Martine Brunschwig Graf (MBG): contradictoire et irresponsable politiquement ?

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Les prises de position politiques de MBG et son omniprésence médiatique à la suite du vote tessinois sur l’interdiction de cacher le visage en public, méritent que l’on y revienne car son aveuglement face aux buts et aux effets politiques recherchés par le port de la burqa ou du voile est inquiétant. En plus, elle affiche son arrogance habituelle avec le plus grand mépris pour le peuple tessinois qui a clairement dit NON au fait de cacher son visage en public.

 

Ses prises de position, en plus de leurs aspect totalement contradictoire, déjà relevé dans un précédent article sur notre site, ici et ici ,sont d’autant plus significatives qu’elle est aussi Présidente de la Commission fédérale contre le racisme (il faudra qu’on nous explique pourquoi c’est elle qui a été choisie pour cette fonction et pourquoi la très grande majorité des membres de cette Commission sont soit de gauche, soit des adeptes du multiculturalisme, ce qui revient souvent au même, multiculturalisme pourtant de plus en plus remis en cause un peu partout, sauf en Suisse, et pourquoi cette Commission comprend très peu de personnalités du bord politique opposé).

MBG prétend vouloir ramener le calme par rapport à la vivacité des débats et aux propos des « incendiaires » des deux camps en présence.

Oui il faudrait entendre davantage les musulmans représentatifs de la grande majorité d’entre eux qui ne posent guère de problème et qui souhaitent s’intégrer.  Mais il faudrait aussi les entendre davantage lorsque d’autres  musulmans brûlent les églises des chrétiens, chassent ces derniers, les persécutent et les tuent, par exemple en les décapitant, dans un nombre de pays de plus en plus nombreux et de manière de plus en plus massive. A leur décharge, il faut bien reconnaître que nombre de nos militants des causes politiques les plus différentes préfèrent se battre pour les requérants d’asile, vrais ou faux, que pour ces chrétiens persécutés.

Sur ces persécutions et exécutions monstrueuses, pas un mot en public de cette Présidente  ni de la part de ceux qui crient à l’islamophobie au moindre incident. Comme dans le cas de cette famille musulmane française qui accuse le centre funéraire de La Chaux-de-Fonds de xénophobie sur les bases d’éléments totalement réfutés par les responsables de ce centre. C‘est cela qu’il faut enfin comprendre : ici on crie à l’islamophobie au moindre incident et dans certains pays musulmans on chasse et tue les chrétiens.

Oui il faut impérativement et urgemment insister sur ce deux poids deux mesures, malgré toutes les bonnes âmes qui viennent nous dire que ce sont des réalités totalement différentes et qu’elles n’ont rien à voir entre elles. De tels décalages et des  injustices aussi graves sont pour beaucoup dans l’exaspération croissante de notre population et qui amène cette dernière à approuver des initiatives du genre de celle dont il est question au Tessin.

Oui les médias ont tendance à choisir des intervenants qui polarisent les débats, mais s’il y a à ce point polarisation c’est parce qu’existent ces situations totalement inacceptables et qu’il y a encore quelques citoyens et politiciens qui osent dire l’horreur et leur opposition déterminée.  L’attitude de certains « responsables » politiques comme celle de la Présidente susmentionnée explique ensuite  pour beaucoup la fuite des électeurs des partis dits bourgeois vers des mouvements ou partis dits, eux, populistes. Cette Présidente réussit même à en rajouter, en regrettant qu’ « on a laissé disserter l’auteur de l’initiative contre la burqa ou les musulmans sans que personne ne rappelle qu’il s’agissait là de discrimination qui n’avait rien à voir avec la sécurité ». (Le Matin, 3 octobre 2013, ibidem pour les citations qui suivent).

Elle prétend aussi que ce genre de discussion revient à stigmatiser tous les musulmans, alors qu’il s’agit précisément là du chantage permanent à l’islamophobie de la part des idéologues musulmans qui utilisent constamment cet argument de la manière la plus démagogique et  intéressée, sous des airs de doux agneaux, airs qui charment toujours autant nos médias.

