Pédophilie. Le travail doit continuer après un OUI à l’initiative

Dominique Baettig
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

L’initiative pour protéger les enfants des pédophiles est juste dans son fond mais manque la cible en ce qui concerne la forme.
La pédophilie est un des signes d’une société malade du déplacement ou de l’absence de limites, de respect d’autrui et de soi-même ! Nous avons bien plus besoin de valeurs spirituelles et de normes éthiques…

 

Il est normal que la pédophilie (un comportement déviant, transgressant tabous et commandements éthiques et spirituels)  qui n’est pas une maladie psychiatrique, contrairement à ce que le psychologiquement correct voudrait faire croire, soit punie en cas de crime sexuel et que le principe de précaution l’emporte dans l’éventuelle réadaptation sociale qui suivra la peine. Il est normal que la justice soit appliquée, qu’elle soit dissuasive, et que les juges tranchent, décident, protègent les victimes sans se transformer en médiateurs socio-culturels ou en assistants sociaux. Les affaires récentes qui ont défrayé la chronique par leur laxisme, la sollicitude compréhensive pour les criminels, font que l’opinion publique attend des limites fermes. C’est normal. Mais cette initiative passe à côté du sujet et donne une fausse sécurité.

La pédophilie est diverse dans ses manifestations : réseau de trafic mettant à disposition de prédateurs discrets des enfants, inceste, jouissance d’un corps sans défense, ou encore accusation de sorcellerie comme on a pu le voir dans certaines batailles de parents divorcés voulant faire retirer la garde de leurs enfants à leur conjoint ! La pédophilie, transgression de normes et de valeurs est d’abord, surtout, un dégât collatéral de l’évolution des mœurs qui a affaibli les tabous, déplacé  normes et  interdits en transformant la sexualité en une activité de loisirs, une activité économique, un auto-érotisme égoïste, en créant des identités communautaristes et sociétales artificielles.

C’est le rapport Kinsey, aux USA qui a déclenché ce travail de déliaison (de désacralisation aussi) de la sexualité de la fonction reproductrice et du lien social familial, sans compter les valeurs spirituelles, religieuses ou psychologiques (relation d’objet psychanalytique). Ce travail, qui a culminé dans l’esprit permissif de mai 68 a déplacé les limites et les tabous de l’activité sexuelle en insistant sur la notion de sexualité enfantine précoce et en relativisant la pathologie de la pédophilie, l’inceste, mais aussi l’avortement  ( interruption volontaire d’une vie pour des motifs économiques ou psychosociaux) et ses conséquences pour la santé physique, psychique et sociale.

Aujourd’hui la pédophilie, forme de prédation, d’abus d’autrui, de jouissance de l’autre comme objet, de transgression du tabou  de la différence des générations, est exclusivement pointée du doigt en oubliant les autres « transgressions, utilisation du corps de l’autre » devenues normales, enseignables, signes d’une identité de victime discriminée, ou de nouveaux besoins à satisfaire. Ce n’est pas uniquement en inscrivant dans la Constitution un rempart (qui est légitime en soi) entre les enfants et les délinquants transgresseurs qu’on va régler le problème de la sexualité de loisir, de consommation de masse ou économique qui est devenue la norme.

La pédophilie est un des signes d’une société malade du déplacement ou de l’absence de limites, de respect d’autrui et de soi-même ! Nous avons bien plus besoin de valeurs spirituelles et de normes éthiques que d’initiatives décalées.

Dominique Baettig

Un commentaire

  1. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Dans le cadre de la « pédophilie » et du regard pénétrant du Docteur Beattig, je me remémore un témoignage bouleversant. De celle que j’ai épousée et dont j’ai adopté les deux enfants. Et qui m’a rejeté. Elle avait parlé du lit de papa, du viol. Je ne mesurait pas alors l’intensité de ces faits. Un peu comme on s’indigne en regardant un reportage à la télévision, bien calé dans son fauteuil. Les années ont passé. J’ai gardé le contact. C’est ainsi que l’an passé j’ai reçu ce témoignage. Bouleversant! J’en suis, en y pensant, secoué de sanglots! Je suis tenté de dire que c’est pire que l’inceste pénétrant. Mais la certitude que l’un ne va pas sans l’autre s’interpose.
    Quel est donc le contenu de ce témoignage? Rien au fond que de très ordinaire.
    On induit des peurs et des terreurs en disant des mensonges à l’enfant, quand il exprime sa peur on rigole. Et après on le traite d’imbécile d’avoir été crédule. Et on se justifie en disant que c’était « pour rire ». Le « père » était chef des ressources humaines d’une entreprise grande et célèbre! La « mère » est devenue une souillon. Ce ne sont pas des raisins verts qu’a dû manger la victime, mais la lie d’une humanité ordinaire.

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