Le sentiment d’impuissance : les médias au service de la stratégie de la tension.

Dominique Baettig
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

Sur le modèle de la dégoulinade, en boucle, d’émotions accompagnant les images de l’effondrement des tours du 11 septembre, voici que se suivent, avec Charlie, Bataclan et Bruxelles, les indignations pleurnichardes et compassées des bobos. Larmes à l’œil, y compris chez les plus hautes autorités de l’État, minute de silence obligatoires et dérisoires, bougies allumées, mièvrerie du politiquement correct, solidarité compassionnelle, absence de réflexion sur les causes et absence de propositions politiques. Tout va dans le sens de l’acceptation contrainte des valeurs du Système : la disparition de la souveraineté nationale, la dévolution des forces de l’ordre exclusivement à l’ordre moral du Bien, l’imposition du vivre ensemble, l’acceptation totale de la libre circulation comme principe suprême, la diabolisation de toute critique à la religion de l’Autre et au monothéisme du Marché. Le Système qui se prétend visé aujourd’hui n’est pas le nôtre. Il n’y a aucune raison de se sentir solidaire de gens qui ne nous aiment pas, nous les souverainistes, même s’ils sont agressés  aujourd’hui par des gens que nous détestons, comme les djihadistes de la terreur. Les valeurs de ce Système ne sont pas les nôtres : disparition de l’État-nation, idéologie du grand remplacement, égalitarisme délirant, haine des valeurs spirituelles conservatrices, individualisme forcené, refus des racines identitaires, abandon de la démocratie de proximité, remplacée par la prééminence du Droit international, chapeauté par l’idéologie du nouvel ordre mondial qui donne à  chaque individu le droit de l’emporter face à sa communauté, à l’intérêt général.

Ce qui arrive aujourd’hui à Paris, à Bruxelles, c’est d’abord le résultat des valeurs politiques et sociales imposées par le Système : idéalisation de l’Autre et de la migration comme valeur suprême, antiracisme unilatéral, naïf qui confond intégration et installation, le Grand Remplacement comme idéal ultime de l’avenir, la conviction que le mal absolu restera toujours le «  racisme », l’islamophobie, le populisme, les valeurs identitaires, l’hétérosexualité, « l’extrême droite ». Pour ces gens-là, même si l’immigration massive crée des périls écologiques, crée du dumping social, nourrit le terreau de l’islamisme radical, le Mal absolu reste toujours la résistance et la critique à ces bouleversements imposés. Il s’agit de bien faire comprendre à la masse populaire qu’il n’y a pas d’alternative à l’immigration massive, à l’abandon de la souveraineté nationale transférée à l’Union européenne et bientôt au Grand Marché Transatlantique. Il faut s’accommoder du chaos qui facilite ce processus et démonte les dernières souverainetés nationales, étatiques, syndicales. Ceux qui sortiront du bois pour critiquer ce démontage non démocratique seront diabolisés et exclus.

L’autre facette de ce conditionnement qui vise à créer un sentiment d’impuissance vient des médias. On le sait, un événement violent traumatisant a toujours un impact qui dépasse largement les victimes directement concernées. La vague traumatique de l’événement atteint aussi les proches, les sauveteurs, les médias qui réinjectent le traumatisme dans l’opinion publique dans un mécanisme de dramatisation qui s’amplifie, aboutissant à une peur paralysante qui se généralise. Les images en boucle qui nous sont montrées, les autorités dépassées et larmoyantes, la démoralisation fondée sur l’impossibilité affirmée de tout contrôler et de garantir raisonnablement la sécurité, toute cette vague d’effroi renforce ce sentiment d’impuissance. Quelle magnifique victoire pour les forces de terreur qui voient ainsi leurs actions amplifiées. Peur, impuissance, découragement, inutilité de toute réaction active, le conditionnement de l’opinion publique aboutit à la conviction qu’il faut renforcer le pouvoir central de la démocrature européenne et accepter la réalité du vivre ensemble imposé comme un moindre mal. Et ceux qui continueraient à dire qu’il y a un problème politique, deviennent le problème qu’il faut censurer ou neutraliser. Le débriefing (déchoquage émotionnel !) relève de notre compétence, nous lecteurs de medias critiques et de réinformation, pour ne pas subir  l’aliénation généralisée. Ne pas se laisser imposer une seule vision unilatérale.