Evoquer « l’Etat de droit » c’est très bien mais il faudrait aussi réaliser que ce même Etat de droit peut être sérieusement menacé par ces mêmes pratiques qui consistent à cacher son visage en public. Pour ceux qui n’arrivent toujours pas à le comprendre, il suffit de voir ce qui se passe en France où le phénomène prend des dimensions beaucoup plus importantes et devrait nous indiquer ce qui  peut arriver chez nous. Oui chez nous aussi, chers irresponsables.

Dire que de nouvelles lois visant à prévenir une telle aggravation, une sorte de principe de précaution appliqué à la politique en quelque sorte, ne doivent pas aboutir à créer d’autres lois permettant de  stigmatiser, est-ce vraiment un signe de compréhension de ce qui se passe dans la réalité. Comment peut-on affirmer que pour certains « les droits fondamentaux passent au second plan et sont singulièrement absents des discours politiques » ?

Pire. Elle nous dit que « la burqa ne fait pas problème et que les femmes au visage couvert sont rares. On a créé le problème pour mieux le combattre… »

 

Ce discours est typique du politiquement correct coupé des réalités nouvelles qui nous attendent et auxquelles d’autres pays doivent déjà faire face.

Il faut être bien naïf ou alors être, par exemple, préoccupé de se faire bien voir par la bien-pensance ambiante, pour tenir de tels propos, en plus avec une attitude arrogante, autosatisfaite et méprisante pour tous ceux qui voient les choses autrement et qui sont pourtant dans le vrai. Effets contraires garantis, que l’autisme cognitif et politique ne permet même pas d’entrevoir.

Tout le monde se souvient du tueur en série Mohamed Merah en France. Mais on se souvient moins, voire pas du tout, du fait que des femmes musulmanes voilées et en burqa ont défilé, en nombre, à Toulouse, en hommage à ce tueur en série !

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Qu’en France, des professeurs, même à l’Université, voient leurs cours perturbés, par des femmes au visage recouvert, installées au premier rang, et contester des parties de cours ou exiger que d’autres aspects soient traités, cela pendant les cours eux-mêmes, ne semblent guère émouvoir non plus nos bonnes âmes. On pourrait continuer à citer de nombreux autres exemples qui montrent que ce fichu voile n’est pas toujours aussi innocent que cela.

Et si nos politiciens ouvraient les yeux sur de telles réalités plutôt que de traquer partout des signes de « stigmatisation » ? Un des buts de la politique n’est-il pas de prévoir, plutôt que de minimiser ?

Les Tessinois, plus prévoyants que certains politiques, naïfs et/ou bien-pensants ? En sommes-nous vraiment arrivés à ce stade ?

Uli Windisch, 6 octobre 2013

 

 

 

9 commentaires

  1. Posté par Antonio Giovanni le

    Après lecture de son argumentation dans « Le Temps », on se demande pour qui se travaillent Martine Brunschwig Graf et sa commission; il est difficile de la suivre dans son dédale d’arguments d’une savante souplesse : remplacez «voile» par «moustache» et ça marche aussi; nous sommes tous égaux en démocratie, mais laisse-t-elle entendre … il en est de plus égales que d’autres…, par exemple celles qui portent le voile pour se distinguer des roumis et autres kafirs; la démocratie, c’est surtout très commode pour se faire élire, car après on pourrait jeter aux orties les beaux principes qui ont servi à gravir les sommets du pouvoir ? La démocratie est une et indivisible, faudrait-il en Suisse qu’il en eût plusieurs afin de contenter tout le monde … et son père ?

  2. Posté par Ueli Davel le

    Après le professeur George Kreis (Commission Bergier,….) on pouvais croire avoir tout entendu. Et bien non cette Dame en remet une couche et continue le même discour: le Suisse est un triste individu qui profite des malheurs du monde et qui doit s’inspirer sur le reste du monde, monde exemplaire et si respéctueux des humains. Sauf erreur ils sont issus du même parti.

