Que s'est-il passé ?
Le 14 décembre 2017, la Commission fédérale américaine des communications (FCC), s'est prononcée pour la fin du principe de «neutralité du net». Cette décision autorise en théorie les fournisseurs d'accès internet (FAI) à offrir des débits de données différents à différents types de clients.
Avec cette décision, la FCC aide «les consommateurs et la concurrence», a fait valoir le président de la Commission , Ajit Pai. Cela «ne va pas tuer la démocratie» ni signifier «la fin de l'internet tel que nous le connaissons», a-t-il ajouté, faisant allusion aux arguments des tenants de la neutralité.
La «neutralité du net», qu'est-ce que c'est ?
«De façon très simple, [la neutralité du net] est l'égalité de traitement des informations qui passent par les tuyaux d'internet», a expliqué à RT France, Fabrice Epelboin, entrepreneur français et spécialiste en cyberscurité et en médias sociaux. Selon ce principe, «les tuyaux ne doivent pas donner la priorité à une information par rapport à une autre et doivent traiter à égalité toutes les informations.»
En d'autres termes, en l'absence de neutralité du net, les fournisseurs d'accès internet pourraient moduler la vitesse de débit internet en fonction du contenu qui passe dans leurs «tuyaux».
Pourquoi est-ce important ?
Selon les défenseurs de la neutralité du web, sa disparition outre-Atlantique pourrait aboutir, là-bas, à la création d'un «internet à deux vitesses».
«Cela [se traduirait] très concrètement pour les consommateurs [par l'existence de] forfaits [très peu coûteux] donnant un accès illimité à Facebook et Twitter, puis, pour accéder au reste de l'internet, il faudra[it] payer [plus]», précisait le spécialiste, interrogé sur les implications de la fin de la neutralité du web aux Etats-Unis avant avant la décision de la FCC.
Une telle évolution pourrait-elle se produire en France ?
«D'un point de vue économique, il faut bien comprendre que la fin de la neutralité du net, c'est la fin d'un certain type d'innovation, qui est l'innovation en bout de chaîne, celle qui se fait dans un garage», soulignait Fabrice Epelboin, avant de poursuivre : «L'innovation en bout de chaîne, aux Etats-Unis, est arrivée à un stade de maturité qui a accouché des GAFA» – qui, désormais, font pression en faveur de la fin de la neutralité du net, qu'ils perçoivent comme contraires à leurs intérêts.
En revanche, en France, «mettre fin à la neutralité du net serait saborder tout cet effort [d'innovation] des start-ups». Or, «au vu de l'orientation politico-économique que l'on a en France aujourd'hui», selon Fabrice Epelboin, il est peu probable que les autorités décident de «sabrer» toute l'innovation, «qui naît à peine» dans le pays. «Cela serait complètement antinomique avec les orientations du gouvernement actuel», jugeait-il.
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Extrait de: Source et auteur
Alors qu’on assiste à une campagne de censure et d’offuscation d’informations chez les plus grands acteurs d’internet (suppression pure et simple de compte, démonétisation, déréférencement dans les résultats de recherche, etc), la préoccupation de certains est… la possibilité de débits réduits, et des tarifications différentes pour l’utilisation de NETFLIX OU SPOTIFY?? La lobotomisation de la société dans toute sa splendeur…