Des races et du racisme

Des races et du racisme

de Vautrin 

Vautrin

L'auteur est docteur d'État et ancien maître de Conférences.

La notion de déterminisme ne fait rien d’autre que de donner une cohérence logique au rapport des choses et au rapport des gens. Néanmoins… Il est constatable et prévisible que des chiens ne donnent pas des chats. Mais des chats – sans parler des bestioles saugrenues inventées par sélection humaine – il y en existe au moins neuf lignées naturelles, par exemple les Singapouriens ou les Européens à poil court. Elles se distinguent par des génotypes et des phénotypes différents, et se sont probablement différenciées d’une lignée ancestrale commune. Bien sûr, appartenant à la même espèce, les sujets d’une quelconque lignée A peuvent s’hybrider avec ceux d’une quelconque lignée B. En raison de la ségrégation indépendante des caractères héréditaires multiples, si les hybrides de première génération sont de même phénotype et de même génotype hétérozygote, la génération suivante obtenue par croisement de ces hybrides avec première génération fait réapparaître dans une certaine proportion (qui dépend du nombre de caractères transmis) les phénotypes et génotypes des grands-parents. Statistiquement, bien sûr.

Sur la base de ces constatations déterministes, on parle de « sous-espèces ». Expression politiquement correcte pour éviter de prononcer le mot « races ». On préfère parler (par abus de mot) de « cultures » pour avoir tout de même un critère de différenciation. Car on aura beau faire, l’humain différencie aussi de l’humain. Les races se différencient d’abord génotypiquement et phénotypiquement, et toutes les arguties de certains « savants » n’y changeront rien. Elles se différencient aussi sociologiquement. Mais on comprend bien pourquoi on ne parle plus de « races » humaines, car on craint les excès du racisme. À juste titre, si l’on s’en réfère à l’Histoire. À notre histoire exclusivement, et pourtant celle des autres n’a rien à envier à la nôtre en la matière, mais il ne faut surtout pas en parler !  Pourtant, l’observation m’a appris qu’à l’exemple du « bon sens » (selon Descartes), le racisme est l’une des choses au monde les mieux partagées. C’est aussi l’une des postures les plus relatives aux points de vue idéologiques.

Bien partagé : chez nous, Guides et illuminés n’attribuent le racisme qu’au Blanc colonisateur, et donc les personnes en butte au racisme, victimes « d’exclusion » et d’«apartheid » comme, prétend-on, ce serait le cas chez nous, ne sauraient être elles-mêmes racistes. Il suffit d’avoir voyagé un peu pour savoir qu’il n’en est rien et que les ethnies non seulement s’opposent mais se hiérarchisent les unes les autres et se massacrent joyeusement en conséquence. La mémoire courte oublie l’affrontement récent des Tutsis et des Hutus, et ce n’est qu’un exemple. De fait, c’est l’exclusion inclusive[1] qui fonctionne de manière excessive, poussant l’anallactique[2] jusqu’à exacerber l’ethnocentrisme et parfois à vouloir détruire ou réduire en esclavage ceux sans qui, pourtant, la frontière n’existerait pas.

Le racisme est donc un rapport humain assez banal (j’entends déjà hurler les bonnes âmes !). Cela se distingue notamment dans le vocabulaire. J’ai été personnellement obroni, muzungu lorsqu’en Afrique les gens du peuple s’adressaient à moi, et les rappeurs de banlieue, reprenant la vulgate de leurs ethnies, parlent de face de craie, babtou (reprise du malinké toubab), ou euphoniquement de souchien. Voilà qui est tout aussi raciste que négro ou bougnoule. Il n’y a que les illuminés pour penser le contraire. Au gringo correspond à rebours le chicano, le flamisch aux « franse raten », le gabacho à l’espingouin, l’ajrad au zouaoua et ainsi de suite. La liste des termes péjoratifs utilisés dans le monde pour flétrir l’étranger-pas-de-chez-nous est infinie. Il y a gros à parier qu’il en va ainsi depuis la nuit des temps et que cela durera tant que perdurera l’espèce humaine. On aura beau faire des lois et des leçons de morale : on peut en interdire la manifestation, mais le fait échappe aux codes.

