Emmanuel Macron a mené une charge hier contre l’audiovisuel public. Reconnaissant par-là que nos impôts pouvaient décidément être mieux utilisés.
Un éclair de lucidité. Lors d’un discours devant les députés LREM, Emmanuel Macron a dressé un véritable réquisitoire contre le service audiovisuel public. Fustigeant la médiocrité des programmes, la gestion calamiteuse et le gaspillage financier, le Président a été jusqu’à proclamer qu’il était « la honte de la République ».
Pour apaiser le tumulte, l’Elysée a formellement démenti les propos de son locataire tandis que les députés LREM ont tenu à préciser que ces propos avaient été « déformés et décontextualisés ».
« Modèle caduc, à réadapter, trop cher pour ce que c’est, contenus de qualité variable. » Difficile de contenir la déflagration de cette bombe alors que nous apprenons ce matin que la motion de défiance envers Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, sera mise au vote le 12 décembre prochain. En cause ? Un manque d’effectif croissant et des coupes budgétaires mal comprises par les salariés. En effet, Ernotte aurait validé la suppression de 180 postes. Il ne faut pas être devin pour faire une corrélation entre les deux sujets ; il y a quelque chose de pourri entre l’exécutif et sa propagande officielle.
Autre reproche fait par Macron : le fonctionnement du CSA. Plus particulièrement le mode de désignation des présidents des chaînes par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), lesquels n’ont de compte à rendre à personne.
D’un autre côté, difficile de ne pas encourager les économies au vu de la situation économique peu florissante du pays. 250 millions d’euros par an, c’est ce que coûte aujourd’hui la branche informations de France Télévisions. La baisse présentée par Ernotte le ramènerait à 245 millions d’euros par an. Une paille à côté des 3,9 milliards d’euros de dépenses pour tout le secteur audiovisuel public. Il y aurait presque de quoi rire lorsqu’on lit le courrier de la Société des journalistes de France 2 pour qui ces cinq millions d’économie s’apparentent à de la « gestion brutale ». Cette réforme économique entre de surcroît dans les 50 millions d’euros d’économies prévues en 2018 par rapport à 2017. Une demande expresse du gouvernement à Delphine Ernotte.
Il n’empêche et quels que soit les défauts de Delphine Ernotte, il est des situations plus confortables. Affrontant les syndicats pour imposer des économies mineures, elle se voit poignardée dans le dos par l’exécutif, prise entre deux feux on s’abstiendra de tout pari sur sa longévité à la tête de ce gouffre à subventions.
Au fond, le problème est simple et serait comparable aux reproches adressés à l’Education nationale : un coût de fonctionnement colossal pour un résultat nul. En filigrane, vos enfants ne savent plus lire et regardent « Plus belle la vie » grâce à vos impôts. C’est surtout ça, la honte publique !
Etienne Defay
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Pourtant, c’est à ces medias que notre micro- jupiter doit sa nomination!
Dans sa folie de grandeur, il crache déjà dans la soupe?