Un justicier dans la ville

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Un justicier dans la ville

 

Rappelez-vous de ce film : un homme ordinaire (Charles Bronson) devient la victime innocente d’une bande de malfrats. Il découvre alors le monde du crime et décide, devant l’injustice et l’impunité qui y règnent, de prendre les choses en mains et commence une croisade solitaire et violente pour rétablir l’ordre autour de lui. Justicier impitoyable, il incarne le symbole de l’apologie de l’auto-défense et de l’auto-justice.

 

Fiction ? Et si un jour, cela arrivait ? Et si cela était déjà là ?

 

Les révélations scandaleuses qui éclatent de tous côtés sous l’effet de l’affaire Weinstein sont un avant-goût de tout cela. On ne peut s’empêcher de penser que la frustration, la rancœur et la colère accumulées pendant des années par les femmes réellement victimes vont trouver soudain une solution miraculeuse à leur tourment. Il va être fort difficile à certains accusés de se sortir de cette situation délicate. La publicité faite à leur endroit, les procès à venir, la frénésie médiatique vont passablement ternir leur aura et détruire leur réputation.

 

Dans tous ces cas de harcèlement sexuel, la situation actuelle permet aux victimes d’agir en pleine lumière médiatique et de satisfaire leur vengeance au vu et au su de tous. Les tourmenteurs de quelque bord qu’ils soient sont pris dans la tornade du combat contre le harcèlement sexuel. Les victimes se voient soudain face à un retournement de situation tellement inattendu que le moment semble venu pour elles d’assouvir à la fois leur désir de justice et leur soif de vengeance.

 

Tel n’est pas le cas de la majorité des autres victimes de notre société. Celles-ci ne peuvent espérer que la situation se présente d’elle-même dans le sens favorable et par un effet de ricochet comme c’est le cas pour les victimes de harcèlement sexuel. Ces autres victimes savent que leur sort est pratiquement réglé et il serait illusoire de leur part d’attendre un événement imprévisible permettant un règlement favorable de leur situation.

 

Pourtant, une fenêtre pourrait s’ouvrir dans le futur. On peut voir, dans l’évolution de notre société d’aujourd’hui, un tel délitement des valeurs, une telle impunité, un tel laxisme et une telle violence gratuite non réprimée qu’on peut craindre qu’un jour, la réaction à tout cela ne soit une  explosion sociale terrible.

 

Car enfin, est-ce normal …

- que les victimes innocentes soient considérées comme moins dignes d’attention que les agresseurs ?

- que les juges, comme les journalistes du service public, ne soient pas évincés et sanctionnés lorsque leur idéologie passe avant la vérité objective à laquelle les oblige leur statut de fonctionnaire, portant ainsi préjudice à des gens qui n’attendent qu’une attitude objective et juste ?

- que le nombre d’attentats avec leur cortège de morts et de blessés ne donne lieu qu’à des parodies de compassion et à aucune mesure forte susceptible de ralentir, voire de stopper cette descente aux enfers ?

- que les décisions de justice française, comme celles de la Cour Européenne de Justice, accouchent de décisions illogiques, injustes et insupportables ?

- que les candidats ignorent leurs promesses électorales et bafouent leur parole, une fois élus ?

 

Les ferments de la révolte sont bien là. Il existe une foule de gens oubliés, méprisés, qui subissent, souffrent, fulminent et peut-être projettent une vengeance personnelle à défaut de justice. A force de tirer sur la corde et d’exaspérer des pans entiers de la population, les décideurs, par leurs choix, frustrent un si grand nombre de personnes que le combat politique risque fort de passer sur le terrain de la violence.

 

Dans l’hypothèse qu’un tel moment puisse un jour arriver, la vision de la levée en masse des victimes pour venger l’injustice qui les frappe devrait donner des sueurs froides à tous les décideurs tendancieux.  Lacordaire l’a dit : “L'injustice appelle l'injustice ; la violence engendre la violence. ”

 

On ne peut s’empêcher d’imaginer que, dans le désordre social où serait plongé le pays en proie à de graves troubles, certains ne profitent de régler leurs comptes à leurs tourmenteurs. En effet, comment savoir alors, dans le chaos général, qui aura été victime de violence aveugle au cours de mouvements insurrectionnels et de désordre public, ou de vengeance personnelle calmement planifiée et noyée dans l’anarchie qui s’installerait ?