Lorsque cet affrontement, bataille de frontières, va jusqu’à l’ethnocide, évidemment cela pose des problèmes éthiques, mais là n’est pas mon propos. Je note simplement que dans le racisme se mêlent, pas toujours distinctement, des critères phénotypiques et des critères sociologiques.

Examinons maintenant quelques excès et abus de la notion même de racisme, liés aux différences de points de vue sur celle-ci. On se souviendra sans doute du débat sur l’opportunité d’interroger des candidats aux concours de catégorie C de la fonction publique sur La Princesse de Clèves. L’argument était que toutes ces références culturelles « discriminent » les candidats issus des « minorités visibles ». C’est-à-dire qu’un banal fait de culture est dégradé au rang d’acte raciste.  Le CRAN, Conseil Représentatif des Associations Noires de France, figurait parmi les protestataires ; l’amusant est que cette association (subventionnée) est ouvertement raciste. N’est-ce pas son président qui déplorait que la jolie Miss Bourgogne, devenue Miss France en 2012, fût « blanche comme neige » ? Mais plus fondamentalement, ce genre de démarche supposée lutter contre une forme de racisme, ne fait que flétrir a-contrario ceux qu’il croit défendre : en suivant le raisonnement, ils ne feraient pas le poids dans la compétition culturelle.

On finit par en arriver à une aberration, importée des États-Unis (mais en voie d’abandon là-bas, me dit-on) : la discrimination positive. L’expérience montre qu’elle n’est pas bonne, ni pour les discriminés positifs, que l’on dispense d’efforts, ni pour l’ensemble de la société qui voit s’abaisser le niveau de ses élites.

Lorsque l’idéologie s’empare du racisme, en retour elle nourrit le racisme. Il n’y a pas de discrimination positive, il y a la discrimination tout court, et cela doit être interrogé sociologiquement et éthiquement. Mais pour demeurer dans le domaine de ce qu’on appelle ordinairement « la culture », on remarquera que de nombreux auteurs des siècles passés, encore révérés de mon temps, sont mis à l’index par les illuminés de la « bien-pensance » pour être Blancs, Européens, Mâles, Sexistes. Tout y passe : Villon, Rabelais, Montaigne, Corneille, l’Abbé Prévost, Stendhal, Flaubert et ainsi de suite. Une vraie dévastation culturelle ne livrant plus que des textes expurgés et réécrits aux lycéens d’aujourd’hui. La machine à décerveler du Père Ubu.

C’est que, du racisme au sexisme, il n’y a qu’un pas stupidement franchi par les illuminé(e)s, je reviendrai sur ce point prochainement. Il y en a d’autres, par exemple le pas qui mène à confondre racisme et homophobie etc… Allons plus loin. Il existe un anti-christianisme très fort, qui se manifeste par des caricatures, déprédations, voire des massacres ; personne, chez les Guides et illuminés, n’ira hurler au racisme anti-chrétien. Le fait est qu’une religion n’est pas une race, il n’y a pas de critères phénotypiques, seulement des critères sociologiques internes de différenciation, étant donné que chaque peuple fait sa cuisine particulière de la religion. Il est cependant extrêmement curieux que dès qu’il s’agit de critiquer l’islam, de caricaturer son prophète, de crépir une mosquée avec des lardons, on trouve de nombreux bien-pensants pour hurler au racisme. Or l’islam, pas plus que le catholicisme, ne constitue une race, c’est une évidence qu’il faut rappeler.

Derrière ces attitudes, il y a toujours un projet politique d’uniformisation de l’humanité en transformant les hommes par la contrainte violente. L’antiracisme est à la fois un fonds de commerce et un racisme réel.

Pour finir, différencier de l’humain en races (ou en « cultures ») autorise-t-il à établir une échelle d’humanité ? En fait, on constate des réalisations pratiques extrêmement variées à travers le monde. Pour prendre deux extrêmes : il y a encore aujourd’hui des chasseurs-cueilleurs et ailleurs des astrophysiciens vivant dans des stations spatiales. Il n’y a par ailleurs probablement pas de gènes déterminant le port du pantalon plutôt que du boubou, l’organisation tribale plutôt que la république une et indivisible. Mais toutes ces différences constatées révèlent tout de même à travers la diversité des langues une même faculté de langage, à travers l’hétérogénéité des outils une même faculté technique, à travers les variétés de groupes une même faculté à faire du social, à travers le fatras des morales une même capacité d’éthique. Mais toutes leurs manifestations ethniques se valent-elles ? Je demeure sceptique et suspends (hypocritement) mon jugement (ἐποχή).

