Fête nationale du 1er Août : entre gratitude et inquiétude

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

 

Au début du mois d'août de l'an 1291, une poignée d'hommes résolus à vivre libres et indépendants se réunirent pour prêter le serment qui constitue l'acte fondateur de ce qui est aujourd'hui la Suisse que nous connaissons. Les querelles divisèrent plusieurs fois les confédérés au cours des siècles mais comme ils l'avaient voulu, les plus sages d'entre eux parvinrent à chaque fois à rétablir la concorde, parfois au prix de quelques vies malheureusement. Depuis le milieu du 19ème siècle, nous n'avons plus connu la guerre sur notre sol, ce qui est un rare privilège.

Pour nos voisins, le 1er août est surtout associé à 1914, funeste samedi où, à 16h00, le tocsin glaça la France, l'Europe se lançant dans ce qui allait être la première guerre mondiale. La Suisse fut épargnée par le conflit, tout comme 25 ans plus tard. Notre Fête nationale devrait constituer pour nous l'occasion d'exprimer notre gratitude envers nos courageux devanciers qui nous ont permis de vivre dans un pays libre et en paix. Hélas, depuis trop longtemps, un vent mauvais souffle sur nos contrées. Nombreux sont parmi nous celles et ceux qui reprennent à leur compte les mots de Metternich :"La gratitude n'est pas un sentiment efficace en politique. C'est une erreur que d'en tenir compte".

Cette funeste vision se matérialise aujourd'hui par une remise en cause systématique de ce sur quoi notre patrie est fondée. Fidèle à l'Internationale, la gauche helvétique veut faire du passé table rase. Nos origines chrétiennes sont niées, les hauts faits de notre histoire, nos héros illustres sont contestés, mis en cause sur l'autel d'une vision critique du passé. La protection divine sous laquelle les premiers confédérés se sont placés est moquée, ne convenant plus aux temps nouveaux. Evoquer nos racines, c'est maintenant incommoder ces gens venus d'ailleurs qui réclament pour eux ici ce qu'ils nous interdisent chez eux. La croix qui figure sur notre drapeau, celles qui couronnent nombre de nos montagnes insupportent prodigieusement ces hordes venues profiter de notre bienveillance pour répandre le malheur.

Alors que depuis fort longtemps, aucun ennemi n'avait franchi nos frontières, c'est maintenant avec l'active complicité du parti socialiste et de ses succursales qu'il entre chez nous. Evidemment, suite à l'actualité récente, les tenants de l'enrichissement culturel se font discrets mais ne travaillent pas moins pour autant. Ils continuent à nous parler de ces femmes, enfants, vieillards fuyant la guerre que notre pays accueille si mal. Le discours étonne quelque peu dans la mesure où les images qu'on nous rapporte montrent essentiellement des hommes jeunes, arrivant pour la plupart de pays qu'on ne savait pas en conflit.

Respect, traditions, devoir, responsabilité sont des mots inconnus pour ces gens qui profitent d'une enviable situation à laquelle ils n'ont non seulement en rien contribué mais qu'ils s'attellent à détruire. N'ayant aucun égard pour notre précieux héritage, ils n'en ont pas plus pour ce qu'ils vont léguer aux générations futures.

Cette situation est particulièrement préoccupante. Par le passé, lorsque les nuages s'amoncelaient, c'est une Suisse unie qui faisait face aux menaces. Aujourd'hui, les choses ont bien changé. Les âmes perverties sèment le doute, cherchent à confier notre destin à d'autres que nous. La corrosion s'attaque à l'édifice, fragilise notre identité en vue de faire de nous des apatrides sur notre propre sol.

Au moment d'entonner le Cantique suisse, ayons une pensée émue et reconnaissante envers nos aïeux qui ont façonné notre présent. Prenons conscience que les Confédérés du premier jour nous appellent à travers les siècles à suivre leur exemple. Dans leur grande sagesse, ils avaient prévu que l'avenir ne serait pas une promenade de santé et ont conclu le pacte fondateur par ces mots : "Ces règles, établies dans l'intérêt du bien commun, sont à observer à jamais".

La Côte-aux-Fées, le 31 juillet 2016                                      Yvan Perrin, président UDC-NE

11 commentaires

  1. Posté par Mady le

    Monsieur Perrin merci infiniment pour ce magnifique texte qui met un peu de baume au coeur en cette journée du ler Août et surtout en pensant à tout ce qui se passe actuellement avec ce flux incessant de migrants qui submergent l’Europe. Et l’invasion continue soutenue par les gauchistes de notre pays qui ne se soucient nullement de ce que nous pouvons ressentir. C’est très grave et inquiétant.

  2. Posté par bigjames le

    Encore une fois du tout grand Monsieur Perrin. Merci.

