Les prisons ne servent à rien: irresponsabilité suite

Uli Windisch
Rédacteur en chef

« Nous continuerons à évoluer vers plus de douceur. Notre société n’a jamais été aussi sûre et douce qu’aujourd’hui ».
En attendant, ces professeurs et spécialistes ne devraient-ils pas de temps en temps penser aux effets de leur propos sur la population et à l’image qu’ils finissent par donner d’eux-mêmes aux victimes de la criminalité galopante ?

Depuis le 4 novembre 2012 (article ci-dessous), rien ne semble avoir changé du côté de certains professeurs de droit pénal et de criminologie.

A propos du surpeuplement de la prison genevoise de Champ-Dollon, le professeur André Kuhn tient la forme avec de nouvelles déclarations fracassantes visant simultanément à faire la leçon aux autorités. Extraits d'une interview donnée à la Tribune de Genève, 16 mai 2013 : Champ-Dollon débordé? " Il y a de la place en Suisse alémanique".

-La situation à Champ-Dollon est-elle aussi explosive qu'on l'entend?

-Elle est dramatique et inadmissible. Pas seulement pour les détenus, aussi pour les gardiens. Je suis certain que si l'on mettait des animaux à la place des prisonniers, la population s'offusquerait  de la situation.

Passons sur le fait que le professeur plaint toujours les criminels et ne parle guère des victimes. Ce que la population supporte de moins en moins.Pour ce qui est de la comparaison avec les animaux, relevons que rares sont les animaux dont les actes criminels justifieraient le cachot.

A propos  de l'utilisation de la Loi sur les étrangers pour durcir les peines :

" On vise à taper fort sur des personnes qui ont un dossier pénal uniquement parce qu'ils ont un statut illégal. C'est comme si on les condamnait une deuxième fois. S'il en est ainsi( on prête des intentions... à ceux qui doivent lutter contre les criminels), c'est probablement  contraire à l'esprit de la loi."

Une nouvelle fois on prend la défense de personnes qui sont dans l'illégalité et qui utilisent souvent cette illégalité pour commettre des délits.

Les pauvres illégaux devraient même subir une double peine. Fait-on fi de la légalité. Justifierait-on même l'illégalité? Les illégaux ne manqueront pas d'utiliser ces arguments!Toujours pas un mot de ceux qui en pâtissent.

-Faut-il arrêter d'arrêter pour résoudre les problèmes de surpopulation?

- "Construire des prisons est la solution la plus facile à expliquer à la population, mais aussi la plus coûteuse. Il y a d'autres moyens d'action".

-On ne dit pas directement que la prison ne sert à rien ; on aimerait bien connaître ces moyens plus efficaces. S'ils existaient, n'auraient-ils pas été appliqués depuis longtemps. Prétendre que la prison ne sert à rien est à la mode, mais seulement auprès d'une petite partie de la population, souvent responsable de l'aggravation de la situation à cause de sa vision bisounours; en réalité il s'agit d'une autre irresponsabilité dont les conséquences sont à subir par les autres.

On voit à quelle partialité, pour ne pas dire aveuglement, peut conduire une approche unidimensionnelle qui ne tient pas compte de l'ensemble des facettes d'un tel problème, ce qui n'empêche pas ces mêmes "spécialistes" d'en appeler à une approche multidisciplinaire, sans l'appliquer eux-mêmes et sans en tirer les conséquences pour leur propre analyse.

-Alors que faire?

"Pour éviter que les personnes sans statut légal ( ndr : on relèvera l'euphémisme) en Suisse ne tombent dans la délinquance, il faut leur donner la possibilité de travailler. Les conditions sont tellement restrictives pour les demandeurs d'asile que cela pousse certains à trouver d'autres  solutions (ndr : on appréciera ce nouvel euphémisme).

-Donc il y a du travail pour tout le monde, et il suffit de venir en Suisse, même de manière illégal ou en demandant le statut de réfugié pour avoir droit à du travail. Quant à l'appel d'air- en fait d'autres illégaux- on n'en tient pas compte. Toujours le même procédé et le même beau rôle : se montrer "ouvert", sans doute aussi pour de nouvelles "avancées", en se lavant les mains des conséquences pour le monde du travail et le climat politique. Et renvoyer encore une fois, bien sûr, la faute sur nous autres Suisses et sur notre société, mais pas sur ceux qui sont dans l'illégalité et qui le savent pertinemment et agissent comme si tel n'était pas le cas, même si tous n'ont pas des intentions criminelles.

- "En amont, la prévention de la criminalité (ndr, tiens, cette dernière existe quand même?) passe par une politique d'aide au développement forte afin que les gens n'aient pas besoin de quitter leur pays pour tenter leur chance ici".

Voilà le remède miracle! Comme si notre aide au développement, déjà importante, pouvait résoudre les problèmes de tous les pays en difficultés économiques, et autres! Avec évidemment toujours le présupposé  que les coupables c'est nous; nous manquons de générosité et nous l'avons en quelque sorte bien mérité si nous subissons un déferlement de personnes qui viennent chez nous pour profiter de notre "eldorado", de manière toujours tout à fait innocente, cela va de soi. L'illégalité est excusable et la criminalité qui peut en découler, c'est notre faute. Que voilà un beau programme. Si on le critique c'est sans doute du populisme.