Vautrin

(Nom connu de la rédaction)

[1] Ce qui veut dire : un groupe se constitue davantage par exclusion que par intégration.

[2] Le pôle politique anallactique consiste à demander à l’étranger de s’assimiler sans concession ; le pôle synallactique consiste à modifier les lois du groupe pour « s’ouvrir » à l’étranger. C’est à ce pôle que nous en sommes !

 

11 commentaires

  1. Posté par Alex Maury le

    C’est beau et bien écrit, mais il serait temps de changer de système politico-économique, afin que chacun participe au partage des fruits de son labeur. Ainsi, il y aura moins de racisme, car de nos jours le moindre mot déplacé… d’un seul côté, et vous êtes traité de raciste! Non, une religion n’est pas une race! Autant j’irai embrasser un arabe et un noir, autant je serai copain avec eux, mais je leur demanderai de parler d’autre chose que de leur religion, avec moi. La philosophie est belle, mais les philosophes, eux-mêmes, reconnaissent n’avoir pas les moyens de mettre en place leur propre philosophie. Il y a un creux de géants entre un philosophe et un travailleur, quelle que soit sa race. Le philosophe parle et écrit, le travailleur travaille. Entre un ouvrier spécialisé et un philosophe, il n’y a rien de commun, en dehors des doctrines qui ont donné des ordres, qui ont massacré des millions d’êtres humains, et mis notre planète dans un état lamentable, dont les effets sont encore catastrophiques aujourd’hui, sauf pour 1% des profiteurs, menteurs, et ouvreurs de portes aux envahisseurs. Là est une nouvelle doctrine enseignée à l’ENA, et comme le mentionne Noam Chombki, tout y est enseigné, afin de garder la France et les français dans l’ignorance totale, avec , entre autre, le « shoc Testing », technique, hypno thérapeutique qui vise à donner au subconscient de chaque français, l’ordre d’obéir à une demande politique, sur un sujet provoqué par sa propre demande!!! Il est temps de changer de système. Un nouveau système est là, avec son programme complet en faveur des 98% des français, et une nouvelle constitution est prête pour tous les français, car tout le monde y gagnera. Il suffira aux français de vouloir, de se prendre en charge, de respecter autrui, de vouloir rester libre, et de ne jamais oublier les millions de soldats qui sont morts pour notre liberté, et afin que vive la France, une France libre et à elle même.
    Chers compatriotes, Réveillez-vous, unissons-nous. Merci pour la France.

  2. Posté par Marie-France Oberson le

    Sur le même sujet :  » Le racisme des antiraciste »
    http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2016/06/affaire-benzema-le-racisme-des.html

    « Parce que Didier Deschamps, le sélectionneur de l’équipe de France de football, n‘a pas retenu Benzema pour l’Euro 2016 (l’attaquant du Real Madrid est mis en examen dans une affaire de chantage et de sextape),(…) «  …Eric Cantona, Jamel Debbouze et Karim Benzema, accusent le sélectionneur de racisme…

  3. Posté par Robcla le

    @Vautrin : Merci. je ne savais pas qu’il avait dit cela ! A t-il regretté ses positions sur l’infibulation ? Ça, j’aimerais bien le savoir…

  4. Posté par Vautrin le

    @Robcla. Voici un exemple du repentir de CLS : « «J’ai commencé à réfléchir à un moment où notre culture agressait d’autres cultures dont je me suis alors fait le défenseur et le témoin. Maintenant, j’ai l’impression que le mouvement s’est inversé et que notre culture est sur la défensive vis-à-vis des menaces extérieures, parmi lesquelles figure probablement l’explosion islamique. Du coup je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture». Ce n’est là qu’un très court extrait mais qui en dit long. Il y en a d’autres.
    Il n’a pas critiqué l’ethnocentrisme, il l’a simplement reconnu, sachant que d’où que l’humain regarde, il ne peut regarder que du point de vue de son ethnie. Je dirais, en d’autres termes, que nous ne pouvons faire autrement que d’universaliser ce qui, en fait, nous est singulier. Et cela ne doit pas être moralement condamné, c’est une loi anthropologique. Le structuralisme a malheureusement érigé cette constatation en dogme moralisateur, tout comme, par ailleurs, il a réifié la structure. Entre 1950 et 1970, on a raté de peu quelque chose d’important, mais les esprits de « l’élite » étaient trop sclérosés car prisonniers de la trilogie marxisme-existentialisme-anti-colonialisme.

