Peuples populistes: l’Etat s’adresse à vous

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Et corrige vos opinions.

Le service de propagande radiodiffusé de la Confédération vous met en garde contre la pensée dissidente et subversive voulant que les jeunes femmes tombant comme des mouches de la main de prédateurs sexuels remis en liberté au beau milieu de leur peine serait un piège "populiste".

Des arguments ? Pensez donc. En revanche un ton docte et assuré, à la façon d'un BHL aux petits pieds, quelques invectives doucement pesées en guise de menaces ("si vous pensez ceci, vous êtes cela"), le tout pour vous convaincre du paradoxe voulant que l'enfermement n'empêcherait pas la récidive:

"Croire que le durcissement de notre régime carcéral va automatiquement nous prémunir de ces drames, c'est rassurant mais illusoire."

M. Jordan Davis, chroniqueur à ses heures, montre par cette seule phrase tout le crédit qu'il porte à l'intelligence de ses auditeurs. Toute intellectuelle que puisse se vouloir sa posture, il devra tout de même nous expliquer COMMENT, les meurtriers de Lucie, Marie, Adeline etc., s'y seraient pris s'ils avaient fait l'objet d'un régime carcéral sans failles ? Car, osons le dire, c'est quand ce même système à relâché son emprise que ces criminels ont choisi de passer à l'acte. Coïncidence ?

 

Populisme

Etre simplement objectif n'est pas pas être populiste, ni UDC, ni fasciste, ni même nazi, c'est admettre qu'en prison, ces assassins n'eussent pas tué pour la simple et bonne raison qu'ils n'en auraient pas trouvé l'occasion.

Les faits parlent d'eux-mêmes, la prison empêche, par essence, la récidive, au moins durant le temps de peine. L'aspect punitif d'une peine privative de liberté n'est pas exclusif, il s'accompagne d'une dimension de protection de la population. Dimension que le peuple a voulu étendre, dans le cas des criminels dangereux, par l'initiative sur l'internement à vie. Initiative plébiscitée par la démocratie, rejetée par un système judiciaire à la tête d'un pouvoir grandissant, au point de se croire autorisé d'ailleurs à contourner celui de la volonté populaire.

Mais le penser, c'est déjà désobéir, et la voix de l'Etat d'entonner son refrain:

"La méfiance toujours plus forte de notre justice dans son ensemble,"

serait le symptôme d'un "mal plus profond". Lequel ? Vous n'en saurez rien, mais vous êtes malades.

Confrontée aux exigence du secteur privé, la justice d'Etat aurait depuis belle lurette dû prendre la pleine mesure de la faillite qui est la sienne. Dans le public, c'est plus simple, on peut dire aux créanciers qu'ils sont des imbéciles et qu'ils sont seuls à partager les torts. L'obstination dans l'erreur, quand on est au pouvoir, voilà le germe de la dictature.

 

Confusion mentale

Arrive l'heure des exemples, sans apporter aucun chiffre, aucune donnée observable, M. Davis martèle d'une péremptoire assurance que si l'enfermement fonctionnait, les Etats-Unis seraient un paradis et la Suède un enfer. L'approximation assénée d'un ton plein de certitude ne fonde pas une vérité. D'une part, il est faux de penser que la Suède relâche incontinent des quarterons de pédophiles à tout bout de champ, comme il est faux de croire que le régime de conditionnelle n'est pas appliqué aux Etats-Unis. Etats-Unis dont le système croule précisément sous le poids des reformes que M. davis et sa coterie veulent à tout prix imposer. En outre, contextes sociaux, urbains et multiculturels ne sauraient être omis dans le cas d'une comparaison Amérique-Europe, auquel cas celle-ci n'aurait aucun sens.

Ce que M. Davis veut dire, et que personne ne conteste, c'est que l'aspect strictement punitif de la peine ne suffit pas à une entière guérison. Mais il oublie que, dans certains cas, il n'y a pas de guérison. Il ne l'oublie pas vraiment, mais le formule de façon si scandaleuse que l'on est en droit de penser qu'il ne peut le comprendre:

"On ne choisit pas la réinsertion faute de mieux, on la choisit parce qu'elle reflète nos valeurs. La notion de la perfectibilité de l'homme n'est ni gauchiste ni laxiste, elle est humaniste.

Certain criminels ne sauront être à la hauteur de cet idéal, mais vouloir abandonner les fondements de notre système de justice pour ces cas exceptionnels, c'est faire injustice à nos valeurs démocratiques."

On retrouve le cynisme subtil d'un Hodgers, pour qui les victimes ne sont que de malheureux accidents statistiques qui ne sauraient venir bouleverser la perfection de l'idéal, pour ne pas dire de l'idéologie. Or, on juge l'arbre aux fruits qu'il porte et c'est très certainement cette foi aveugle en la conception erronée d'un humanisme qui n'embrasserait que l'assassin pour se détourner de sa victime, qui a tenu le couteau sous la gorge de la pauvre Adeline. Certains camarades criminels ne sont pas à la hauteur des espérances que l'humanisme socialisant place sur leurs têtes, les plus grandes causes ont toujours eu leurs traîtres, mais ce n'est rien comparé à l'attitude incommensurablement réactionnaire de victimes s'obstinant à mourir pour accuser un système de toute évidence totalement déconnecté de la connaissance de l'humain. Car c'est cela le véritable humanisme, la connaissance de l'homme.

Quant à nos "valeurs démocratiques", elles ne sauraient être dissociées de la démocratie, la démocratie c'est le peuple et le peuple a demandé l'internement à vie pour les cas dangereux, que cela plaise ou non à M. Davis.

La justice semble avoir totalement occulté le second aspect de la protection de la population pour ne plus se concentrer que sur la protection des criminels. Le port d'armes étant réservé à certains corps de métier, la population n'a pas les moyens de sa propre défense. C'est comme relâcher une meute de loups dans l'enclos aux moutons. Il ne viendrait à personne l'idée de livrer des victimes dans les cellules mêmes de ces détraqués, or on fait précisément l'inverse et on a le don de s'en fâcher si l'opinion a l'audace de s'en offusquer.

Le peuple a peur et sa peur est justifiée, saine, raisonnable. Rien ne sert de l'habiller de quelque infamie idéologique pour la faire disparaître, le peuple a perdu toute confiance et cette attitude est plus que légitime. L'Etat ferait mieux d'en prendre acte plutôt que de dépêcher ses petits hérauts subventionnés pour tenter de nous convaincre que nous abritons le parasite du populisme au plus profond de nos fors intérieurs. C'est l'attitude d'un gouvernement qui commence à craindre sa population, et il n'y a rien de pire. Un autre monde, celui où les jeunes mères de famille sont protégées, est possible; que l'Etat s'y résigne ou qu'il disparaisse.

Le maintien de l'incarcération de leurs meurtriers eût sauvé les vie de Lucie, Marie et Adeline, et cette vérité toute simple, que certains semblent incapables d'entendre aujourd'hui, est éternelle et ne changera jamais.

3 commentaires

  1. Posté par Caïus Maximus le

    C’est étrange, ces gens sont étranges. Bercés trop près du mur?

  2. Posté par Cain_Marchenoir le

    Dans le même temps puisque « populiste » signifie « par et pour le peuple », y a de fortes chances pour que les peuples en question soient populistes…

  3. Posté par G. Vuilliomenet le

    J’ai entendu ces propos débiles ce matin sur La Première.

    C’est tout simplement affligeant d’entendre ces bobos nous vomir leurs dogmes.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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