens commandités par l’islam (même si évidemment aucun islam n’est tout l’islam) ont désigné l’Occident comme ennemi au point d’y commettre des massacres de masse. Car les musulmans, comme anciennes minorités opprimées, ont toujours raison : tel est notre mode de pensée. Incriminer des causes économiques ou psychiatriques des attentats, est chaque fois un moyen d’en rejeter la faute indirectement sur nous.

Cet aveuglement a des raisons intéressantes, et des conséquences non négligeables. Nous sommes parfaitement capables d’expliquer pourquoi nous, Occidentaux, devons être occidentophobes : toute la culture de la déconstruction nous le répète à satiété depuis un demi-siècle. Nous sommes capables d’expliquer comment la culture occidentale, responsable des guerres de religions et des guerres mondiales, est haïssable. Mais nous sommes bien incapables de comprendre et d’expliquer pourquoi un jeune musulman d’aujourd’hui, abrité et éduqué par l’Occident, va haïr la laïcité et l’émancipation des femmes : nous n’avons pas encore accepté cette réalité, tant elle nous insupporte, parce qu’elle déprécie une minorité que nous avons opprimée, c’est-à-dire un groupe de héros.
Nous avons depuis longtemps perdu l’habitude de défendre notre culture, de plaider pour elle. Faire l’apologie de la culture occidentale, nous pensons que c’est vichyssois, voilà tout. Aussi demeurons-nous pétrifiés et impuissants, incapables de comprendre avant même de répondre. Il faudrait justifier nos propres racines, que nous passons notre temps à ridiculiser depuis cinquante ans. Nous ne savons même plus où elles sont. La tâche est pour nous effrayante. Elle nous demande un retournement complet.

On ferait bien de cesser de pleurnicher sur la soi-disant islamophobie, qui n’existe que dans la mauvaise conscience, en ce cas mauvaise conseillère. La vraie réalité, qui se compte en nombre de morts, et cela est bien réel, c’est l’occidentophobie (qu’il vaudrait mieux appeler misoccidentie, si le mot n’était dissonant) : la haine de l’Occident. Il est probable qu’à force de vouloir nous déconstruire nous-mêmes, nous avons donné des armes à ceux qui déjà ne nous aimaient pas beaucoup – quand on bat sa coulpe en permanence, on finit par apparaître comme un raté. Mais enfin le mal est fait. Il nous faut tenter de comprendre, quand nous serons parvenus à prononcer ce mot, pourquoi pullulent les occidentophobes, habités par la nostalgie d’une société religieuse, patriarcale et machiste. Il ne nous suffira pas de les traquer physiquement, car c’est une bataille de croyances – on n’embastille pas des croyances.

Où sont nos croyances ? Nous pourrions, avec profit, les rattraper dans le ruisseau où nous les avions imprudemment abandonnées.

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3 commentaires

  1. Posté par Antoine le

    @ Claire : Bien vu, j’approuve !
    Le manque de VOLONTÉ de la part de notre gouvernement est la cause de beaucoup de maux importés !
    Le contrôle aux frontières, les visas, les contrôles médicaux et la quarantaine si nécessaire doivent être rétablis. Même s’il faut dénoncer les accords de Schengen et la libre circulation des personnes …

  2. Posté par Sitting bull le

    les arabes sont les ennemis de l occident depuis la préhistoire ,pendant 5000ans on les avait rejetés a la mer 13fois , la Grèce antique et l Italie antique , l Espagne aussi plus les pays de l est durant l empire ottoman, aujourd’hui les ânes qui nous dirigent ouvrent les portes de l UE a nos ennemis « une trahison» la plus grande de notre histoire et les importent par millions avec une culture moyenâgeuse bordant sur la préhistoire ils « détestent les chiens , les homos sexuels , le cinéma , la musique , l alcool , la cigarette , les chrétiens , les juifs …» n aiment que Allah , Mahomet le sérial Killer , le coran et les hadiths , veulent détruire notre culture et la remplacer par la leur alors qu’ils n ont rien inventé sur 5000ans ,nous nous avons tous construit , les navires , sous marins , robot , ordinateur , internet , télévision , radio , voiture …avons inventé des médicaments et vaccins contre toutes les maladies , eux n’ont rien inventé , ce sont des fanatiques juste bons pour prier 5 fois par jour et traiter de mécréants tous ceux qui pensent pas comme eux , pondent des armadas de gosses incultes comme eux vivant des aides sociales payé par les «infidèles » et veulent détruire notre monde qu’ils ne supportent pas

  3. Posté par Claire le

    C’est surtout la haine de soi qu’il faudrait combattre. En effet, si tous les occidentaux étaient unis pour fermer leurs frontières, ne pas se laisser envahir et protéger, défendre leur civilisation, leurs mœurs et leurs coutumes, jamais les musulmans et Africains n’auraient pu nous gangrener comme ils le font. Ce sont nos zélites et leurs médias qui sont la cause de notre déclin. Il n’est que de voir le V4, qui regroupe des pays fiers de leur identité, de leur culture, de leur civilisation, et qui donc ne se laissent pas envahir.

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