  5. Posté par marguerite le

    malgré tout ce que les penseurs pensent et ont transmis comme idées à travers les siècles, nous sommes individuellement des êtres pensants, nous avons une conscience individuelle de laquelle découle la responsabilité, la possibilité de prendre du recul et d’observer avec un œil critique chaque situation…….
    nous avons donc le choix à chaque instant de nous servir de notre propre jugement ou pas, d’agir, de réagir ou de laisser faire.
    nous avons individuellement été lâches trop souvent par peur par soumission, par ignorance, par trop de confort, s’il y a donc un prix à payer nous le payons, mais que celui-ci nous donne la force de penser et d’agir par nous même vu que cette force fait partie intrinsèquement de ce que nous sommes : des créateurs en puissance.
    nous l’avons oublié

  6. Posté par Myrisa Jones le

    Pour qui sonne le glas
    30 mai 2016
    L’extrême droite a récemment frôlé la victoire en Autriche. D’après l’essayiste Jean Bricmont, ce pas pourrait être franchi en France si la gauche ne revoit pas sa position sur l’Europe, la démocratie et la souveraineté nationale.

    Les écologistes et les européistes se réjouissent de leur victoire aux élections présidentielles en Autriche, mais si j’étais eux je serais plutôt modeste et inquiet.

    Le vote a été très serré et la victoire n’a été obtenue que grâce aux votes par correspondance. Or ces votes sont en bonne partie ceux d’expatriés, qui sont naturellement favorables à la «mondialisation», à la construction européenne et à l’ouverture des frontières. Et ce sont ces thèmes qui ont divisé l’électorat autrichien entre la «gauche» écologiste et l’«extrême-droite». On remarque d’ailleurs que ce sont les couches sociales défavorisées qui votent pour l’extrême-droite et celles qui sont plus privilégiées qui votent pour la «gauche».

    Pour ce qui est du racisme, c’est une question de définition : à ma connaissance, aucun parti d’extrême droite ne propose d’instaurer des discriminations légales entre citoyens d’un même pays sur la base de leur origine, de leur religion ou de leur sexe, choses qui étaient courantes dans le passé non seulement dans les pays fascistes mais aussi dans les démocraties (absence de droit de vote des femmes par exemple).

    Quid de la préférence nationale ou de la fermeture des frontières me dira-t-on ? Mais justement, parce que ces politiques sont nationales elles ne sont pas, en soi, raciales ; elles sont une forme de protectionnisme, qui peut être vue en partie comme une réaction de classe face à la mondialisation, pour les raisons expliquées plus haut.
    Quand les intellectuels de la gauche morale objectent que ces politiques sont égoïstes (elles le sont certainement), le «peuple» peut facilement leur rétorquer que garder pour soi les bénéfices que pas mal d’intellectuels tirent de la croissance des inégalités (que personne ne propose sérieusement de mettre en question) l’est aussi.

    C’est la gauche qui refuse le plus souvent le débat en associant ses adversaires au «mal absolu» : Hitler ou le racisme
    On est arrivé à un point tragique d’inversion des valeurs qui débouche sur une impasse totale : sur la question de la paix et de la guerre, les «fascistes» sont en général plus pacifistes qu’une bonne partie de la gauche acquise à l’idée de l’interventionnisme humanitaire. Sur la question de la démocratie, c’est la gauche qui veut la vider de son contenu grâce aux transferts de souveraineté et ce sont souvent les «fascistes» qui au moins en parole prétendent la rétablir. En ce qui concerne l’électorat, ce sont les «fascistes» qui attirent le peuple et la gauche qui attire les intellectuels et les couches sociales privilégiées. Finalement, c’est la gauche qui refuse le plus souvent le débat en associant ses adversaires au «mal absolu» : Hitler ou le racisme, «que l’on combat» et avec lesquels «on ne débat pas», pour reprendre un slogan aussi idiot que populaire.

