Hier, dimanche 8 septembre, lors de la merveilleuse manifestation morgienne « le livre sur les quais », parmi les nombreuses tables rondes et autres réunions d’auteurs prévues au programme, il devait y avoir une rencontre entre MM. Freysinger et Ziegler et la soussignée, sur le thème « Chacun sa Suisse », rencontre « modérée » par M. Schouwey.
Hélas ! Il faut l’avouer, ce fut un quasi-ratage : impossible au modérateur d’arrêter la logorrhée de M. Ziegler sur ses sujets de prédilection. A vrai dire, ce quasi-ratage est peut-être dû à un malheureux concours de circonstances : la dernière publication de M. Freysinger, « De la frontière », aux éditions Xénia, est sortie de presse tout juste pour le 6 septembre, ce qui a empêché tant le modérateur que la soussignée d’en prendre connaissance avant le débat. On y aurait trouvé de quoi relancer le sujet annoncé : le rôle des frontières et de « l’Etat-nation », comme l’écrit M Freysinger. On aurait pu provoquer la confrontation en citant par exemple les passages suivants extraits des pages 67 et 68 du fascicule de M. Freysinger :
« Le citoyen, lui, est plongé dans le chaos et se demande si la notion de citoyen fait encore sens lorsque les murs de la cité sont en ruines. Il en appelle à la police, au soutien des institutions étatiques, à la justice, et se retrouve abandonné à lui-même face à des bandes qui semblent issues directement du néolithique et ne lui feront pas de cadeau…. Pour nous préserver de ces dérives, il n’existe qu’une alternative : l’Etat-nation englobant un Etat de droit qui est le résultat d’une histoire, d’une longue gestation. Seul ce genre de système est porté par le peuple, seul ce genre de système permet à ce dernier une identification réelle et lui garantit pour de bon les droits accordés virtuellement sur le papier. Faites tomber les frontières de l’Etat-nation et vous faites tomber la liberté, donc l’humain qui, par définition, doit être libre de ses choix. Or, la liberté ne peut s’exprimer que dans certaines limites permettant de la définir et de la garantir. »
Je peux souscrire à chaque mot de cette citation, sauf à l’expression « Etat-nation ». Je me méfie de l’Etat-nation qui véhicule – ou peut véhiculer – l’idée messianique d’une « mission ». La France se dit une nation, en tous les cas depuis la Révolution, les Etats-Unis aussi. Je ne crois qu’à l’Etat-patrie, qui représente une terre dans laquelle on peut plonger ses racines, une communauté humaine capable d’ouvrir les bras et d’accueillir. J’aime que le drapeau vaudois ait pour devise « liberté et patrie » et non pas « liberté et nation ».
On peut s’entre-tuer pour la nation et envahir d’autres pays quand on se croit investit d’une mission. Personne ne peut vouloir la destruction de sa patrie, terre nourricière, ni ne prétend avoir le droit d’imposer sa notion du bonheur aux autres pays.
Même si l’on avait dû faire l’impasse sur la notion philosophique de frontière que M. Freysinger développe également dont son ouvrage, avec la grande culture que l’on sait, on aurait pu discuter de la conception de chacun des trois intervenants : une Suisse avec ou sans frontières ? Une Suisse Etat-nation ou Etat-patrie ? Et le débat eût été sans doute passionnant, même pour et avec la salle !
Suzette Sandoz
Bonjour Chère Madame,
Monsieur Ziegler est un dictateur de la parole, il est impossible de discuter avec lui, sauf en répétant mot-à-mot ce qu’il affirme.
Cet homme est à ce point branché « émission » que sa fonction « écoute » s’est totalement atrophiée, vous nous en apportez une preuve supplémentaire. Il en va malheureusement de même avec sa fonction « dogmes et contre-vérités » qui a supplanté son aptitude à la réflexion.
Quand cessera-t-on enfin de lui tendre des micros ?