  3. Posté par Sentinelle le

    Merci, Monsieur Perrin, pour votre analyse ! Oui, à notre tour, nous honorons l’engagement des nos ancêtres : ils ont conclu une alliance entre eux, mais également devant Dieu. Ils ont prêté serment : en allemand, « Eid-Genossen » y fait allusion.
    Sur notre pièce de 5 francs, il est écrit en latin : « Dominus providebit » (le Seigneur pourvoira). A nous donc, d’exprimer notre gratitude également vis-à-vis de la fidélité de Dieu pour notre beau pays, car si nous continuons de faire disparaître le nom de Dieu, les croix, les fêtes et autres références chrétiennes, sa protection et ses bénédictions vont infailliblement s’éloigner aussi…

  4. Posté par Aude le

    N’ayez crainte M. Perrin
    Le gouvernement suisse n’est pas le peuple Suisse…tant s’en faut…
    Même si nous devions vivre des moments difficiles…nous tiendrons bon. Même si la barque tangue, nous la redresserons….
    Les gouvernements se succèdent… mais les peuples restent….
    Et c’est dans l’adversité que l’on mesure la force du peuple.
    Plus certains essayeront de nous matter… de nous assujettir plus nous deviendrons résistants…
    Car….oui..il y a encore en nous et pour très longtemps encore… quelque chose du « Gruetli »
    Vive notre liberté… vive notre Patrie…
    Joyeux 1er Août à vous M. Perrin… et à tous

  5. Posté par Michele le

    Merci monsieur Perrin pour exprimer de manière claire ce que de plus en plus de concitoyens pensent mais peinent à faire entendre.

  6. Posté par Méloé le

    C’ est à vous, Monsieur Perrin , que revient ma gratitude , à l’ occasion de notre fête nationale. Merci d’ oser exprimer une analyse courageuse et lucide de ce vent mauvais, comme vous le dites, qu’ il faut percevoir, avant que des événements glaçants ne jettent un froid sur le pays, et c’ est bien peu dire!
    Défendre tout ce qui a permis à la Suisse de vivre en paix jusqu’ à ce jour, c’est juste se montrer dignes et responsables.
    Les prises de conscience sont laborieuses, tellement censurées….
    Alors, peut-on rêver , qu’ en ce 1er août, le « feu sacré » d’ un amour sain et légitime de son pays, réchauffe un peu les plus frileux, et éclaire notre lanterne, en ces temps troublés.

  7. Posté par pierre frankenhauser le

    En ce qui concerne cette invasion d’hommes jeunes, je confirme. Dans tous les abris PC où je suis allé faire des livraisons, il n’y avait que des jeunes Africains ou Moyen-Orientaux. Pas de gosses, pas de femmes, pas de vieillards, comme s’ils avaient été cachés. Une vraie armée potentielle de militants pro-charia.

    A part deux ou trois assistants sociaux no-borders qui s’extasiaient de cette situation « multiculturelle enrichissante », les agents de sécurité qui devaient les surveiller n’étaient de très loin pas aussi enthousiastes.

    Quoique d’accueillir des gosses provenant de certains pays peut aussi s’avérer potentiellement fatal pour le pays d’accueil:
    https://fr.sputniknews.com/international/201607311027086104-daech-enfants-formatage/

  8. Posté par Philippe Boehler le

    Merci cher M . Yvan Perrin…
    Le message que vous venez de publier dans http://www.lesobservateurs.ch à l’occasion de la Fête nationale Suisse mérite un large écho.
    Vous le reverrez aussi dans les divers groupes que mes amis et moi-même gérons sur les sites sociaux..comme http://www.philippeboehler.overblog.com
    Permettez-moi de vous féliciter pour la franchise avec laquelle vous avez dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas…
    La majorité silencieuse du pays commence à se faire entendre et c’est heureux…
    Bien sûr, j’en connais qui nous qualifierons d’extrémistes…alors que nous ne faisons que notre devoir de citoyens attachés à nos valeurs…
    Bonne fête Nationale à vous et à vos amis Neuchâtelois….
    … Cet air pur des montagnes Neuchâteloises, c’est aussi le premier que j’ai respiré en ce monde, puisque à l’ époque, les mamans des Franches-Montagnes allaient à La Chaux-de-Fonds pour accoucher…C’est ma ville natale…
    Bien amicalement,
    Philippe Boehler

    ___________________________________

  9. Posté par Jean le

    Merci beaucoup Mr. Perrin, pour ce texte magnifique et qu’on aimerait bien entendre lu par nos conseillers fédéraux pour le 1er août. C’est ce genre de paroles qu’aurait tenu le Général Guisan pour fortifier et rassurer le peuple suisse aux plus angoissantes heures de la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de cela, politiciens et médias nous mentent quotidiennement et comme nous ne sommes pas stupides, tous les peuples d’Europe sont désemparés et inquiets face à l’avenir, car ils manquent de chefs visionnaires à poigne qui sachent les guider intelligemment.

  10. Posté par Madelaine le

    Tellement triste, ce qui se passe.

  11. Posté par Alain Vuistiner le

    Merci M. Perrin de nous rappeler toutes nos valeurs.

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