Une ONG accusée de liens avec la terreur décerne son prix des droits de l’homme

Mireille Vallette
journaliste
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Alkarama poursuit ses activités après la démission de son président accusé d’avoir financé Al Qaïda et d’autres organisations radicales. L’ONG s’est distinguée l’an dernier par la remise d’un prix des droits de l’homme à un partisan du terrorisme. Mais rien n’arrête ces humanistes !

Résumé : Alkarama, fondation de défense des droits de l’homme basée à Genève est gérée par des Qataris et des membres du Front islamique du salut (FIS) algérien. Le FIS a été fondé dans le but de créer d’un Etat islamiste basé sur la charia. Le directeur d’Alkarama Mourad Dhina, qui habite dans la banlieue genevoise, en est membre. En 2013, Alkarama décerne son Prix annuel des droits de l’homme à un promoteur du terrorisme et de l’antisémitisme. La même année, son président est mis en cause pour avoir financé des groupes liés à Al Qaïda au Moyen-Orient. Il démissionne. En 2013, Alkarama est subventionnée dans ses bonnes œuvres par les pouvoirs fédéral et genevois pour un projet en Egypte.

Malgré ses petits malheurs, la fondation poursuit sans entrave sa route et s’apprête à remettre son Prix annuel des droits de l’homme à un défenseur des droits démocratiques dans un pays arabe. Euh pardon ! A une avocate, militante pro- palestinienne.

Reprenons. Alkarama «défend les victimes de violations des droits humains dans le monde arabe». J’ai publié un article à son propos le 9 janvier dernier après que le Département américain du trésor a mis son président sur une liste noire pour financement d’activités terroristes liées à Al Qaïda en Syrie et en Irak. Aka Umair Al-Nuaimi (le Trésor cite onze déclinaisons de son nom, c’est pratique) a démissionné, au grand dam de Mourad Dhina son directeur, qui le défend bec et ongles.

Les nouveaux justiciers

Généreusement financée, Alkarama s’est rapidement fait un nom dans la sphère populeuse des droits humains. En 2008, « Swissinfo » en témoigne dans un article louangeur:« En quatre ans, Alkarama a déposé des milliers de plaintes auprès des organes ad hoc du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Et ce au nom de victimes des Etats d'Arabie saoudite, de Bahreïn, de Syrie, de Libye, du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, etc. En conséquence, ces gouvernements voient d'un œil toujours plus mauvais l'émergence de ce «nouveau justicier» qui fait preuve d'une rigueur difficilement contestable. » Jean-Philippe Jutzi, porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) y va lui aussi de son petit couplet élogieux: «Alkarama est une organisation dont les compétences sont reconnues auprès des organisations internationales et onusiennes actives dans le domaine de la défense des droits humains.» Le DFAE est pourtant assez bien placé pour connaitre le curriculum du directeur d’Akarama.

Mourad Dhina est très actif politiquement. Le gouvernement suisse est intervenu à son propos dans les années 90 lorsqu’il a été soupçonné de soutenir un trafic d’armes. Entre 2002 et 2004, il est porte-parole du FIS en exil.Et en 2004,il fonde Rachad, un mouvement qui rassemble des opposants au régime algérien exilés au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suisse.

Merveilleuse Suisse qui permet à ses réfugiés de pratiquer toutes les activités politiques qui leur chantent dans des pays étrangers, le leur en particulier, tout en vivant dans le nôtre.

Abdul Rahman Omeir al-Naimi, président démissionnaire, avait fait un dernier saut à Genève le 6 décembre 2013 pour la remise du Prix des droits de l’homme de son organisation au journaliste yéménite Abulelah Shaye. Celui-ci était récompensé pour ses enquêtes sur les attaques de drones américains dans son pays. « Un lauréat controversé, relate Le Temps, puisqu’il a publié, quelques jours avant la cérémonie, un post sur sa page Facebook faisant l’apologie du terrorisme et mettant en cause les «gangs juifs qui contrôlent l’Amérique». Une déclaration que condamne Dhina, mais qu’il relativise : « il est dans une situation psychologique très fragile. Nous nous sommes posé la question de lui retirer le prix, mais nous avons estimé que son combat contre les drones était plus important que ce post.»

Qui résiste aux défenseurs des droits humains ?

Munie du sésame «défense des droits humains» qui ouvre tant de portes dans nos pays, Alkarama a bénéficié d’une subvention de 245.000 francs de la Confédération et de la Ville de Genève pour un projet en Egypte. Une information révélée par Le Temps du 14 octobre dernier.

Et l’organisation vient d’annoncer la remise de son prix à Shireen Issawi, militante pro-Palestinienne qui s’est fait connaître entre autres par la défense de son frères condamné à 20 ans de prison par Israël pour des activités terroristes. Grâce aux bons offices de sa sœur et à une longue grève de la faim, il a été libéré. Elle, en revanche, a été embastillée par Israël. Son procès se déroule en ce moment.

Save the date ! La cérémonie de remise du prix aura lieu le 11 décembre au Centre œcuménique, comme l’année dernière. L’attribution de cette récompense l’an dernier à un promoteur du terrorisme n’a pas ému le moins du monde ce peu respectable cénacle.

Une famille tant aimée par sa commune

L’épouse voilée de Dhina s’active pour sa part dans le cartel des sociétés de Meyrin. Le Conseil administratif (exécutif de la commune) chouchoute ces femmes de l’Association culturelle musulmane meyrinoise. Il leur propose spontanément de la nourriture hallal lors du repas annuel du cartel et leur prête des locaux pour l’apprentissage de l’arabe. Une langue qui à défaut de permettre la lecture du Coran (les musulmans ont droit comme nous à une traduction vu l’archaïsme de l’arabe d’origine) se révèle si précieuse pour l’intégration! Et ces dames se rendent volontiers à la fête des Frères musulmans du Bourget pour dynamiser leurs convictions. Enfin, preuve supplémentaire d’un soutien exceptionnel au couple Dhina, un conseiller administratif meyrinois a participé à une manifestation de soutien à Mourad lorsqu’il a été brièvement arrêté en France

C’est ainsi que grâce aux caméléons du radicalisme et à leurs complices, le voile de l’islamisme recouvre inexorablement nos sociétés.

 

Pour en savoir plus sur les activités de l’auteure, voir boulevarddelislamisme.blog.tdg.ch

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