La génération sacrifiée, Kevin Grangier

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Depuis une vingtaine d’années, l’école vaudoise a été prise d’assaut par les théoriciens de l’éducation et de la formation, soutenus et protégés par les magistrats socialistes qui se sont succédé à la tête de l’école obligatoire dans notre canton. Le « maître de classe » a été banni et avec lui, la rigueur, la discipline et l’obéissance. Contre toute attente, les perdants de ces errements idéologiques ne sont pas les tenants d’une vision traditionnelle de l’école, mais ce sont les élèves eux-mêmes, rendus incapables d’affronter le monde tel qu’il existe.

 

Durant longtemps, l’école imposait aux jeunes la discipline, le respect et l’obéissance en plus d’instruire les matières scolaires. Les élèves étaient sanctionnés de notes et devaient apprendre à faire face à l’échec, à surmonter les difficultés, à trouver en eux les ressources pour faire mieux aux prochains tests. Ils devaient se faire violence. Les plus faibles devaient redoubler d’efforts et les plus doués imposaient le rythme aux autres tout en servant d’exemple. L’école était le lieu où chacun apprenait à relever ses premiers défis. Inconsciemment, chacun faisait face à l’échec et chacun trouvait les ressources pour se relever et se surpasser. Finalement, chacun apprenait à mieux se connaître et donc à prendre confiance en soi pour le reste de sa vie.

 

Mais cette culture de l’échec a été bannie par des théoriciens gauchisants. L’élève devait pouvoir évoluer à son rythme. La notion d’échec, de bons et de faibles, devait disparaître car dans l’idéal socialiste, personne ne pouvait être en échec. Il n’y avait plus de bons et de mauvais, il n’y avait que des élèves qui évoluaient à leur rythme et qui devaient être préservés du monde extérieur, comme s’ils vivaient dans une couveuse. L’école est devenue une utopie. L’élève censé recevoir un savoir exigent est instrumentalisé et transformé en un client attendant une prestation pédagogique. On peut exiger d’un élève de la concentration et de la discipline mais on ne brusque pas un client car le client est roi.

 

Mais le monde dans lequel nous vivons est tout sauf un royaume dans lequel chacun est roi. Le monde n’est pas un conte de fées. Le marché du travail est exigeant et la concurrence est rude. Les travailleurs sont de plus en plus qualifiés et les patrons font face à des défis importants en matière de compétitivité ou d’innovation. Ils connaissent tous des hauts et des bas qui exigent d’eux la capacité à se relever après avoir été mis à terre. Il y a une contradiction évidente entre un système scolaire qui couve ses élèves jusqu’à leur adolescence et un monde du travail de plus en plus agressif, sans parler des nombreux défis imposés quotidiennement par les problèmes de sécurité, de famille, de prévoyance, de santé, etc. Malheureusement, trop de jeunes ont été rendus incapables de passer brutalement de la réalité scolaire à la réalité tout court.

 

En laissant s’appliquer les préceptes socialistes à l’école vaudoise, nous sacrifions et abandonnons toute une génération à l’hérésie de gauche. Les élèves n’apprennent plus à rechercher en eux les ressources pour se surpasser et pour relever les défis que la vie nous impose. Trop de jeunes attendent que des solutions se proposent à eux, que la société s’adapte à leurs rythmes et envies. La plaisanterie n’a que trop duré. L’expérience socialiste doit être stoppée sans délai. Il faut réintroduire rapidement la responsabilité, le respect et l’obéissance dans le cursus scolaire de base. Il faut favoriser la culture de l’échec et le goût du défi à l’école vaudoise pour que chacun apprenne à se relever et à se surpasser. Ceux qui nous diront merci ne seront pas les tenants d’une école traditionnelle, mais les jeunes eux-mêmes car ils auront acquis à l’école une expérience précieuse pour toute leur vie. Il faut agir vite !

 

Editorial de l’UDC du canton de Vaud n°17 – 26.09.2016

Kevin Grangier

Secrétariat général de l’UDC du canton de Vaud

 

 

8 commentaires

  1. Posté par Isaac le

    3000% d’accord avec M. GRANGIER !

