L’UE profite au moins autant des Bilatérales que la Suisse

Nos lecteurs nous écrivent.

Dans un article du Temps du jour, Sergio P. Ermotti, directeur général d’UBS, estime que l’UE profite « au moins autant » des bilatérales autant que la Suisse.

Dans un vibrant appel au dialogue et au compromis, M. Ermotti dresse un état des lieux des relations avec l’Union Européenne. Il avance des données chiffrées pour expliquer le vote du 9 février. Extraits choisis :

« Chaque année, la Suisse importe de l’UE 40 milliards d’euros de biens et de services de plus qu’elle n’en exporte dans l’UE. »

« Près de 300 000 frontaliers gagnent leur pain quotidien en Suisse et les entreprises suisses actives dans l’UE y emploient plus de 1 million de salariés. »

« L’UE devrait faire montre de compréhension quant au fait qu’une proportion d’étrangers atteignant presque un quart de la population suscite des réactions politiques. Dans une démocratie, un tel fait ne peut simplement être nié. »

Il indique encore qu’il est, à son avis, improductif de proférer des menaces directes et indirectes et qu’il vaudrait mieux chercher des solutions qui contentent tout le monde. « Présenter les traités bilatéraux entre la Suisse et l’UE comme si la Suisse se taillait exclusivement la meilleure part du gâteau revient à travestir la réalité. » dit-il. L’UE devrait faire preuve de compréhension envers la Suisse qui doit faire face à un taux d’étrangers résidants sur son sol de près d’un quart de la population.

Il est très intéressant que ce soit un grand patron qui prenne le contre pied de la position du Conseil Fédéral qui consiste à « limiter les dégâts ».

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Merci Olivier.

6 commentaires

  1. Posté par Le pragmatique le

    Je rassure les inquiets: je m’aperçois toujours pas le Charles de Gaule sur le bleu Léman. Je me réjouis des élections UE au joli mois de mai qui risque d’apporter de bonnes surprises.

  2. Posté par Pascal le

    L’UE ne pourra pas asphyxier la Suisse, ni même dénoncer d’un seul coup tous les accords bilatéraux comme on l’a entendu. L’UE n’a aucun pouvoir sur ces accords bilatéraux. Ce sont les états eux-mêmes qui les ont signé avec la Suisse. La France peut bien dénoncer tous les accords qu’elle a avec la Suisse, si le Luxembourg ou la Slovénie (p. ex.) ne veut pas les dénoncer, ils resteront tout à fait valables envers ces pays-là. Et qui aurait le plus à perdre entre la France et la Suisse d’une limitation à la libre-circulation ?

    Les quelques escarmouches lancées par l’UE, tel que le gel d’Erasmus pour faire peur aux esprits simples ne sont que des aveux d’impuissance de sa part (d’ailleurs, la Suisse a 3 ans pour appliquer la votation du 9/2. Pourquoi l’UE se dépêche-t-elle d’exclure la Suisse alors que rien n’a encore changé ?). Ils ne l’ont fait que pour une seule raison : Ils ont peur. Les technocrates européens ont une peur immense que la votation du 9/2 ne trouve un écho en mai prochain, lors des élections européennes. Ils ont peur que les partis eurosceptiques hollandais ou anglais ne remportent ces élections.

    Mais vous, n’ayez pas peur, dormez sur vos deux oreilles. Rien n’arrivera de sitôt.

  3. Posté par Olivier le

    M. Rougemont : il est rigoureusement impossible pour l’UE d’asphyxier la Suisse à moins bien sûr de monter la garde à nos frontières avec des chars.

    Je vous rappelle que nous avons conclu des accords de libre échange, notamment avec la Chine et le Japon et qu’il nous est donc très facile de nous approvisionner là bas en cas de besoin. Un accord similaire est d’ailleurs aussi en négociation avec les USA.

    L’UE ce n’est pas le monde, il existe d’autres pays aussi.

