Deux jihadistes présumés arrêtés en Espagne étaient à Bruxelles lors des attentats

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Deux jihadistes présumés arrêtés mardi en Espagne ont admis qu'ils se trouvaient à l'aéroport de Bruxelles lors des attentats meurtriers de mars 2016, mais nient toute participation à l'attaque, a annoncé jeudi la justice espagnole.

Mohamed Lamsalak et Youssef Ben Hammou "ont admis qu'ils se trouvaient à l'aéroport lorsque les bombes ont explosé. Ils nient leur participation aux faits", a précisé un porte-parole de l'Audience nationale, juridiction spécialisée notamment dans les affaires de terrorisme, où ces hommes ont été entendus jeudi par un juge.

Les deux hommes faisaient partie d'un groupe de neuf personnes interpellées dans la nuit de lundi à mardi à Barcelone et dans sa région après une enquête menée avec la justice belge, qui faisait apparaître des liens possibles entre ce groupe et des personnes identifiées dans l'enquête sur les attentats.

Le 22 mars 2016, ces attaques, revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) avaient fait 32 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.

Mardi la police a indiqué que le groupe était formé de huit Marocains et d'un Espagnol.

Mohamed Lamsalak et Youssef Ben Hammou, dont la nationalité n'a pas été confirmée par la source judiciaire, ont été entendus jeudi par un juge d'instruction espagnol et une juge belge en charge de l'enquête sur les attentats, après deux jours de garde à vue.

Selon le porte-parole, l'enquête a permis d'établir qu'ils se trouvaient à Bruxelles entre le 16 mars et le 23 mars 2016.

"Ils assurent qu'ils sont allés à Bruxelles pour acheter une voiture", a expliqué cette source. "Les enquêteurs tentent de déterminer si l'argent (destiné à l'achat) devait servir à financer l'attentat ou à faciliter la logistique ultérieure".

Les deux hommes, poursuivis pour "appartenance à une organisation terroriste" ont également admis avoir fréquenté pendant ce séjour "un cousin des auteurs matériels des attentats, les deux frères qui se sont immolés", avec des explosifs, ajoute la justice espagnole.

Des armes à feu, du matériel informatique, de l'argent et des stupéfiants ont été saisis lors de la douzaine de perquisitions qui a accompagné leur interpellation.

- Lien avec les attentats de Paris ? -

Un document appartenant à Ben Hammou a aussi particulièrement intéressé la justice.

Il s'agit d'une "feuille Google Maps" montrant un parcours réalisé par le seul survivant connu des commandos ayant réalisé les attentats qui ont fait 130 morts à Paris le 13 novembre 2015, Salah Abdeslam.

L'interpellation d'Abdeslam, aurait d'ailleurs précipité les attaques de Bruxelles, leurs auteurs ayant des liens avec lui et craignant d'être identifiés.

Sur la feuille trouvée dans les effets de Ben Hammou apparaît le parcours d'Abdeslam depuis l'Allemagne jusqu'à Bruxelles, où il avait été arrêté le 18 mars.

Le cousin des deux auteurs des attentats de Bruxelles avait les clefs d'un appartement parisien utilisé par les assaillants du Bataclan, la salle de concert où 90 des 130 victimes ont été tuées.

Les deux hommes écroués jeudi ont cependant nié toute relation avec les attentats de Paris et de Bruxelles, selon le porte-parole de l'Audience nationale.

Les enquêteurs doivent cependant encore analyser le matériel informatique saisi mardi et faire parler leurs empreintes.

Sur les sept autres personnes interpellées, quatre ont été laissées libres sous contrôle judiciaire. Trois ont été incarcérées mais pour des délits sans lien avec le terrorisme.

L'Espagne, troisième destination touristique mondiale, a été pour l'instant épargnée par les attentats de l'EI qui ont notamment touché Paris, Bruxelles ou Berlin. Seuls 160 combattants étrangers de l'EI sur les fronts de Syrie et d'Irak seraient venus de ce pays, contre plus d'un milliers partis de France depuis 2012.

Mais Madrid avait été touchée en 2004 par les attentats islamistes les plus meurtriers commis sur le sol européen, quand une dizaine de bombes avaient explosé dans des trains de banlieue, faisant 191 morts. L'attentat avait été revendiqué au nom d'Al-Qaïda par une cellule islamiste.

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