Criminels récidivistes violents : chronique d’un dérapage annoncé…

Dominique Baettig
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

Les certitudes se liquéfient dans le monde très particulier de la prise en charge des détenus dite de réinsertion. La tragique accident de travail de la sociothérapeute Adeline, entouré de circonstances évoquant la naïveté, l’aveuglement, la baisse de vigilance et de méfiance a bousculé les croyances et interrogé les pratiques.

 

Ce drame choquant rappelle que la bisounourserie peut parfois abriter un authentique loup et que le psychologiquement correct peut aveugler les gentils bergers et bergères.

Accumulation de dérapages :

Nous vivons dans un monde où personne ne veut être « méchant ». Le juge, porte un masque de travailleur social, soucieux (comme nous l’avons vu dans l’histoire « Carlos » ce bénéficiaire à grand prix de cours de boxe thaïe pour l’aider à gérer ses pulsions violentes) de redistribuer des chances aux victimes sociales de l’immigration ou issues de familles défavorisées psychologiquement et humainement. Il se pique en plus de considérer comme les gourous psy modernes, que la transgression des normes sociales, la violence, la prédation sont des maladies qui peuvent être soignées. Le même monde psy, qui s’est précipité dans la médicalisation des malaises et troubles de la société de consommation effrénée, offre des thérapies pour ces nouveaux désordres alors que les évidences scientifiques d’efficacité manquent ou que les coûts nécessaires à l’encadrement et à l’accompagnement deviennent disproportionnés et non généralisables à tous les détenus. L’idéologie psy est devenue non contraignante, n’offrant des soins qu’à ceux qui en font la demande ou s’y engagent volontairement. Le soignant psy est sensibilisé au discours du « patient » qu’il écoute et accepte sans discrimination ou critique hostile exprimée. Centrée sur l’individu et ses droits de minorité « souffrante » que lui confère la pose d’un diagnostic de trouble mental, la thérapie psy ne se préoccupera pas prioritairement des inquiétudes de la société, des autres, des victimes qui ne deviennent que des témoins dérangeants des ratés de la condition humaine et des échecs du monde idéal de la gauche « hors-sol » . Le réel, entouré de relents nauséabonds selon la phraséologie du meilleur des mondes, est « fasciste » donc inacceptable. Les peines de prison sont peu dissuasives, pas appliquées jusqu’au terme et des arrangements laxistes sont organisés pour arranger des conditions supportables (pour les travailleurs du monde carcéral aussi, que l’imposition de contraintes et de normes de sécurité, stresse).Personne ne veut être méchant, personne ne veut imposer, restreindre les libertés, dire non, être « fasciste » quoi.

Les psys, auxquels on attribue à la légère des capacités extraordinaires de connaissance de l’âme humaine et de divination des comportements futurs des malades/délinquants sont toujours plus doués pour raconter des magnifiques et tristes histoires psychosociales dans l’après-coup. Une fois le crime commis, les explications motivationnelles ne manqueront pas. Mais quand à prédire les risques d’avenir, c’est évidemment une autre affaire, que même la science élude.

Le modèle psychothérapeutique humaniste se prête mal à l’approche des comportements criminels. La culture de l’excuse ( culture emblématique de » gauche »), la recherche de justifications psychologiques donnent aux thérapeutiques une fausse sécurité, une clé biaisée de compréhension et une réassurance psychologique illusoire. L’analyse des risques, l’usage de grilles d’évaluation et de techniques statistiques doivent compléter cette approche (cela se fait à Zurich semble-t-il). Ceci arrive trop rarement, et coûte du temps et de l’argent. Un véritable programme psychologique et comportemental de rééducation nécessite une équipe bien formée, des efforts continus, une pression permanente de modification comportementale. Les coûts sont disproportionnés pour une société de surpopulation carcérale qui veut (parce qu’elle le doit) baisser les coûts en prenant des risques ou en jouant la confiance.

La féminisation des métiers à risque : la confrontation à d’autres modèles de société issus de la migration par exemple, a bien illustré les nouveaux défis sécuritaires que doivent affronter les femmes soldats, gendarmes, policières, pompiers, agentes de sécurité, juge, travailleuse sociale, etc…Elles ne sont pas respectées par les jeunes machos débordant de testostérone et de codes archaïques de respect. Le monde des détenus baigne dans ces valeurs « d’hommes ». Proposer une femme pour la sociothérapie d’un homme violeur, l’accompagner à des séances d’hippothérapie (alors que la symbolique sexuelle incitative de la chevauchée est sans équivoque) révèle de la naïveté… de l’aveuglement (ou de la théorie du « genre » ?)

C’est le modèle tout entier d’approche de la punition qu’il faut revoir. Peines dissuasives, traitements ciblés bien choisis et efficaces (en tenant compte du coût pour les hauts risques), nécessité pour le détenu de faire la preuve de l’effort et de la qualité du changement (et non pas en faire le problème des psys).Repérer les risques et en faire une gestion scientifique et non pas arbitraire. Diminuer la surpopulation pénitentiaire en renvoyant les criminels étrangers chez eux, en contrôlant l’immigration, en augmentant l’implication du citoyen dans la sécurité. Oser dire non, oser mettre des limites, oser dissuader, oser punir. Et ne pas laisser les apprentis sorciers de la psy humaniste procéder à des expériences psycho-sociales hors du contrôle du public et du citoyen.

Dominique Baettig

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