Une étude nous apprend que les Français ont à une écrasante majorité une vision positive des musulmans. Une révélation étonnante si l’on sait que tous les sondages précédents tendaient à démontrer le contraire.
Les Français ont à 72%, une vision positive des musulmans de leur pays, un record parmi les pays représentés dans une étude de l’institut Pew consacrée à l’Union européenne. Un échantillon de population de sept pays a été interrogé entre le 17 mars et le 9 avril 2014: France, Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Espagne et Royaume Uni.
Les intervieweurs ont demandé aux sondés s’ils avaient une vision positive ou négatives des musulmans. Les réponses (14% très positive, 58% plutôt positive) tendraient à montrer un spectaculaire changement d’opinion des Français. Des sondages antérieurs montrent ceci :
Janvier 2012 :
Les Français estiment à 51% que la place de l’islam est trop grande dans leur pays.
Octobre 2012
Ce sondage compare les résultats à ceux d’une enquête similaire effectuée en 2010, les différences sont mentionnées entre parenthèse. 60% des sondés estiment que l’influence et la visibilité des musulmans sont «trop importantes» (+ 5). 43% voient une menace à la présence d’une communauté musulmane sur leur sol. 68% estiment que les musulmans sont mal intégrés à la société française par refus d’intégration (+ 7) et 52% à cause d’importantes différences culturelles (+12) ; 63% sont opposés au port du foulard, 7% favorables.Début décembre 2011, un autre sondage révélait que pour 76 % des Français, «l’islam progresse trop ». Seuls 14 % estimaient que l’État devrait aider à financer la construction des mosquées.
Janvier 2013
74 % des personnes interrogées estiment que l'islam est une religion "intolérante", incompatible avec les valeurs de la société française. Huit Français sur dix estiment que la religion musulmane cherche "à imposer son mode de fonctionnement aux autres". Plus de la moitié pensent que les musulmans sont "en majorité" (10 %) ou "en partie" (44 %) «intégristes». Ils jugent légitime que les pouvoirs publics condamnent les actes antimusulmans et qu’ils acceptent certaines demandes : construction de mosquées, prise en compte de l'islam dans l’armée, les prisons et les hôpitaux.
D’autres revendications sont perçues comme une atteinte à la laïcité: foulard, nourriture halal, pratique religieuse sur le lieu de travail. 72 % s'opposent à des repas adaptés à des préceptes religieux à l'école.
Avril 2013
73% ont une image négative de l’islam, mais 52% estiment aussi que l’islam est une religion comme une autre et 40% que la présence de l’islam enrichit la culture française. 36 % seulement pensent que la pratique de l'islam est compatible avec les lois de la République. 10% acceptent le port du foulard dans les espaces publics.
Janvier 2014
Dans cette enquête consacrée aux « fractures » de la société française, une brève partie concerne l’islam. Son rejet est majoritaire, mais en diminution par rapport à la même étude réalisée en 2013: 63% considèrent que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs de la société française (-11%).
Que déduire ?
La différence entre ces sondages et le résultat de l’étude Piew est spectaculaire. Peut-on imaginer qu’en quelques mois, par ailleurs passablement chahutés par la question des djihadistes partis en Syrie, les Français ont en grande partie changé d’opinion ? Difficile à croire.Mais Piew est considéré comme un institut des plus sérieux.
On peut en tout cas constater que les sondages français se centrent pour la plupart sur l’islam comme religion et peu sur les musulmans.
Est-ce à dire que la population française fait la distinction entre rejet d’une religion et hostilités aux personnes ? Elle contredirait l’éternelle et si pratique rengaine: « islamophobie » égale haine des musulmans.
Cette hypothèse n’est pas totalement satisfaisante. Mais alors… quelles autres ?
Mireille Vallette, 15 mai 2014
Il se peut aussi que les Français, collectivement, aient maintenant dépassé le point de bascule et soient en train de s’islamiser sérieusement, c’est-à-dire de s’habituer à considérer l’islam comme un fait acquis, une présence définitive, qu’il n’est plus question de rejeter, à laquelle il faut s’accommoder. Dès lors, la majorité, dans un pays aussi étatisé que la France, donc où la population est fortement déresponsabilisée politiquement, va naturellement tendre à flatter le monstre, voire à le nourrir et à le protéger contre les récalcitrants.
C’est le wahhabisme qu’il faut dénoncer pas l’islam! 🙂 🙂 🙂
Allez Monsieur Simpson, lisez une des premières biographies du prophète des musulmans et vous verrez si vraiment il y a une différence entre islam et wahhabisme.
Il faut arrêter de se faire les idiots utiles de l’islam et des bonimenteurs islamistes qui veulent nous faire croire que le poison islam est un doux miel.
Mireille Valette en tant que féministe gauchiste n’est pas vraiment crédible sur la question de l’Islam. Ce qui l’insupporte ce sont les valeurs viriles de cette religion. C’est le wahhabisme qu’il faut dénoncer et pas l’Islam.
Il y a peut-être un effet de contraste avec l’actualité, justement. Après Merah, l’intervention française au Mali et les jihadistes français en Syrie, les Français peuvent être tentés de considérer que les musulmans qu’ils côtoient quotidiennement (car la question du sondage précise bien qu’il s’agit de porter un jugement sur les musulmans locaux, et non sur les musulmans en général) sont plutôt agréables à vivre, dans l’ensemble, en comparaison.
Ils sont aussi tentés d’établir une distinction plus nette entre les dogmes nuisibles de la religion musulmane, qu’on voit à l’œuvre avec une acuité sans cesse croissante ces dernières années, à l’étranger, et la grande majorité des «musulmans du quotidien», en France, pour qui la religion n’a au fond pas une si grande importance. En même temps, ils sont tentés d’encourager ces musulmans tièdes, de leur être plus favorables justement pour soutenir ce qu’ils perçoivent de plus en plus comme une attitude raisonnable.