Adeline: La conjuration des incapables

post_thumb_default

Tout d'abord il y a Sandra Favre de Oliveria (dès 10:32), directrice générale de l'Office pénitentiaire genevois, qui croit de bon ton, en pareille circonstance, d'employer son temps de parole à se défausser, d'une voix sèche et directive, singeant la discipline des hommes de tête, de toute responsabilité, au prétexte, mais sans l'avouer, que le système ne permet pas, précisément, de débusquer de responsable. Au comble de la suffisance, elle interrompra l'interview. Il est vrai que les gens n'ont pas à savoir, et surtout pas à interroger la compétence de leurs dirigeants. Ils n'ont qu'à payer, et s'ils omettent de le faire on ne leur dépêchera pas de sociothérapeute mais bien la patrouille mobile au grand complet. Vous n'avez qu'à essayer pour voir.

Pierre François Unger, quant à lui, pédalant désespérément pour un système dont le cynisme n'a d'équivalent que les économies de fonds publics qu'on lui prête, aura au moins eu la décence de paraître désolé. Pierre Maudet parle beau, après coup, mais le Conseil d'Etat devra clairement s'interroger sur la voie que peut bien emprunter une société qui envoie de jeunes mères de 34 ans en première ligne sur le front du viol ? Avons-nous perdu tout sens commun pour céder en tous points à cette tendresse gauchisante que le socialisme fin de siècle, que nous subissons depuis trop longtemps, a toujours ressenti pour cette icône rebelle et victimaire qu'elle voit en chaque criminel de droit commun ?

Ensuite, il y a de dangereux inconscients comme le professeur de droit Claude Rouiller (dès 06:23), qui viennent nous dire sans ciller que le meurtre d'Adeline est conséquence de l'échec, non de ce système buissonnier, mais bien de la prison, alors même que c'est lorsque l'incarcération a relâché son emprise que le fauteur en a profité pour récidiver, les thérapies étant restées sans effet après plusieurs années.

On se réjouit en passant de ne pas avoir eu à entendre, cette fois-ci encore, le Pr André Kuhn  nous asséner de sa docte assurance que le crime est la réponse proportionnée et légitime que le criminel adresse à l'Etat en réponse à la violence que celui-ci lui ferait en l'incarcérant s'il venait à commettre... des crimes.

Il y a encore la direction de la prison de la Pâquerette, dont le criminologue Martin Killias, qui parle de véritable "industrie des thérapeutes", nous apprend qu'il avait demandé l'évaluation... en vain (voir encore l'interview de Céline Amaudruz). La prétention scientifique des apprentis sorciers de la psychothérapie devra bien renouer un jour avec les réalités observables.

Enfin, bien sûr, il y a la réaction lamentable d'Antonio Hodgers, tête de gondole par excellence du laxisme fataliste de gauche, dénoncée sur son profil Facebook (123) par le PLR Christian Lüscher en ces termes: "A entendu que le candidat au Conseil d'Etat Antonio Hodgers aurait dit ou écrit, à propos de l'épouvantable décès d'Adeline: "c'est le prix à payer". Si c'est le cas, ce dérapage odieux devrait le conduire à retirer sa candidature."

Hodgers tente de nier le sens que l'on aurait prêté à ses propos, effacés depuis "vu l’hystérie ambiante, alimentée à des fins politiques comme Lüscher vient d'en faire la démonstration". Propos que confirme cependant un autre internaute, qui ajoute que: "M. Hodgers a tenté de justifier ses propos par messages privés en m'écrivant entre autres: " on construit bien des routes et on sait qu'il y aura des morts". Je vous laisse apprécier l'argumentaire."

M. Hodgers trouve tout de même un soutien offusqué en la personne de Carlo Sommaruga. Carlo Sommaruga, l'homme qui se bat depuis tant d'années pour que les délinquants sexuels ne soient pas internés à vie et que les pédophile puissent à tout prix continuer de travailler en contact avec des enfants.

Le système a échoué, non faute de capacité matérielle, mais faute de capacité morale et intellectuelle. Hypnotisée par la dialectique de gauche, la majorité politique est incapable, désormais, de réagir, et le citoyen doit comprendre que la charge de défendre sa propre intégrité physique lui incombe dorénavant et pour longtemps. Il y aura une enquête administrative, il n'y aura pas de coupable, pas de sanction, pas de changement, le système continuera de distiller ses prédateurs, il y aura de nouvelles victimes... en serez-vous ?

3 commentaires

  1. Posté par Pascal le

    Mais Horus, c’est exactement ça. La vision gôchiste qui tend à dire que c’est la société qui crée les criminels et que c’est à la société de les réinsérer est bien la seule coupable de ces crimes abominables de ces dernières années, tous dus à des criminels sexuels violents qui ont récidivé.

    Et quand on voit les dénégations lamentables de A. Hodgers suite à son message ignoble, ça me fait vomir. Ce personnage, qui ne cesse de critiquer ce pays qui l’a accueilli, qui en a fait un de ses enfants, se permet de dire « c’est pas grave, ce n’est qu’un dommage collatéral » ne mérite pas son passeport. Et on ne parlera pas du traître à la patrie C. Sommaruga qui se bat bec et ongles pour permettre à des pédophiles de continuer à travailler avec leurs victimes potentielles.

    Il est temps, aujourd’hui (pas demain ni après-demain) de changer de paradigme et de sanctionner véritablement et durablement ce genre de criminel.

    Quant à la légitime défense, j’ai de plus en plus l’impression que c’est la seule chose qui pourrait me protéger de tous les C. Dubois ou F. Anthamatten de la terre. En tout cas, ce n’est pas la justice telle qu’elle est appliquée aujourd’hui chez nous qui le pourra.

  2. Posté par Wagner le

    Belle plume pour cette terrible affaire qui n’aurait jamais dû voir le jour … et bravo pour avoir déjà cité une toute petite partie des incapables qui mettent en danger notre société.

  3. Posté par Horus le

    Votre article est affligeant… Pourquoi utiliser des drames comme celui que nous venons de vivre pour étaler votre haine de la gauche. À ce que je sache autant de gens de droite que de gens de gauche travaillent dans des centres de rééducation tels que la Pâquerette. Ce n’est pas une affaire politique comme certains journaux ou politiques aimeraient nous le faire croire. C’est un problème institutionnel et/ou de manque affligeant d’objectivité et de réalisme mais pas politique. Aujourd’hui c’est effectivement l’échec d’une institution et d’une certaine vision de l’homme et de la société. La gauche a certainement ses torts et sa vision de l’homme et de la société n’est pas toujours en adéquation avec la réalité. Mais de la à affirmer : »Hypnotisée par la dialectique de gauche, la majorité politique est incapable, désormais, de réagir, et le citoyen doit comprendre que la charge de défendre sa propre intégrité physique lui incombe dorénavant et pour longtemps ». Vous allez beaucoup trop loin. En somme que proposez-vous hormis la légitime défense ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.