11 généraux dénoncent les menaces contre leur devoir de lanceurs d’alerte

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Dans Boulevard Voltaire. Outre l'humiliation du général Pierre de Villiers, les généraux Soubelet, Desportes et Piquemal ont été sanctionnés pour avoir osé s'exprimer. Et plusieurs autres généraux en 2e section ont été directement menacés de sanction par courrier officiel. Extraits :

"[...] On le constate, avec la démission du général Pierre de Villiers, qui illustre à merveille la propension de l’autorité politique à ne pas vouloir écouter ces serviteurs dévoués de l’État et de la nation pourtant animés d’un sens du devoir, de la loyauté et de l’honneur incontestable, c’est finalement l’expression des militaires et en particulier des généraux qui est aujourd’hui menacée et que le politique tente d’étouffer. Car ce qui gêne ce dernier, c’est que le citoyen puisse être informé sur ses insuffisances et surtout sur les risques qu’elles font peser sur la nation.

Mais l’expression des généraux – qu’ils soient en 1re ou en 2e section – est devenue aujourd’hui indispensable. Ils savent de quoi ils parlent. Alors, pourquoi les chefs militaires ne pourraient-ils pas s’exprimer sur des sujets liés à la défense, à la sécurité de la nation, aux intérêts de la France dans le monde alors que d’autres moins qualifiés le font ? Pourquoi les généraux de 2e section ne pourraient-ils pas s’exprimer sur ces mêmes sujets et, n’étant plus en activité, plus librement sur beaucoup d’autres comme l’immigration ou l’éducation, qui engagent l’avenir du pays, sans être menacés de sanctions parce que leurs propos, différents du discours officiel, dérangent ? Ces derniers sont pourtant des serviteurs de l’État qui ont acquis une expérience et une compétence reconnues et ils continuent de servir la nation et les intérêts de leur pays, ce qui leur confère une certaine légitimité pour exprimer leur appréciation lorsque, notamment, la sécurité et l’avenir du pays sont mis en danger.

Personne n’a l’intention de remettre en question le devoir de réserve auquel sont soumis les militaires et, donc, les généraux en 1re et 2e section dont le sens du devoir et la loyauté ne sauraient être mis en doute. Mais leur droit d’expression doit être pleinement reconnu. D’ailleurs, le pouvoir politique semble oublier que l’autorisation préalable à l’expression des militaires a été supprimée il y a plus de dix ans. D’autre part, les règlements imposent au militaire de rendre compte lorsqu’il constate qu’il n’a pas les moyens d’accomplir une mission : c’est bien ce qu’a fait le CEMA devant les représentants de la nation et son droit d’expression est devenu, en l’occurrence, un devoir d’expression car il s’était déjà exprimé à plusieurs reprises – sans réaction de ceux qui nous gouvernent – pour expliquer la situation déplorable dans laquelle se trouvent les armées françaises. Les tentatives répétées du pouvoir pour priver les généraux de parole, alors que guidés par leur sens du devoir et de responsabilité, ils agissent comme des lanceurs d’alerte, ne sont pas pertinentes au moins pour deux raisons. Elles créent non seulement un malaise en contribuant à distendre la confiance entre le politique et le militaire mais également un doute sur la compétence ou la clairvoyance du pouvoir politique s’agissant de la première des missions régaliennes dont il est responsable. Par ailleurs, se référer en permanence au sacro-saint devoir de réserve n’a pas de sens dans la mesure où ni le secret militaire ni la neutralité politique ne sont mis en cause.

L’expression des militaires, et en particulier des généraux, apparaît donc aujourd’hui porteuse de progrès et plutôt que de vouloir l’étouffer, il faut l’encourager. Le moment semble donc venu pour conduire une véritable révolution des esprits pour que soit reconnu à ceux qui risquent ou ont risqué leur vie pour la défense de la France et de la nation un devoir d’expression au même titre que leur devoir de réserve. Il est, en effet, légitime qu’ils puissent contribuer au débat en usant de leur liberté d’expression."

 

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6 commentaires

  1. Posté par Dupond le

    Il n’y a plus que les militaires pour sauver la France ….nous sommes bas : tres bas (a marseille les mains tendues se multiplient a la vitesse grand V) nous avons été berné par l’UE , qui devait etre une europe des peuples et par mille contorsions elle est devenue l’europe des banques , de ce fait une minorité s’engraisse honteusement quand la majorité galere et mendie
    ….Pour infos: les colonels grecques ont laissé la grece sans dette en 1967 ….Voyez ce qu’elle est devenue avec les politicards verreux grecques et UE
    Oui pour remettre le pays d’aplomb , reparer les injustices et mettre de l’ordre dans les finances il nous faudra un « tape dur » en uniforme

  2. Posté par top gun le

    Posez la question à Sébastien Jallamion, brigadier-chef de la Police Nationale, qui a été broyé par les machines administratives pour avoir exprimé sur Facebook son indignation après la décapitation de Hervé Gourdel par exemple!?
    Mais si cette « administration » là, s’imagine pouvoir continuer « d’étouffer » les divulgations des dysfonctionnements par des hauts gradés, dans les domaines armées-polices, ils se fourvoient et vont certainement le payer cache tout soudain.

  3. Posté par Vautrin le

    Très juste. Soutien total à l’Armée et aux officiers généraux qui alertent le peuple. Il est plus que temps que les politicards comprennent quels sont les rôles régaliens de l’État et lui donnent les moyens de les exécuter. Sinon nous appellerons à la grève de l’impôt.Pour commencer.

  4. Posté par Aude le

    Liberte, oh Liberté, j’exalte ton nom!

  5. Posté par Claire le

    Il y a bien longtemps que la France n’est plus une démocratie, grâce aux lois liberticides imposées au fil des décennies (Pleven 1972, Gayssot 1990, Taubira 2014, Macron août 2017). Les Français sont muselés, et ceux qui osent parler se retrouvent devant la 17ème chambre correctionnelle (Pierre Cassen, Christine Tasin, Renaud Camus, etc.).
    Il est particulièrement symptomatique que la Grande Muette ose enfin s’exprimer, et en paie le prix. Cela exprime un profond malaise, qu’on ne pourra pas étouffer ad vitam aeternam. Faute de soupape de sécurité, la cocotte minute risque d’exploser un jour.
    En attendant, nous vivons dans un dictature d’autant plus redoutable qu’elle se présente sous le jour de la démocratie.

  6. Posté par Antoine le

    Liberté – Égalité – Fraternité : ce ne sont plus que des mots vides de sens !
    La Liberté d’expression n’est plus qu’un lointain souvenir. Les différents gouvernements français ont perfidement mis en place toute une batterie de moyens de dissuasion (justice) contre la libre expression en réprimant le citoyen lambda. Aujourd’hui, il faut une RÉVOLUTION pour que le mot Liberté retrouve son sens originel !

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