    Si la seule façon qu’a la gauche de combattre [l’extrême droite] est de la diaboliser avec de mauvais arguments alors l’électorat finira par franchir le pas
    Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse, dit-on. Loin de moi l’idée que l’extrême droite ait de réelles solutions aux problèmes de nos sociétés. Mais si la seule façon qu’a la gauche de la combattre est de la diaboliser avec de mauvais arguments, de refuser d’écouter les revendications de son propre peuple, et de se poser en défenderesse du statu quo, laissant ainsi à l’extrême droite le monopole de la contestation du «système», alors l’électorat finira par franchir le pas qu’il a en partie déjà franchi en Pologne et en Hongrie et qu’il a failli franchir en Autriche.

    Je ne souhaite nullement que ce pas soit franchi, mais à moins de nouvelles et très improbables «révisions déchirantes» dans la vision du monde de la gauche morale, sur l’Europe, la démocratie et la souveraineté nationale, cela semble à terme inévitable.

    https://francais.rt.com/opinions/21351-pour-qui-sonne-glas

  7. Posté par 1975+ le

    « Derrière ces attitudes, il y a toujours un projet politique d’uniformisation de l’humanité en transformant les hommes par la contrainte violente. L’antiracisme est à la fois un fonds de commerce et un racisme réel. »

    Belle synthèse, et analyse que je partage entièrement : http://1975plus.com/le-racisme-n-est-rien/

  8. Posté par Robcla le

    Etes-vous sûr que CLV n’était plus relativiste à la fin de ses jours ? Le seul aggiornamento que je lui connaisse (mais je ne suis pas un spécialiste) est sa fameuse citation, lors de l’une de ses dernières interventions à l’UNESCO, comme quoi je cite approximativement : « il y a des cultures avec lesquelles on a plus d’affinité ». S’il a tourné sa veste, j’aimerais savoir exactement ce qu’il a dit. Pour moi, sans diminuer l’intérêt de ses travaux, il me semblait qu’il était surtout un moraliste relativiste…

  9. Posté par Vautrin le

    Lévi-Strauss, vers la fin de sa vie, était bien revenu de ses illusions de jeunesse, il faut lui rendre cette justice. Je pense d’ailleurs qu’on l’a mal lu au temps du structuralisme triomphant ; il recherchait en quelque sorte des universaux de culture. Il a cru les trouver en comparant les cultures d’ethnies très différentes, selon la vieille méthode aristotélicienne, suivant en cela les anthropologues de la génération précédente (Malinowski, Boas, Mead…) Évidemment, cette méthode essentiellement descriptive ne permettait pas de découvrir ce qui fait de l’humain un être social, mais elle lui a tout de même permis de formuler la prohibition de l’inceste comme l’un des fondements de la vie sociale.
    Si l’on veut rechercher les véritables « déconstructeurs » (destructeurs), il faut regarder du côté de Derrida, Deleuze, Bourdieu, et surtout Foucault qui était parfaitement fou mais dont la pensée gauchiste a fait une idole.

  10. Posté par Mat le

    Mais non rocla…. On est enrichi par le vivre ensemble… puisque tout le monde le dit…. C est une chance miraceuse la charia y paraît, je suis très curieux
    ….ils ont l air tellement épanoui… Je me demande comment l Hebdo avec ces articles sur le bonheur et l épanouissement personel va nous trouver un lien cohérent… Mais bon.. Y ont des « cervos » pour ça:)

  11. Posté par rocla le

    Claude Levy Strauss et d’autres anthropologues ont passé leur vie a nier toute hiérarchie entre les cultures. Paradoxalement, CLV a toujours tenté de dévaloriser la culture industrielle occidentale… Ce tabou qui interdit de trouver supérieure une civilisation capable de maitriser la mortalité infantile, de faire de la recherche scientifique ou d’organiser la solidarité via des institutions ad hoc, ce tabou n’est que la preuve d’un terrible refoulement, sorte de fausse morale par aveuglement, mais vrai refus d’un réel dont on a peur voire honte !

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