Le PLR ne veut pas que les riches profitent

Schizophrénie à répétition dans un parti qui range son libéralisme pour chanter en choeur avec la gauche son amour du fisc et son rejet de la famille dite « traditionnelle »…

 

Tous les arguments sont bons quand on en manque et c'est au tour de la conseillère communale fribourgeoise PLR Antoinette de Weck de faire flèche de tout bois contre l'initiative de l'UDC pour des déductions fiscales aux familles qui assurent elles-même la garde de leurs propres enfants.

antoinette de weck

Outre le grand classique de la perte fiscale d'un Etat aux recettes déjà anémiées, au bord du gouffre et de la faillite, et celui, toujours surprenant dans la bouche d'une femme, de l'absence de frais, même sous forme de perte de gain, de parents, de mères, qui ont renoncé à beaucoup, sinon à tout, pour l'éducation de leurs enfants, Mme de Weck nous sert un argument nouveau au PLR: la défiance du bourgeois, du riche, repu, lippu, imbu.

"Si l’initiative passait, seules les familles riches pourraient procéder à cette déduction."

Et les Observateurs de sortir leur stèle de marbre blanc pour marquer qu'à compter de ce jour, pour le parti libéral-radical, les riches avec enfants n'ont pas droit au soutien de l'Etat au seul prétexte qu'ils sont... riches; cette bonne vieille jalousie de classe.

L'on retiendra surtout de cette campagne l'incapacité totale des élus PS et PLR de considérer le problème socio-démographique, à l'heure même pourtant où certains de nos voisins commencent à donner de sérieux signes de faiblesse.

Avancer que Mme de Weck n'est pas pauvre et que ses enfants sont déjà grands serait certainement fallacieux mais à peine moins que de voir un PLR aux abois nous faire la morale, à la façon d'un Cédric Wermuth, sur ces salauds de riches, qui ont volé leur richesse à la classe populaire, ont bien assez de quoi et ne sont là, en fin de compte, que pour cracher au bassinet. L'électorat libéral ferait de s'en souvenir.

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2 commentaires

  1. Posté par Vincent Jacquat le

    Monsieur,
    J’ai lu attentivement votre réponse pour le moins émotionnelle. N’ayez crainte, je ne mange pas au même râtelier que M. Levrat, un rapide survol de nos positions et de nos engagements ( http://www.plr-fribourg.ch/ ) devrait vous permettre de passer un meilleur dimanche.
    Même si je souscris, du moins en partie, sur le fond, à votre analyse (celle concernant mon parti me paraît par contre très idéologique), je maintiens que l’initiative soumise au vote le 24 novembre ne permettra pas d’améliorer substantiellement la facture fiscale de la grande majorité des familles à bas revenus et de la classe moyenne.
    Cette disposition constitutionnelle s’applique directement qu’à l’impôt fédéral direct. Or, il faut un REVENU IMPOSABLE de CHF 100’000 pour obtenir un « rabais » d’environ CHF 2’300. La très grande majorité des familles avec un seul revenu, puisque c’est de celles-là dont il est question, ne déclarent pas CHF 100’000 de REVENU IMPOSABLE.
    Pour le reste, vous développez des arguments qui n’ont rien à voir avec cette votation. Je me permets néanmoins de répondre à certains de vos propos:

    « De quel droit et pour quelle raison, après avoir raillé les femmes au foyer, ma femme, dans tous les médias, le PLR veut-il à présent me priver d’une aide bienvenue, substantielle et pour tout dire indispensable? »
    Une déduction fiscale n’est pas une aide SUBSTANTIELLE pour celles et ceux qui ne paient que peu d’impôts. Si elle est SUBSTANTIELLE, vous déclarez certainement un revenu imposable supérieur à CHF 100’000.
    A titre personnel, je considère qu’un système fiscal ne doit pas se transformer en politique sociale. La gauche en fait d’ailleurs constamment un enjeu majeur de sa politique redistributive. Je ne souscris pas à cela.

