Immigration: quelle différence entre 1960 et 2013 ?

C’est la question qui se pose suite à l’intervention de la Conseillère nationale Adèle Thorens (Verts/VD) sur l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse.

"Le groupe des Verts s'oppose catégoriquement à l'initiative populaire "contre l'immigration de masse". Cette initiative dénonce une immigration qu'elle décrit comme excessive, mais propose d'y répondre par le biais d'un retour au système de contingentement des années 1960, un système qui n'empêchait pas la Suisse d'absorber alors une immigration bien plus importante que celle dont nous bénéficions aujourd'hui. 

Ces immigrants dont nous parlons apportent leur dynamisme et leurs compétences à notre économie dans des secteurs où nous avons besoin de main-d'oeuvre. Ces immigrants sont nos voisins et nos collègues.

Le groupe des Verts ne nie pas les tensions que la concentration de la croissance économique et démographique génère dans certaines régions, que ce soit sur les marchés du travail et du logement ou dans le domaine de la mobilité. Ces tensions doivent cependant être résolues dans le cadre de mesures d'accompagnement ad hoc, en particulier pour éviter la sous-enchère salariale et pour favoriser l'accès à des logements à prix abordable, mais certainement pas en fermant nos frontières. Le groupe des Verts attend du Conseil fédéral qu'il fasse des propositions crédibles en la matière et il s'engagera pour que la Suisse reste un pays ouvert sur l'Europe et sur le monde capable d'accueillir les professionnels dont son économie a besoin, tout en maintenant la qualité de vie de ses habitants."

De cela nous retenons:

1.- Le groupe des Verts est persuadé que l'immigration actuelle est moins importante qu'il y a 50 ans. A priori c'est exact, l'office fédéral de la statistique donnant 162'000 en 1960 contre 124'000 en 2011 pour  la population résidante permanente étrangère (la notion de solde migratoire n'existait pas en 1960). Manque cependant deux données importantes, la population non résidante et, surtout, la population issue de la migration, compter 782'000 naturalisés, 1'488'000 personnes de 1ère, 2e et 3e génération de nationalité étrangère et 54'000 "dont le statut migratoire n'a pas pu être déterminé" (source). Il n'est pas exclu que ces chiffres viennent, partiellement ou entièrement, à peser sur la faculté d'intégration des flux migratoires par la population autochtone. Ceci les Verts n'en ont cure qui préfère s'en tenir aux prétentions statistiques comme si les immigrés s'évaporaient dans la nature d'année en année.

2.- La Suisse peine à absorber une immigration pourtant moins conséquente qu'il y a 50 ans, serait-ce que la personnalité de cette immigration a changé ? Les Verts ne se prononcent pas.

3.- Les Verts confondent immigrés, déjà sur place, et immigrants, en passe de l'être.

4.- Le groupe des Verts ne nie pas que l'immigration provoque des "tensions", grâce à Dieu, celles-ci se limitent au marché du travail, au logement et à la mobilité.

5.- En 50 ans, le Conseil fédéral n'a, semble-t-il, pas su réduire sensiblement l'immigration ni même prévenir l'effet d'engorgement que nous connaissons aujourd'hui. Le groupe des Verts continue néanmoins d'attendre "qu'il fasse des propositions crédibles en la matière."

 

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