  3. Posté par Michel de Rougemont le

    Je n’ai rien, ni pour ni contre contre, le voile islamique, la kippa ou les cornettes de bonnes sœurs.
    Mais dans ma civilisation, ici, dans ce pays, on se montre à visage découvert et je ne désire pas que cela soit autrement. C’est pourquoi le port en public de machins intégraux ne doit pas être toléré.
    Cette position n’est contre personne mais pour notre manière de vivre ensemble.
    Faut-il tolérer l’intolérance de celui qui me traite d’intolérant?

  4. Posté par Hervé le

    Il faudra qu’on nous explique pourquoi c’est elle qui a été choisie pour cette fonction et pourquoi la très grande majorité des membres de [la] Commission [fédérale contre le racisme] sont soit de gauche, soit des adeptes du multiculturalisme, ce qui revient souvent au même […]///
    Bel exemple de « Gretchenfrage », judicieusement posée en entrée d’article. Aussi triste cela soit-il, le fait est que cette commission n’est rien d’autre qu’un outil de pasteurisation du discours public et que pour s’assurer de la parfaite hygiène de celui-ci, seuls se recommandent des gens du sérail dûment labellisés « Gutmensch »…

  5. Posté par Alcofribas le

    Inutile d’écrire à cette gardienne du dogme de l’antiracisme et de l’antisémitisme. Elle ne parle pas pour le peuple mais pour ses pairs qui doivent imposer la vérité au peuple malgré lui. Tout ça à cause des mensonges de la dernière guerre. Mais le règne des faux culs touche à sa fin. Patience…

  6. Posté par Antonio Giovanni le

    « ..C’est cela qu’il faut enfin comprendre : ici on crie à l’islamophobie au moindre incident et dans certains pays musulmans on chasse et tue les chrétiens… » Pour une raison toute simple: le mot christianophobe n’a pas encore été forgé officiellement par les médias, mercenaires que l’on sait; le maniement de vocables discriminatoires est un apanage des médias de la gauche (pardonnez le pléonasme), farouche gardienne du patrimoine lexical; ainsi le jour où un journal, une TV évoquera « la christianophobie » de ceux qui assassinent les familles chrétiennes, et non plus seulement « l’islamophobie » de ceux refusent la construction de minarets, il pourra se produire deux choses, je pense : 1) la station sera dynamitée le lendemain; 2) tout le monde sera informé de la réalité de la christianophobie et que cela ne se limite à proclamer « Allahou akbar », mais va partout jusqu’au meurtre d’innocents. II y a 700 ans que les chrétiens ne sautent plus sur les lances ennemies en hurlant « Dieu le veut »; pourquoi les musulmans en sont-ils encore restés là ?
    Martine Brunschwig Graf manie trop bien le vrai et le faux à son aise pour qu’on gobe tout cru ses boniments lénifiants et qu’on donne quitus à une commission paravent, comité Théodule de plus; à part le jetons de présence il n’y a rien à en retirer, je pense …

  7. Posté par Ubaldi Marianne le

    J’adhère à 100 % sur le contenu..Bravo ! Ce n’est pas un peuple qui va s’intégrer.J’ai côtoyé des musulmans,ils veulent vous convertir à l’islam et critique la Suisse,je leur réponds retournez dans votre pays..On profite du système et on crache sur nos pratiques.

  8. Posté par G. Vuilliomenet le

    Je remercie Les Observateurs des articles et analyses sur ces problèmes de voiles. Suite à des commentaires que j’ai laissé sur les réseaux sociaux, il m’a été conseillé d’écrire à la présidente de la CFR! Ce que j’ai commencé à faire ce matin. En découvrant votre article, je constate que nous partageons la même analyse.
    Je pense que tout Suisse ne partageant pas l’avis de Mme Brunschwig Graf devrait lui envoyer un courrier bien appuyé expliquant pourquoi nous ne partageons pas ses avis.
    Voici les raisons pour lesquelles je suis contre le voile islamique::
    – la discrimination qu’il impose
    – l’infériorisation et la diabolisation de la femme
    – il est une arme de guerre contre les sociétés ouvertes

    J’en viens à me demander si je ne vais pas écrire une lettre ouverte de type « J’ACCUSE » que je publierai sur différents sites avec lesquels je partage bon nombre d’idées.

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