    « La chose peut vous sembler invraisemblable, mais on peut payer des impôts dans ce pays et ne pas être riche »
    N’ayez crainte, j’en suis bien conscient.

    « Et nous le répétons, enfin, au nom de quoi, les familles riches n’auraient-elles pas droit à des déductions ?  »
    Et pourquoi ceux qui roulent en vélo et ne polluent pas n’auraient-ils pas droit à des déductions? Et pourquoi les personnes qui se sont engagées plus que les autres pour notre pays, en offrant plusieurs centaines de jours de service à notre défense nationale (mon cas notamment), n’auraient-ils pas droit à des déductions?
    Y’aurait-il des valeurs et des engagements plus méritants que d’autres? Est-ce la mission de notre système fiscal d’honorer ces engagements?

    « Concernant la question socio-démographique, une politique familiale aurait des conséquences sur la natalité et permettrait rapidement d’affranchir notre économie de sa dépendance artificielle à l’immigration »
    Peut-être, mais je vous rappelle que le choix de fonder une famille est personnel et ne dépend guère d’une politique familiale encouragée par quelques rabais fiscaux (surtout pas pour les familles qui ont un revenu imposable de moins de CHF 100’000). Ce n’est d’ailleurs pas à l’Etat à définir le nombre idéal d’enfants, même si l’on sait que 2,1 enfants par ménage feraient statistiquement l’affaire…

    « substituant à une population comprenant une proportion d’éléments fortement criminogènes  »
    Rien à ajouter, vous avez parfaitement raison.

    « Que fait Mme de Weck ?  »
    Depuis 2011, elle construit des écoles et des infrastructures scolaires, pour le bien des familles et des enfants fribourgeois. Son engagement permet de combler, en partie, le retard pris dans ce domaine par les anciens responsables (socialistes, soit dit en passant).

    « vous souvenez-vous des slogans de campagne du PRD fribourgeois des années 70-80 « Moins d’impôts plus de libertés » ? »
    Tout à fait, c’est d’ailleurs une des raisons de mon engagement dans ce parti.

    « Car, si l’on s’en tient à votre logique, si le riche est l’ennemi juré du démuni, allez donc jusqu’au bout et supprimez leur leurs allocations familiales pour doubler celles des pauvres. »
    Vous fabulez, vous vous emportez cher Monsieur. Il n’est nullement question de cela. Uniquement d’une initiative qui nous est soumis au vote le 24 novembre prochain. Ne mélangeons pas tout s’il vous plaît.

    « Socialistes et radicaux, pour des raisons trop similaires, veulent la classe moyenne sous leur botte »
    Aucunement. Vos propos sont totalement déplacés. Par ailleurs, et pour vous rassurez, je ne doute pas de cette initiative parce qu’elle provient d’un parti dénommé UDC.

    « pour lâcher la pression sur les famille du fond de la classe moyenne. »
    Quel est le revenu d’une « famille du fond de la classe moyenne » pour vous? Histoire de savoir si on me lâchera également la pression.

    « Alors, cher Monsieur, pour vous répondre, tromper la population en faisant flèche de n’importe quel argument »
    Question argument, pouvez-vous me dire à partir de quel revenu imposable cette initiative devient intéressante et, accessoirement, combien de familles à un seul revenu en bénéficient?

     » combattre frontalement les familles en prétendant, main sur le coeur, à quelque aspiration sociale venue d’on ne sait où, accepter de procéder au remplacement systématique de ces mêmes familles par de l’immigration à moindre coût, manger dans la main de la gauche sur toutes les questions sociétales et imposer, imposer, imposer »
    D’habitude j’aime bien vous lire, mais sur ce coup-là, vous vous emportez quelque peu. Encore une fois, faites un tour sur http://www.plr-fribourg.ch/ . Vos propos sont déplacés et ne correspondent nullement aux aspirations du parti que je préside.

    « oui, cher Monsieur, oui c’est condamnable, mais seulement moralement, d’où peut-être la raison pour laquelle la chose vous a totalement échappée. »
    Cher Monsieur, je prends note qu’une politique sociale menée prioritairement pour les plus démunis est pour vous condamnable moralement. Cela ne m’empêchera pas de penser l’inverse.
    Bon dimanche.