  4. Posté par Michel de Rougemont le

    Faisons un peu de politique fiction:

    Excédée par une Suisse trop exemplaire, donc jalouse de son succès, l’UE décide de l’asphyxier totalement. Suisse morte, PIB= 0.
    La Suisse n’ayant aucunes ressources particulières – pas de bombe atomique, pas de matières premières, pas de sources d’énergies, à part un peu d’eau qui coule des montagnes – tout ce qu’elle faisait peut être fait par d’autres.
    Les entreprises des pays de l’UE s’empressent de récupérer les 46,743 milliards de franc de commerce extérieur que la Suisse réalisait en 2012 en dehors de l’UE (pas tout, seulement la valeur ajoutée en Suisse avant de réaliser ces exportations, chiffre difficile à évaluer). C’est mieux que les 20,345 milliards que l’UE « gagne » avec la Suisse en ce moment.
    Et financièrement il y a une position extérieure nette de +878 milliards dont une grande partie est dans l’UE et dont elle pourrait se saisir sans vergogne.
    Ne parlons pas des actifs sous gestion des banques qui sont des milliers de milliards que d’autres ont très capables de gérer aussi.

    Il serait donc de bonne guerre pour l’UE :
    1) de laisser la Suisse renvoyer les étrangers qui y résident, puisqu’elle le désire, avant
    2) de l’anéantir.
    En des temps antérieurs où le rapport de force était la seule loi du droit international il n’y aurait aucun doute qu’un pays ayant une réussite comme la Suisse aurait déjà été absorbé par des grand frères (ou été à l’origine de guerre entre ces grands frères). Si cela n’a pas été le cas dans le passé c’est parce que la Suisse était pauvre et peu enviable en ce temps-là.

    La seule chose qui nous protège est l’état de droit, construction intellectuelle changeable à merci comme on le voit dans l’annexion de la Crimée et autres cas plus ou moins similaires, et éventuellement quelques FA/18 ou autres Gripen qui feraient payer cher la facture à l’agresseur sous forme de vies humaines. Ou alors, comme Israël ou le Pakistan il faut se doter de l’arme nucléaire. Nous deviendrions plus audibles dans la cacophonie des nations.

    Fin de la fiction.

  5. Posté par Luca le

    Rien d’étonnant… Ils sont presque tous d’accords que nous nous agenouillons aux pieds des requins de l’UE, parce qu’il on été acheté/promis avec des promotions clés, qu’ils leurs permettraient d’être mieux logés qu’aujourd’hui ! Ils sont prêt à sacrifier ce que les suisses ont pris tant d’années à construire, notre histoire, notre culture, notre pays, pour satisfaire leurs égos, leurs individualismes…
    Il y a par contre, une donné du problème qui n’ont pas pris en compte… Notre armée de milice, s’il doit avoir un coup d’état, alors qu’il en soit ainsi, je serai le premier qui défendra ce magnifique pays qu’est la Suisse !
    Bien sûr, théoriquement c’est impossible que le conseil fédéral nous précipitent dans l’UE sans la bénédiction du peuple… Mais en regardant du côté de l’Ukraine, je me dis que tout est possible aujourd’hui. L’UE utilise les même tactiques de déstabilisation des États-Unis déjà éprouvé dans le temps, merci CIA/NSA.
    Cela dit, j’attend, avant de crier au crime…

  6. Posté par jessica le

    Intéressant en effet mais aussi …. surprenant. Merci d’abord M. Ermotti, d’avoir confirmé que nos politiciens de tous bords, soutenus par economiesuisse, les universités etc ont, très clairement, menti et abusé tout un peuple car ces chiffres leurs étaient connus et sont même récurrents depuis quelques années !
    Surprenant étant donné que c’est en grande partie le lobby bancaire qui donne ses instructions aux politiques, alors pourquoi n’avoir pas réagi avant ? Conflit d’intérêt, peur de déplaire à une majorité de leurs « sociétés clientes », des entreprises qui avaient tout intérêt (dumping salarial entre autre) à ce que cette initiative soit refusée et devaient par conséquent faire profil bas? Les banques et grandes entreprises commencent-elles à se rendre compte de l’effet boomerang et des conséquences négatives que ces campagnes de dénigrements anti-suisse ont et auront sur leurs affaires? Est-ce que cette « reconnaissance » suffira à arrêter la horde des politicards et patrons lancés gueules ouvertes comme des loups affamés prêts à tout détruire sur leur passage pour arriver à leur fin? Je ne crois pas, ils ne lâcheront pas leur os, ils l’attendaient depuis trop longtemps. Le parlement sauf UDC et 6 de nos CF veulent impérativement continuer à s’agenouiller devant l’UE, ils veulent inciter l’UE à nous faire signer au plus vite les traités qui forceront la suisse dans l’UE, envers et contre la volonté du peuple suisse. On est mal partis.

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