La situation a quelque chose de surréaliste. Le 9 mars, les dirigeants européens ont en effet reconduit à 27 voix contre une le Polonais Donald Tusk pour un second mandat à la présidence du Conseil européen. Le vote s'est déroulé lors du sommet de Bruxelles, en dépit de l'opposition farouche de la Pologne, qui a dénoncé rien de moins qu'un «diktat de Berlin», selon les propos du ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski.
En représailles, conformément aux menaces qu'il avait proférées, le gouvernement polonais a décidé de bloquer les «conclusions» du sommet qui dure jusqu'au 10 mars. Ces dernières doivent en effet adoptées à l'unanimité, ont expliqué deux sources européennes à l'AFP.
«Rien [ne doit être fait] sans nous et sans notre accord», avait mis en garde le Premier ministre polonais, Beata Szydlo. Elle juge inadéquat que les dirigeants européens nomment un Polonais qui ne bénéficie pas du soutien des autorités de son pays.
«Les pays qui ne comprennent pas cela conduisent à la déstabilisation», a-t-elle averti, assurant qu'elle recherchait «l'unité de l'Europe», thème des débats que les dirigeants européens avaient choisi pour ce sommet.
De son côté, Donald Tusk est resté droit dans ses bottes : «Je ferai de mon mieux pour rendre l'Union européenne meilleure», a-t-il promis après le vote des responsables européens, qui ont prolongé son mandat jusqu'au 30 novembre 2019.
En Pologne, le président polonais du Conseil européen est dans le collimateur du parti conservateur et anti-migrants Droit et Justice (PiS). Ce dernier accuse Donald Tusk d'avoir «violé le principe de neutralité face à un Etat membre de l'UE, la Pologne en l'occurrence». Selon le parti au pouvoir, Donald Tusk a soutenu des projets et des décisions allant à l'encontre des intérêts polonais et apporté son appui aux forces d'opposition polonaises.
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