 

Nombreuses sont les victimes de juges corrompus ou partiaux,  de journalistes tendancieux, irresponsables ou pourris, de politiciens renégats et foulant aux pieds le peuple, de décideurs qui ne prennent pas la dimension des problèmes aigus qui empoisonnent notre vie (par exemple les attentats terroristes islamistes). Tous ces gens déçus ou trahis n’attendent peut-être qu’une étincelle pour assouvir un besoin de justice transformé en excès de frustration ou en désir de vengeance, face à ces catégories de privilégiés qui empêchent la société de fonctionner normalement.

 

Aussi, tous ceux qui ont les manettes en main feraient bien de tenir un cap droit et clair, et de faire leur travail en toute honnêteté. Sinon, les justiciers pourraient sortir de l’ombre au moment opportun et alors, gare ! Compter sur l’indifférence ou le désintérêt des gens frustrés ou sur l’impunité qui place – momentanément – certains à l’abri d’agressions motivées par des vengeances personnelles serait, à  mon sens, une grosse erreur. La preuve en est dans le feuilleton Weinstein où les tourmenteurs se retrouvent, des années plus tard, pris dans un déferlement de haine et de vengeance qu’ils pensaient probablement ne jamais imaginer.

 

Soudain, les tourmenteurs ont peur, les tourmentés peuvent assouvir leur désir de vengeance. La roue a tourné contre toute attente. Une petite révolution est en train de se passer sous nos yeux où le vent de la justice va enfin souffler et remettre certaines pendules à l’heure.

 

La vengeance étant un plat qui se mange froid, l’opprimeur a tendance à oublier ses méfaits, entraîné qu’il est par le cours de la vie débridée qu’il mène alors que l’opprimé ne vit souvent que par la soif de la justice qui lui est refusée. « Quiconque a semé des privilèges doit recueillir des révolutions » a écrit Claude Tillier. Et dans les révolutions, si le réveil est terrible pour l’un, il est libératoire pour l’autre.

Bertrand Hourcade, 11.11.2017

 

4 commentaires

  1. Posté par Arthur le

    Je rêve de voir un jour un justicier pour nettoyer le quartier Place de la Riponne, Rue du Tunnel et Place du Tunnel! Visiblement les autorités ne prennent pas la mesure du problème!

  2. Posté par Pierre H. le

    Car enfin, est-ce normal …

    – que les victimes innocentes soient considérées comme moins dignes d’attention que les agresseurs ?

    – que les juges, comme les journalistes du service public, ne soient pas évincés et sanctionnés lorsque leur idéologie passe avant la vérité objective à laquelle les oblige leur statut de fonctionnaire, portant ainsi préjudice à des gens qui n’attendent qu’une attitude objective et juste ?

    – que le nombre d’attentats avec leur cortège de morts et de blessés ne donne lieu qu’à des parodies de compassion et à aucune mesure forte susceptible de ralentir, voire de stopper cette descente aux enfers ?

    – que les décisions de justice française, comme celles de la Cour Européenne de Justice, accouchent de décisions illogiques, injustes et insupportables ?

    – que les candidats ignorent leurs promesses électorales et bafouent leur parole, une fois élus ?

    C’est ce qui se passe quand nous sommes gouvernés par des criminels, et nous sommes gouvernés par des criminels ! Des criminels sont aux commandes de la gouvernance, de la politique, des médias, de l’art et de la culture, du showbiz, et la boucle est bouclée. Ils essaient encore actuellement de faire main basse sur l’Internet…

  3. Posté par Dupond le

    Tout bon chien finit par mordre !!! sous l’occupation des milliers de français furent spoliés et humiliés …..puis dans les six mois qui suivirent la libération les collabos profiteurs ont couru tres vite pour sauver leur peau « on appelait ça l’épuration » . Degaulle en hate remettra de l’ordre dans les FO et conseillé par Meyer changera la monnaie (on vit alors une foule de profiteurs de guerre se ruer a la banque de France et en ressortir les poussettes aux poignets)

  4. Posté par Bussy le

    A la révolution française, les nobles, ne s’étant jamais préoccupés des manants, ne comprenaient pas qu’on les raccourcisse d’une tête…. tout allant continuer à se dégrader c’est inéluctable, on verra ce qui se passera dans quelques années pour les bobos bien-pensants et autres islamos-collabos…..

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