    V. Jacquat

    N.B. Merci pour votre site et vos commentaires. Un esprit plus critique envers TOUS les partis est néanmoins souhaitable.

    [La Rédaction : Monsieur,

    Merci de votre aimable réponse. Pour vous répondre brièvement et toujours à titre personnel, contrairement à ce que vous semblez penser, l’émotion n’interdit pas le raisonnement. Vous ne pouvez pas lâcher Mme Esseiva, la bride sur le cou, dans la nature et nous demander de rester parfaitement indifférents. Je vous rappelle que « Il faut arrêter avec ce rêve, papa, maman, deux enfants, tout va bien » (http://www.rts.ch/video/la-1ere/invite-redaction/4502147-il-y-a-un-retour-des-valeurs-conservatrices-claudine-eisseiva-secretaire-generale-des-femmes-plr.html) constitue désormais la position du PLR en matière de conception de la famille.

    Vous ne goûtez pas au même râtelier que M. Levrat, je vous félicite, merci de prévenir M. Müller (http://www.letemps.ch/rw/Le_Temps/Quotidien/2013/11/05/Suisse/ImagesWeb/WEB_UDC_FAMILLES_C_KEYSTONE–672×359.JPG ).

    Le fait que vous prétendiez que la déduction ne touche pas une majorité de familles ne vous exempte pas de penser à la minorité. La politique et la fiscalité de la famille étant ce qu’elles sont en Suisse, tout est bon à prendre même le geste le plus anodin, substantiel en ce qu’il serait le premier, le seul, à reconnaître le travail qui s’accomplit dans les foyers.

    Vous dites que le système fiscal ne doit pas se transformer en politique sociale ; vous disiez plus tôt vouloir promouvoir une politique sociale. Votre parti propose des déductions aux familles sur les frais de garde, ne s’agit-il pas de fiscalité ? Il propose encore d’augmenter les allocations, cet argent ne provient-il pas de retenues ? Vous devenez difficile à suivre. C’est sans doute là que nos conceptions divergent le plus, je ne considère pas la fiscalité comme un droit inaliénable de l’Etat, mais comme une participation libre et volontaire de tout citoyen au bien-être de la communauté. S’il y a un droit inaliénable, c’est celui du travailleur de bénéficier pleinement du fruit de son travail. Le système fiscal ne doit pas être social selon vous, soit, mais qu’au moins il n’en devienne pas anti-social. Mme Esseiva, Mme Moret, le PLR, nous ont fait comprendre que les familles « traditionnelles » n’avait pas leur place dans le plan politique radical-libéral, alors qu’elles paient des impôts, même si je vous accorde volontiers qu’elles en paient moins ; un enfant coûte. Que l’on ne veuille pas s’en occuper, soit, mais qu’on leur laisse au moins de quoi s’occuper d’elles-mêmes.