André Kuhn a été appelé à enseigner dans trois Universités romandes étant donné sans doute la nécessité absolue pour les étudiants de se familiariser avec ses idées et si possible d'en être bien imprégnés. Finalement, la place des illégaux ne serait-elle pas aussi dans les auditoires du professeur? Ils seraient certainement mieux équipés pour se défendre et faire valoir leurs droits  dans notre société si peu ouverte et si peu compréhensive pour leur situation d' illégaux

Articles précédents sur le même sujet paru sur notre site le 4 novembre 2012. Comme quoi ceux qui prétendent que parfois l'histoire se répète n'ont peut-être pas tout tort:

 

« La prison ne sert à rien », dixit Prof. Christian-Nils Robert, droit pénal, Le Matin, 1er novembre 2012. Voilà une déclaration formatée pour retenir l’attention immédiate des médias.

Puis: « La prison permet au mieux de neutraliser temporairement un individu… Elle n’a aucun effet préventif ou de resocialisation »… Le professeur reconnaît toutefois qu’il n’y a pas d’autre solution « lorsqu’un crime grave contre l’intégrité physique a été commis et qu’un diagnostic de dangerosité a été posé… Mais cela ne concerne que 205 personnes en Suisse ». Soit bien moins que les 6000 prisonniers actuellement enfermés dans notre pays.

Question: autant libérer les 5795 autres et leur suggérer de rejoindre les nombreux criminels qui sont venus chez nous à la suite des diverses « révolutions du printemps arabe ».

Autre déclaration: « Nous continuerons à évoluer vers plus de douceur. Notre société n’a jamais été aussi sûre et douce qu’aujourd’hui », dixit André Kuhn, professeur de criminologie et de droit pénal, dans une interview, "Une société violente crée la violence", l’Illustré, septembre 2009. Ici la société est à la fois "douce" et cause de tous les maux!

Il y a bien sûr aussi Olivier Guéniat, thèse de sociologie, spécialité criminologie, qui a pendant des années minimisé les problèmes de violence et d’insécurité avant de proposer, en tant que super chef de police, des mesures considérées cette fois, par certains, comme carrément excessives. Mieux vaut tard…

En attendant, ces professeurs et spécialistes ne devraient-ils pas de temps en temps penser aux effets de leur propos sur la population et à l’image qu’ils finissent par donner d’eux-mêmes aux victimes de la criminalité galopante ?

Est-ce le rôle des seuls journaux de boulevard de rappeler certaines réalités pourtant bien tangibles et que subit quotidiennement la population, comme par exemple le Blick du 4 novembre 2012, qui nous annonce en UNE quil y a en Suisse un cambriolage toutes les dix minutes!

On fait des études sur tout, pourquoi pas une étude sur un nouveau fossé entre la réalité et les affirmations de certains « spécialistes »?

L’étude pourrait s’intituler: effets pervers et irresponsabilité politique de certaines déclarations fracassantes.

 

 

 

 

 

 

4 commentaires

  1. Posté par Géo le

    Mais de quoi souffrent André Kuhn et consorts ? Comment s’appelle cette névrose qui les touche et qui les fait marcher sur la tête ? Le DSM nouveau en tient-il compte ? Peut-on appeler cela le « syndrome du juge pervers qui jouit par procuration des crimes que ses petits protégés commettent envers les petites filles ou les petits garçons » ?

  2. Posté par Romulus le

    Ce n’est pas un spécialiste, sa seule spécialité c’est l’idéologie gauchiste et les copains rouges qui lui tendent un micro.

  3. Posté par Ronald ZACHARIAS le

    Surpopulation carcérale?
    Elle participe à la dissuasion générale et la peine!
    Dépenser CHF 80 millions pour une nouvelle prison à CHF 1’000.- par détenu et par jour?
    Toute cela pour plaire à des instances qui se font fort de stigmatiser les prétendues insuffisances d’un premier de classe!?
    Ce n’est pas à ceux là que nous devons plaire, mais à ceux qui nous ont fait confiance en nous confiant des postes à responsabilité, généreusement rémunérés!
    Rétablir le respcet des autorités et ne pas avoir peur d’une violence légitime face à une barbarie de plus en plus affirmée dont les plus démunis font les frais.
    Voilà qui constituerait un début de sagesse!

  4. Posté par Agnès le

    Quand il arrivera une grosse « tuile » très traumatisante à ces professeurs, sociologues et autres spécialistes ou un membre de leur famille ou amis, ils changeront de discours simplistes, angéliques et surtout contre-productifs. Ces experts en laxisme n’ont aucune considération pour les victimes. Ce sont juste des ignards qui vivent dans des beaux quartiers, bien sécurisés, avec leur fric ils se permettent de donner leur avis alors qu’ils vivent dans un monde bien pépère. Seront-ils capables s’ils se font agresser violemment, cambrioler ou pire, de rester aussi si sûrs d’eux ?

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