Le PLR a peur de se faire bouffer par l’UDC ! (« l’UDC m’a tuer »). Mais où va-t-on ?

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Certaines personnalités politiques ne doivent pas se rendre compte de l’effet de leurs paroles, prise de position politique publique et autres déclarations fracassantes et alarmistes.

Les vieux chevaux subitement de retour en politique devraient réfléchir à deux fois avant de parler lorsqu’ils n’ont pas eu le temps de suivre la politique de près depuis leur retraite. Ils pensent jouer au sauveur alors qu’ils raisonnent  avec des schémas qui datent sérieusement.

C’est Franz Steinegger, ex-conseiller national et une référence du PLR, qui vient subitement et dans l’urgence nous faire part de ces craintes et peurs (Le Temps, 5 janvier 2015).

Le peuple ne serait-il pas seul à être victime de « peurs irrationnelles » ?

Un vétéran de l’un des grands partis politiques historiques de la Suisse se met dans une position  de perdant et place son parti sur l’échiquier politique comme menacé dans son existence même. Est-ce vraiment la meilleure façon de se présenter en politique à la veille des élections fédérales de 2015 ?

Parler ainsi revient en fait à reprendre le discours de la gauche ! Que ce soit en France ou en Suisse et ailleurs encore, la gauche réussit constamment à culpabiliser la droite lorsque celle-ci prend conscience du fait qu’il y a un électorat important qui est plus à droite qu’elle et que, insatisfait de la politique de la droite traditionnelle, cet électorat se laisse, à la longue, séduire par des mouvements ou partis considérés comme étant plus à droite,  parce qu’il veut enfin voir attaqués et résolus des problèmes devenus durablement insupportables mais qui sont relativisés, négligés et minimisés par les forces politiques traditionnelles auxquelles cet électorat s’identifiait.

Quand comprendra-t-on que le programme politique de la droite classique ne suffit plus à résoudre ces nouveaux problèmes ?

Il est donc urgent de montrer une détermination sans faille à résoudre ces problèmes et à ne pas se laisser menacer et accuser démagogiquement ( toujours la même tentative de l’association à l’extrême droite) par la gauche ( qui elle n’a aucune hésitation à s’allier avec des communistes, que ces derniers aient changé de nom ou pas). Urgent aussi que les diverses droites, anciennes et nouvelles, s’allient, même ponctuellement, et sur quelques problèmes bien précis et limités, pour empoigner en commun ces graves problèmes devenus insupportables et qui finissent par créer un climat politique fait de tensions et de blocages.

La gauche est d’autant plus insistante et mensongère dans ses accusations qu’elle est elle-même totalement incapable de résoudre ces problèmes nouveaux ou aggravés, tout en prétendant, après avoir nié et minimisé ces problèmes dont elle est en grande partie responsable à cause de son laxisme (notamment en matière d’insécurité, d’immigration et de criminalité, etc) détenir subitement les « bonnes solutions ». Steinegger va jusqu’à comparer la situation politique actuelle à celle de la République de Weimar ! Et accuse les « extrêmes » de la gauche et de la droite (entendez l’UDC) de faire échouer des projets politiques sur des sujets de société déterminants.

Peur quand tu nous tiens !

Steinegger a encore une autre peur, comme beaucoup d’autres collègues de son parti : que l’UDC ne mette la main sur la NZZ. Le CA de la NZZ avait pensé à Markus Somm comme possible nouveau rédacteur en chef de cette  NZZ. C’était le diable dans la maison ! M. Somm a écrit une biographie de Christophe Blocher. Imaginez la gravité d’un tel acte.  Mais, chose cocasse, tout le monde reconnaît que M. Somm est « certes » un très bon journaliste. Aucun doute sur ce sujet, même chez les personnes du bord opposé,  ce qui est plutôt rare !

Malgré cela, avec lui la NZZ serait devenue un « Stürmer » (hebdomadaire de l’Allemagne nazie). Rien que cela.  Dixit Steinegger. Cela est dit à un moment où la grande majorité de monde médiatique est à gauche.

M. Somm, après avoir été perçu comme une grave menace, a pourtant eu le grand mérite d’avoir fait de la Basler Zeitung un remarquable journal, une nouvelle fois de l’avis général, et qui est déjà dans les chiffres noirs, après avoir été dans une situation grave et menacée. Pas grand-chose à voir avec un Stürmer, non ?