    Votre tirade : « Et pourquoi ceux qui roulent en vélo et ne polluent pas n’auraient-ils pas droit à des déductions? Et pourquoi les personnes qui se sont engagées plus que les autres pour notre pays, en offrant plusieurs centaines de jours de service à notre défense nationale (mon cas notamment), n’auraient-ils pas droit à des déductions?
    Y’aurait-il des valeurs et des engagements plus méritants que d’autres? Est-ce la mission de notre système fiscal d’honorer ces engagements? »
    Est, à mon sens, celle qui traduit le mieux votre pensée. L’Etat est universellement légitimé à encaisser et personne ne l’est à réclamer de rétrocession. Cette vision de l’Etat percepteur perpétuel n’est pas la mienne. En outre, le green washing ne m’atteint guère, la pollution n’a été qu’un prétexte pour monter une succession de taxes en flèche. Enfin, dans la mesure où il est exempt de taxes automobiles, huiles minérales, vignette etc. le cycliste est certainement encouragé fiscalement, tout comme le militaire dont la solde est exonérée et qui bénéficie d’une succession d’autres avantages (APG gonflées, absence de poursuites etc.) La question se pose pour moi à l’inverse, de quel droit imposerait-on un cycliste, un automobiliste, un homme qui donne cent jours à l’Etat ? Autrefois, le militaire était totalement exempt. Cycliste et automobiliste devraient payer le juste prix des infrastructures qu’ils emploient. La dérive est trop évidente pour ne pas deviner un glissement de la fiscalité de prestation vers une fiscalité totale et obligatoire (http://www.lesobservateurs.ch/2013/11/07/vignette-manoeuvre-fiscale-preuve-lautriche/) – confiscatoire oserais-je même pour reprendre un terme à la mode chez nos voisins française, même si j’ai bien conscience qu’en Suisse, ce n’est pas, encore, le cas –, et, ô surprise, là aussi, le PLR est sur les rangs, aux côtés des socialistes (http://www.parlament.ch/f/wahlen-abstimmungen/volksabstimmungen/volksabstimmungen-2013/abstimmung-2013-11-24/vignette/pages/default.aspx), malgré les promesses PRD d’il y a trente ans (http://www.lesobservateurs.ch/2013/03/25/la-perception-de-la-vignette-est-limitee-a-dix-ans/). Mais où est le prix de la parole donnée ! Plus d’impôts… mais où sont les libertés ?

    Fonder une famille est un choix personnel dites-vous, mais ce choix n’est-il pas induit par la fiscalité ? Pourquoi, selon vous, y a-t-il plus de familles dans un canton que dans un autre de culture similaire ? La ponction des revenus ne vient-elle pas s’immiscer dans cette décision ? Et là, je me répète, de quel droit l’Etat intervient-il dans des processus si intimes. Une donnée semble vous échapper, son importance n’est pas capitale, mais tout de même : la taxation forfaitaire des ménages dès modification de l’état civil, pendant un an minimum ; un coup parfois très dur à encaisser.

    Un autre corollaire me paraît essentiel que vous n’avez pas évoqué : l’espérance unanime que le succès de l’initiative fédérale contaminera les parlements cantonaux. Nous avons besoin des familles, il faut faire des enfants ou disparaître. Vous savez comme moi, au vu de l’exemple allemand, que la seule alternative deviendra la délocalisation de notre natalité avec, à la clé, une forte probabilité de modification radicale de notre identité confédérale et, à terme, de notre ordre juridique. Plus de nations, plus de peuples, plus rien, ce dont la gauche rêve depuis la nuit des temps. Or, je pensais innocemment que la structure nationale de mon Etat me protégeait des lois d’autres nations telles que l’Allemagne, la France et que je pouvais vivre en étant libre selon ma conception et non selon la leur.

    Que la déduction présente soit maigre – ne le sont-elles pas toutes – et risque de ne toucher que peu de familles n’est certainement en aucun cas un argument pour s’en priver, lui reprocher de ne bénéficier qu’aux riches est discriminatoire pour ceux-ci, et ces deux arguments ne tendent qu’à priver les familles suisses d’un changement de regard de la part de l’Etat les concernant qu’elles attendent depuis longtemps. Vous avez abandonné ce créneau à l’UDC, tant pis pour vous ; mais de grâce, ne venez pas nous reprocher notre favoritisme, ce n’est pas tant l’UDC que nous soutenons que la famille.

    Votre conclusion tente l’habileté, mais vous savez bien ce que je dis. Me concernant, je ne vois pas, à strictement parler, de politique sociale au PLR, je n’en attendais pas forcément, d’autres sont là pour ça oserais-je dire. J’attendais une position libérale, favorable au producteur, avec une gestion stricte de la recette fiscale au plus près des besoins. Je découvre un parti engagé dans une paix perpétuelle avec le parti socialiste lui concédant, avec l’argent du contribuable, chacune de ses lubies en échange d’un droit de survie pour les classes supérieures ; comme l’on paierait un tribut à une horde tatare pour ne pas être mis en pièce. Ce système hybride, socialo-capitaliste, est en train d’avoir la peau de l’Europe.