  2. Posté par pierre frankenhauser le

    PS: le système devrait encourager les élèves à se tirer la bourre les uns les autres, pour les notes comme en sport, ceci avec fair-play. Cela les stimuleraient.

  3. Posté par pierre frankenhauser le

    Je pense qu’il faudrait en effet revenir à système plus sain, où les élèves doivent se sortir les pouces la moindre pour passer son année. Pourquoi ne pas (ré)introduire aussi un système de méritocratie, avec des prix (pas d’argent) pour celles et ceux qui ont obtenu de bon résultats dans une branche ou groupe de branches donné. Peut-être que cela pourrait stimuler l’envie d’apprendre et de s’appliquer.

    Cela ne va pas plaire à tout le monde, mais je pense également que si l’école vaudoise formait mieux ses élèves, peut-être que ces derniers ressentiraient un peu moins la concurrence des frontaliers, le dumping salarial ne pouvant tout expliquer. Le taux de chômage diminuerait.

    Sinon, concernant l’éducation au savoir-vivre, il faudrait aussi trouver un moyen d’inciter fortement, ou de contraindre les parents d’élèves à mieux éduquer leurs gosses, en amont, et ce déjà bien avant la 1ère année enfantine. Mais ce ne sera pas évident, si les parents eux-mêmes ne sont déjà pas bien éduqués, voire peu civilisés. Peut-on commencer par les éduquer eux ?

  4. Posté par Sergio Morosoli le

    Lorsque ces anciens élèves doivent se frotter au monde réel du travail, on ne peut que constater l’immense étendue des dégâts. Une grande partie de ces inadaptés sociaux ne pourront jamais avoir un vrai travail. Ils iront grossir les rangs du parti socialiste et des rentiers AI.

  5. Posté par Tommy le

    Au cours de mes 36 ans d’enseignement en terre vaudoise, j’ai fait des constats identiques.
    Les théoriciens étaient très souvent des ex-enseignants, préférant le calme d’un bureau, ou des hurluberlus issus de sciences- po ou de sociologie.
    Et avec l’arrivée sur notre territoire d’élèves musulmans, anarchisés , sans limites et sans éducation aucune à la vie en société-ils ont tant souffert de la guerre, nous disait-on-, le niveau de formation a sombré , les maitres étant trop occupés à transmettre à ces victimes les bases du savoir-vivre en Occident. On ne crache pas par terre, on vient à l’heure, on ne se victimise pas, on respecte son pays d’accueil.
    Je pensais que l’école avait pour mission de préparer les élèves au monde réel et adulte.
    J’ai remarqué au contraire que le rôle de cette dernière se limitait à les en préserver, faisant des écoles un grand jardin d’enfants, au sein duquel on négocie, on excuse, on s’excuse, on compatit.
    Et le mot d’ordre subliminal était souvent:  » Faites passer tout le monde, on évitera les recours! « 

  6. Posté par Marie-France Oberson le

    « Depuis une vingtaine d’années, l’école vaudoise a été prise d’assaut par les théoriciens »
    Un peu plus qu’une vingtaine d’années !… tout a commencé avec l’introduction en 1ère année primaire des méthodes dites « nouvelles »… en 1979 dans le canton de Vaud (lecture globale et maths modernes, les Ensembles !!). Encore une idée venue des USA via la France. Comme si les enfants à cet âge-là ont une capacité d’abstraction nécessaire à la compréhension de ce genre d’enseignement !

  7. Posté par Jérôme Corboz le

    En tant qu’enseignant, je ne peux que tomber pleinement d’accord avec M. Grangier.
    Je propose que soit lancée une initiative RASA pour abroger la LEO et la remplacer par ÉCOLE 2010 (« l’école de grand-papa », comme la dénigraient les persifleurs progressistes…).

  8. Posté par Nicolas le

    Nivellement par le bas. La lyonnaise des sots a fait son boulot de socialiste.

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