MACRON EN TRANS(E)…

Ce dimanche, à moins d’une divine surprise résultant de l’addition des près de 50% votants anti-Système (populistes et gauche, de droite et d’ailleurs), la France aura un nouveau Président issu de l’ingénierie sociale-libérale mondialiste. Alors que le système Hollande de l’homme « normal » a joui d’une  constante et croissante impopularité, avec ses promesses non-tenues, son excellence dans les commémorations compassées pour les victimes du terrorisme, son image de petit oiseau blessé à la Calimero, le rusé stratège de la refondation libérale de la Gauche réalise ses objectifs. Tout était déjà annoncé dans l’ouvrage collectif (Hollande en était !) de Jean-François Trans « La gauche bouge » en 1985. L’abandon de la classe ouvrière, le monde du travail et des agriculteurs, pour adhérer totalement à la doxa libérale/libertaire : les Lois du Marché (surtout le Grand), la flexibilité économique et sociale, l’austérité, l’atomisation individualiste des Droits de l’Homme.

Le parti socialiste, sous les conseils des penseurs globalistes (pas de frontières, pas de limites, pas de différences, que des individus en ubérisation) a choisi de se concentrer dorénavant sur la nouvelle classe moyenne cultivée, les fonctionnaires de l’Education nationale, les créateurs de starts up innovantes issus de la migration. Plus de conservatisme, de défense des acquis sociaux mais de la mixité sociale, du brassage migratoire, des nouveaux besoins factices de consommation, de  la technologie transhumaniste, les nouvelles techniques numériques d’influence de l’opinion et de création de réalité virtuelle, le pouvoir médiatique et sa démocratie de marché. Ce renoncement aux fondamentaux de la gauche historique du travail et des exploités se fait par des méthodes à la Orwell (1984) et le recours à une propagande fort habile. Les valeurs conservatrices, le bon sens, l’enracinement, les points de repères identitaires et spirituels sont diabolisés (fascisme, racisme, antisémitisme, repli sur soi, machisme, homophobie, etc.).

La novlangue (invention d’une nouvelle réalité,  du politiquement correct, l’inversion systématique du sens, la  déconstruction sans complexe) aboutit à faire naturellement renoncer au protectionnisme, au recours aux frontières, à la reconnaissance des différences, au lien social. On a ainsi pu assister à cette inversion surréaliste où Marine Le Pen tient un discours politique et programmatique qui ressemble beaucoup au Programme commun de la Gauche ancienne, un peu plus souverainiste, alors que la Nouvelle Gauche ( En Marche) l’accuse d’être d’extrême-droite, populiste, dangereuse pour sa philosophie du grand changement et du grand remplacement de population, de la Concurrence souhaitée sans frein de tous contre tous. Dans la langue macronienne (clone de Hollande, d’Obama, de Merkel) la gauche devient la droite, la délocalisation le bonheur, la défonce des frontières et des protections un avenir radieux, prometteur, source d’enrichissement. Les banquiers continuent de créer de la dette, une économie de casino, soit- disant innovante et créatrice d’emplois à courte durée de vie, la croissance de compagnies multinationales qui deviennent le vrai pouvoir politique et économique.

Marine Le Pen, malgré son corsetage librement consenti dans un souverainisme de gauche gaullien ou chevènementiste, une islamophobie incitée (mais au final réprouvée par l’adversaire) alors que l’introduction négociée de l’Islam en France relève surtout du Djihad économique  avec  les capitaux qataris, saoudiens, émiratis, est une chance inouïe de changement politique . Pour la France périphérique, les ruraux, les « sans-dents », les victimes des délocalisations, les concurrencés par les trafiquants d’esclaves de l’immigration massive illégale et légale, les créateurs de nouveaux emplois précaires et moins payés. Elle a raison d’être combative contre l’arrogant banquier et ex-ministre sans succès de l’Economie de François « Trans » Hollande, gouverneur européiste, grand organisateur pour la France d’un démontage à la grecque. Elle est la seule à avoir de l’empathie pour les victimes de la mondialisation sauvage (près de 50% de la population française).La seule qui a un projet démocratique (référendum d'initiative populaire, vote blanc). Les autres sont la nouvelle classe moyenne supérieure mondialisée et sans racines. Pourvu qu’elle gagne. En tous cas la lutte sera poursuivie car l’aspect artificiellement construit du Golem Macron, candidat de Bruxelles est dorénavant clairement visible pour tous.

Dominique Baettig, 6 mai 2017