"Nous étions les enfants de ce système. Nous connaissions fort bien ceux qui étaient au pouvoir, leurs faiblesses et leurs capacités. Nous avions des arguments à leur opposer. Et le communisme en était arrivé à un tel point que même le pouvoir se rendait compte que le système avait déjà perdu contre le capitalisme. Les gens au pouvoir voulaient y rester et refusaient toute réforme. 

[...] Sans le pape, il n’y aurait pas eu de Solidarité ni de révolution. Le communisme aurait continué la répression, à nous briser, à nous empêcher de nous organiser ou de mener des grèves. Et il ne faut pas oublier qu’il y avait des dizaines de milliers de soldats soviétiques stationnées en Pologne pour nous surveiller. Et c’est à ce moment de découragement et d’impuissance qu’un pape polonais a été élu. Et, lorsqu’il nous a rassemblés pour prier, avant de quitter la Pologne, nous nous sommes rendu compte combien nous étions nombreux. Nous étions des millions, et plus seulement une poignée de syndicalistes. Et quand il nous a dit «n’ayez pas peur», nous avons trouvé la force et le courage de reprendre la lutte, de nous organiser.

[...] Le Temps: On vous reproche vos propos hostiles aux homosexuels.

LW: – Je suis un démocrate, et donc je défends l’idée que la démocratie doit refléter ce que la société accepte. Chacun doit avoir le droit de revendiquer ce qu’il trouve juste. Mais je crois qu’avec le mariage les homosexuels, qui ne représentent que 1 pour cent de la société, exigent trop. Le mariage est si ancré dans notre histoire qu’il ne peut, à mes yeux, être conclu qu’entre un homme et une femme. Les homosexuels peuvent vivre ensemble, mais cela ne peut pas être le mariage. Il faut appeler cela autrement."

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