F. Steinegger a ensuite peur de la Weltwoche ! Décidément. Considérée comme trop proche de Blocher, alors que tout en étant, disons libéral et de droite, cet hebdomadaire peut aussi être critique envers l’UDC, sans gêne aucune. On dirait que tous les médias doivent être bien-pensants, même pour la droite !

Avec l’âge, si certains deviennent des sages, d’autres semblent perdre les pédales, avoir peur de tout et vivre dans un univers obsidional. Est-ce vraiment ce qu’attendent des électeurs de plus en plus inquiets et désireux de voir enfin des élites courageuses et déterminées faire face à des réalités de plus en plus insupportables et défendre de manière inconditionnelle le pays.

Nous répétons notre proposition déjà avancée : des accords ponctuels sur quelques problèmes essentiels et vitaux entre le PLR et l’UDC, cela de manière variable suivant les sensibilités cantonales ainsi qu’au niveau fédéral, comme le veut notre fédéralisme. Il y a bien assez de domaines et de thèmes politiques sur lesquels ces deux partis divergent afin que chacun garde une identité forte et n’ait aucune raison d’avoir peur.

Faire de la politique en ayant peur d’être bouffé par des concurrents est sans doute la pire des attitudes. Entendez-vous le rire de la gauche ? Alors que c’est elle que vous devriez faire reculer et qui devrait avoir peur en voyant votre politique déterminée à la fois nationale, bourgeoise, responsable et raisonnablement sociale.

Le programme en bref : ne plus être sous l’emprise de fantasmes et de peurs totalement irrationnelles, ne plus se laisser intimider par un socialisme destructeur (l’exemple français et bien d’autres ne vous suffisent-il pas ?) et désigner enfin « le diable » là où il est vraiment. Pourquoi ne pas essayer ? Au moins par les politiciens qui sont en prise avec les réalités nouvelles, graves et insupportables. Il y a le feu dans la maison !

Last but not least, cela plairait à coup sûr aussi à vos électeurs qui reprendraient confiance, et qui ne sont pas quantité négligeable !

 

Uli Windisch, 5 janvier 2015

 

 

 

 

 

 

 

6 commentaires

  1. Posté par Pierre H. le

    Le PLR n’est pas un parti de droite, c’est pourquoi ils ont peur… Aussi, dans l’état actuel des choses, on ne peut qu’être raciste, ne serait-ce que pour notre survie et celle de nos descendants, et soyez assurés que les gens dits de couleur sont aussi racistes que nous sinon plus encore, les métis compris. Avez-vous jamais entendu un métis, un seul, mettre en avant ses racines blanches ?

  2. Posté par Jacques Huze le

    Journal du 19h30 de la RTS, lundi 6.1.15* : Concernant la proposition d’accueillir 100’000 réfugiés syriens, les radicaux, par la voix d’Isabelle Moret, affirment que l’ « on ne peut plus accueillir de réfugiés à la suite à la votation du 9 février » , « ce que je regrette » ajoute cette dernière. Au contraire de l’udc qui est clair et honnête sur la question (il faut aider les réfugiés sur place), la prise de position des radicaux est à vomir. En effet, elle consiste :
    1. A faire de l’électoralisme sachant que l’immense majorité des suisses sont contre cet accueil insensé;
    2. A invoquer le oui du 9 février comme justification, alors que le parti s’est battu pour le non (et qu’en plus, la votation du 9 février ne prévoit rien en la matière);
    3. A se faire passer pour « humains » en faisant semblant de déplorer cette prise de position.
    Typique des radicaux et d’Isabelle Moret en particulier !

  3. Posté par maury le

    Bienvenus au club amis suisse!!!! les islamogauchistes sont une plaie ,un danger parce qu’ils ont en commun ,la main mise sur les pays , les institutions,et un pouvoir très grand de nuisance :ILS SONT LE DIABLE!!!

  4. Posté par Vincent Jacquat le

    Monsieur Huze, des noms svp.

  5. Posté par Jacques Huze le

    Je connais des radicaux, même des élus. Ils sont membres de ce parti uniquement pour se faire des relations d’affaires. Les idées, l’avenir à moyen ou long terme de la Suisse, ils s’en contref… ! Seul compte le court terme et leur portemonnaie. Quand je les interroge sur l’avenir de leurs enfants, ils disent : « Ils se débrouilleront comme moi je me suis débrouillé ! » Si je les interroge un peu en profondeur sur les problèmes liés à l’immigration, ils pensent en fait comme l’udc mais disent : « On ne veut pas se faire traiter de racistes ! » Lamentable !

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