    Que faire alors ? Reprendre les bases, rendre au peuple sa liberté. Le PRD des années 80, celui de votre engagement, avait la solution : « Moins d’impôts » !

    Bien à vous.

    PS Bene amat bene castigat.]

  2. Posté par Vincent Jacquat le

    Vous dénoncez: « pour le parti libéral-radical, les riches avec enfants n’ont pas droit au soutien de l’Etat au seul prétexte qu’ils sont… riches; cette bonne vieille jalousie de classe »

    Est-il faux, pour un libéral, de promouvoir une politique sociale qui favorise les plus démunis plutôt que les plus riches? Madame de Weck a raison lorsqu’elle affirme que l’initiative UDC profitera essentiellement aux familles riches, même si elle enfonce des portes ouvertes, je vous le concède. Tant il est vrai que seuls ceux qui paient des impôts bénéficient de déductions fiscales….
    Je ne peux cependant souscrire à vos propos, lorsque vous affirmez: « L’on retiendra surtout de cette campagne l’incapacité totale des élus PS et PLR de considérer le problème socio-démographique ».
    Je ne vois pas très bien en quoi les problèmes socio-démographiques seraient résolus avec cette initiative, puisque pour env. 50% des familles, celles qui ne paient pas l’IFD, rien ne changera (alors que c’est justement ces familles qui auraient besoin d’un coup de pouce).
    Le PLR, et vous le savez, ne mène aucune campagne anti-riche. Par contre, il préconise une politique sociale qui bénéficie d’abord aux plus démunis, au lieu de l’arrosoir. Est-ce condamnable?

    Vincent Jacquat
    Président
    PLR Ville de Fribourg

    [La Rédaction : Monsieur, merci de votre commentaire.

    Pour vous répondre, à titre personnel, père de famille, relativement démuni, payant toutefois des impôts, je bénéficie de cette déduction dans l’un des rares cantons concernés. De quel droit et pour quelle raison, après avoir raillé les femmes au foyer, ma femme, dans tous les médias, le PLR veut-il à présent me priver d’une aide bienvenue, substantielle et pour tout dire indispensable ?

    La chose peut vous sembler invraisemblable, mais on peut payer des impôts dans ce pays et ne pas être riche. Et nous le répétons, enfin, au nom de quoi, les familles riches n’auraient-elles pas droit à des déductions ? Leurs droits fondamentaux seraient-ils de moindre qualité en fonction de leur compte en banque ?

    Concernant la question socio-démographique, une politique familiale aurait des conséquences sur la natalité et permettrait rapidement d’affranchir notre économie de sa dépendance artificielle à l’immigration, substituant à une population comprenant une proportion d’éléments fortement criminogènes (les cours de justice de ce pays, depuis 30 ans, se font l’écho d’une succession de motifs inhérents à la condition migrante, guerre, exil, dictature) et, partant, fortement coûteux, une autre, native, intégrée, enracinée, impliquée, parlant la langue, instruite et élevée dans un milieu unique, offrant le taux d’encadrement hors concurrence de deux adultes par enfant… la famille. Qui dit mieux ? Certainement pas les crèches.

    Quant à la politique « sociale » du PLR, à savoir monter la déduction des frais de garde en crèche à 24’000 francs et continuer d’imposer les allocations familiales, elle ne fonctionne que pour les ménages à haut revenu salarial et, par conséquent, fiscal. Ciel, elle ne profite qu’aux riches ! Que fait Mme de Weck ? Les familles qui ne peuvent atteindre ce potentiel ont tout intérêt à se tapir sous le radar fiscal et à ne pas prendre de second emploi dont le salaire s’évaporerait en frais de garde, en paiement plein pot de primes d’assurance non subventionnées et en gras impôts de classe moyenne. Votre système, votre pensée, sont anti-productifs et anti-libéraux, ils encouragent à gagner moins pour ne pas perdre trop et constituent un boulet croissant au pied d’une économie qui n’a plus rien de gambadant. Il serait heureux qu’une politique en faveur des plus démunis ne se comprenne pas comme étant une politique en faveur de la création de plus de démunis.

