Le parti souverainiste Souveraineté, identité et libertés (SIEL), qui avait rompu en 2016 avec le Front national (FN) mais soutenu Marine Le Pen à la présidentielle, a manifesté le soir du 12 décembre à Paris, pour défendre les «croix» et les «symboles chrétiens», selon les termes d'un communiqué qu'il a diffusé.
Mais il n'était pas seul : le maire de Béziers élu avec le soutien du FN, Robert Ménard, son épouse et députée Emmanuelle Ménard, l'élu de Paris, chef d'entreprise libéral-conservateur Charles Beigbeder, le président du parti chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson, le journaliste Jacques de Guillebon, rédacteur en chef du magazine L'Incorrect, ou encore l'ex-ministre de la Défense Charles Millon, ont participé à la mobilisation, devant le Conseil d'Etat, place du Palais Royal.
En tout, une centaine de personnes étaient venues protester, selon le Siel, contre de récentes décisions de justice ou politiques, telle que celle du Conseil d'Etat qui avait ordonné le retrait d'une croix surplombant une statue de Jean-Paul II à Ploërmel, en Bretagne, au nom de la loi sur la laïcité de 1905. Sont aussi cités par le SIEL : l'interdiction par le Conseil d'Etat «de toute installation de crèche dans l’enceinte de la mairie de Béziers», la suppression du marché de Noël à Paris, ou encore, la remise du «prix de la Laïcité 2017» à Anna Chevtchenko, «figure de proue des Femen, ces activistes de la décadence qui se sont particulièrement illustrées en profanant la cathédrale Notre-Dame de Paris»…
Des manifestants polonais se trouvaient en outre dans les rangs des manifestants – le Premier ministre polonais s'étant déclaré prêt «sauver de la censure» la croix de la statue de Jean Paul II de Ploërmel.
«Une contre-offensive s'impose pour enrayer très vite la progression de cette vaste opération de déstabilisation idéologique de notre civilisation», déclarait dans son appel à la mobilisation le SIEL, qui revendique quelque 2 000 adhérents.
Il ne s'agissait pas, selon lui, d'appeler à l'instauration d'un quelconque «Etat clérical» mais de «défendre un modèle de société qui placerait enfin au cœur de son identité intrinsèque la prééminence du fait culturel chrétien», en prônant notamment l'inscription du «fondement chrétien» dans le préambule de la Constitution de 1958. En outre, le parti présidé par Karim Ouchikh avait prévenu que les Français attachés à ce «socle identitaire» devaient se rassembler, «sans quoi le nihilisme matérialiste et le totalitarisme islamique, ces frères siamois du chaos mondial, ne cesser[aient] de prospérer».
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Ce n'est pas la première manifestation de ce genre : environ 300 personnes s'étaient réunies le 26 novembre à Ploërmel, devant la statue de Jean-Paul II.
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