Il appartient aux forces politiques de résistance spirituelle de ne pas céder au découragement, d’adopter une attitude digne et ferme, et de lutter activement pour oser se réattribuer le pouvoir décisionnel de la souveraineté, nationale, économique, morale. Décoloniser notre imaginaire pour rêver à nouveau d’un monde aux valeurs enracinées, d’écologie de proximité, à dimension humaine.

Dominique Baettig, 25 mars 2016

9 commentaires

  1. Posté par Théodore J Berseth le

    Merci Dominique. C’est bien de ne pas lâcher comme tant d’autres « camarades » de notre adolescence !
    Peut être à bientôt…pour un forum peut-être ?

  2. Posté par Michel Mottet le

    Excellent article de M. Baettig. J’ai dénoncé tant de fois le cancer que constitue le prétendu « service public audio-visuel » qu’il est inutile d’y revenir ici. Mais il est important de rappeler le proverbe « le poisson commence à pourrir par la tête ». Lorsqu’on voit un Casserole Wojtyla, alias Jean Paul II, baiser le coran, et qu’on entend Jorge Bergoglio, vanter urbi et orbi l’islam comme « évangile de paix » et inscrire le baiseur du livre qui abomine les chrétiens au catalogue des saints, faut-il s’étonner que le monde aille à sa perte avec de tels renégats ?

  3. Posté par Renaud le

    Merci monsieur Baettig, je suis heureux de voir que ces idées sont dans l’air !
    Il est important de faire le lien entre les les évènements et montrer la logique sous jacente.

  4. Posté par Le rat le

    Un article qui énonce remarquablement la réalité. Il est moins 5 si nous ne prenons pas des mesures énergiques c’est la fin de la civilisation et l’arrivée de la barbarie et de la destruction.
    Merci Monsieur Baettig pour votre excellente contribution.

  5. Posté par JeanDa le

    Actuellement, notre plus grand danger se trouve :
    1) Chez nos politiciens (principalement de gauche, mais il y en a beaucoup d’autres) qui ne réagissent pas à la destruction de notre pays (certains l’encouragent comme simonetta sommaruga)
    2) Dans notre presse « main-stream » qui agite, ment, biaise, cache et dénature
    3) Dans les envahisseurs qui profitent bien entendu des deux points ci-dessus.
    Agissons en conséquence :
    1) Ne votons plus pour la gauche, chassons-les. Dénonçons le centre-droite PDC-PLR qui profite indûment de l’invasion qui fait marcher ses affaires.
    2) N’achetons plus ces journaux immondes, brisons BILLAG
    3) Contre-manifestons contre les bisounours « welcomistes »
    … il y a fort à faire …

  6. Posté par Geronimo le

    @peyhem veys pas si nouveau que ça, les pays de l’Est ont encore en mémoire ce que signifie vivre sous une régime socialo-communiste. Quant à nous il faut remonter aux temps de l’inquisition. Merci à l’UESARSS…

  7. Posté par Peyhem Veys le

    C’est clair, net et cohérent. C’est marrant, le facteur le plus important de l’inertie incroyable des peuples (allemand en particulier) reste leurs propres autorités. Ce n’est pas tant les abrutis de barbares sales et repoussants qui apeurent le population, mais la vindicte médiatique et juridique qui, elle, sera intransigeante envers les déviants de la pensée unique. Un paradigme tout à fait nouveau dans l’histoire, si je ne m’abuse…..

  8. Posté par François le

    Bravo Monsieur Dominique Baettig pour cette excellente analyse à laquelle j’adhère totalement, merci de l’avoir si bien exprimée.

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