    Enfin, vous ne semblez pas comprendre en quoi consiste la politique de l’arrosoir, un rabais sur le capital imposé n’a rien d’aléatoire en ce qu’il retourne directement au principal intéressé par voie de déduction. C’est cela une politique libérale, encourager celui qui produit à produire plus. C’est précisément ce qu’a voulu faire Mme Moret avec ses 24’000 francs. Pourquoi cela ne marcherait-il pas avec les familles qui préfèrent garder leur enfant à domicile ? Où est le problème ?

    Je vais vous le dire. A l’instar sur parti socialiste, ce PLR que l’on ne reconnaît plus (vous souvenez-vous des slogans de campagne du PRD fribourgeois des années 70-80 « Moins d’impôts plus de libertés » ?) veut à tout prix sauvegarder une recette fiscale à très haut rendement. Aux familles, on veut bien lâcher, par petites pincées, des allocations anémiques par tête de pipe ; c’est cela arroser. Allocations, enfin, dont on récupère un pourcentage conséquent, en fin de chaque année, par la voie fiscale. La politique familiale de ce pays tend au pathétique suicidaire.

    Car, si l’on s’en tient à votre logique, si le riche est l’ennemi juré du démuni, allez donc jusqu’au bout et supprimez leur leurs allocations familiales pour doubler celles des pauvres. La photo de famille grotesque aux côtés de Christian Levrat n’en prendra alors que des accents plus mystiques : Socialistes et radicaux, pour des raisons trop similaires, veulent la classe moyenne sous leur botte, la ponctionner et l’asservir tant que faire se peut et pensionner leurs « actionnaires » en politique, la très haute finance, les oligarques dont parlait Mme Liliane Held Kawham dans son article (http://www.lesobservateurs.ch/2013/11/04/globalisation-emplois-salaires/). Le hasard a voulu que les thèmes proposés à la population le 24 novembre illustrent à merveille cette réalité : L’on se bat comme des lions, et l’on a raison, pour les hauts salaires, et l’on refuse des nèfles à trois familles qui se courent après. Pour ce faire on a monté des chiffres abracadabrants, 1,4 milliard, comme pour s’économiser la peine de se rappeler ce que la famille pouvait apporter à une société.

    L’UDC, qui est loin d’être sans défaut en pareille matière, a, pour une fois, identifié le problème ET proposé une solution proportionnée pour lâcher la pression sur les famille du fond de la classe moyenne. Solution propre, qui plus est, à entamer une politique familiale que la gauche ne réalisera jamais (le « familles, je vous hais » est encore trop présent) et à détendre une atmosphère fiscale qui a tendance à se faire pesante.

    C’est encore à titre personnel que je me permets de vous dire que j’ai trouvé la campagne de votre parti scandaleuse: les appels de M. Pelli à envoyer les femmes au turbin comme ultime recours contre l’invasion immigrationniste proprement fallacieux (http://www.lesobservateurs.ch/2013/04/17/les-femmes-au-travail-pour-lutter-contre-limmigration/ ), les considérations de Mme Esseiva sur les mères au foyer radicalement insultantes et les élans de l’aristocratie fribourgeoise de seconde main changée en liberté guidant le peuple affamé à la limite de ce ridicule qui, paraît-il, ne tue pas.

    Alors, cher Monsieur, pour vous répondre, tromper la population en faisant flèche de n’importe quel argument, combattre frontalement les familles en prétendant, main sur le coeur, à quelque aspiration sociale venue d’on ne sait où, accepter de procéder au remplacement systématique de ces mêmes familles par de l’immigration à moindre coût, manger dans la main de la gauche sur toutes les questions sociétales et imposer, imposer, imposer, au risque de supprimer toute différence entre l’emploi dépendant et le servage sous Pierre le Grand et finir par tuer la dernière économie de marché viable d’Europe, oui, cher Monsieur, oui c’est condamnable, mais seulement moralement, d’où peut-être la raison pour laquelle la chose vous a totalement échappée.]

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