Les Universités ne sont pas de gauche!

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Reprise (texte original publié le 17.10.2012). Contribution à l’occasion du débat de l’émission « Ligne directe » de ce jour, 28.5.2013, de la Radio Suisse romande: « Les Universités doivent-elles faire de la politique? »
Pensons à des thèmes brûlants comme le racisme, les migrations, la violence, l’insécurité, et bien d’autres, qui sont quasi systématiquement traités dans la recherche universitaire dans une optique de gauche et politiquement correct, alors que la prétention au statut de vérité scientifique est constante. Ces travaux servent bien sûr aussi à l’enseignement, destiné à des masses d’étudiants…

L’Affaire Moergeli: le déclencheur

La révocation de Christoph Moergeli comme directeur du Musée de la médecine de l’université du Zurich a déclenché une vaste polémique. Elle peut aussi être vue comme un révélateur  beaucoup plus général des rapports entre politique et universités.

Premièrement, on fait fausse route si on généralise. On ne peut pas dire, pour ce qui concerne la Suisse, que les Universités sont à gauche, d’une manière générale. En revanche il y a un rapport très étroit entre politique et personnel universitaire, si on considère la situation au niveau des Facultés et surtout des disciplines.

Les recteurs se défendent… mal

Certains recteurs se sont sentis obligés de venir immédiatement affirmer que «les Universités engagent évidemment leurs professeurs et leurs assistants sur des critères exclusivement scientifiques»;…«les  étiquettes politiques n’entrent bien sûr pas en ligne de compte »(Le Matin 30.09.2012). Là on est à Fribourg. Et le problème serait réglé!

Le recteur de Lausanne vient à son secours: «le personnel de l’Université n’est absolument pas politisé et nos critères de recrutement ne sont en aucun cas politiques».

Ou alors, obligé d’admettre une dimension d’ordre politique, car tout le monde sait que certains enseignants sont de gauche, voire communistes, il ajoute : «Les opinions politiques n’ont absolument aucun impact sur la qualité du travail scientifique» (Le Matin,idem). Il fallait oser!

Qu’en pensent les étudiants?

 Demandez aux étudiants, ce qu’ils en pensent, eux qui ont dû avaler des théories et analyses de gauche pendant des années et qui étaient sanctionnés s’ils ne répétaient pas ce que certains professeurs disaient et écrivaient. Il va de soi qu’en cas de mauvaise note, la politique n’y était pour rien! Sauf que dans tel cas, en l’occurrence en histoire, les étudiants ont réagi devant l’unilatéralité politique du professeur en organisant eux-mêmes un colloque avec des spécialistes du même domaine et aux opinions politiques variées. Ils ont osé! J’en suis témoin puisque j’étais parmi ces invités. Cela devrait arriver plus souvent mais les risques sont évidents et tout le monde n’est pas prêt à mettre en application un des meilleurs slogans de Mai 68 qui pourrait reprendre du service: Osez! Mais dans un sens opposé!

Certaines Facultés et disciplines…

L’orientation de gauche est parfaitement évidente dans certaines disciplines et cela dans la plupart des universités: sociologie, anthropologie, histoire, pédagogie, psychologie, sciences dites de l’éducation, études genres, etc. Cela  ne veut pas dire que ces enseignants n’enseignent pas, sont incompétents, ne publient pas, bien que…

On peut ne pas publier et ne pas périr

 Depuis quelques années toutes sortes de justifications sont avancées à propos du faible niveau des publications chez certains. On méprise même ceux qui publient des livres. Je peux l’affirmer en connaissance de cause (un collègue, de gauche, m’a même dit un jour: tu nous gâches le métier, tu publies trop). Cela est encore plus grave que la stricte orientation politique.

Certains enseignants peu productifs et néanmoins prétentieux, voire arrogants, justifient leur faible dossier de publications en prétextant avoir dû accepter des fonctions administratives (doyen, directeur de département ou de formation spécifique). Je pourrais citer des noms en nombre. Cela viendra si mes propos sont contestés.

De la nécessité d’évaluer les enseignants… et de conclure

  D’où la nécessité d’évaluer régulièrement le travail fourni par les enseignements; encore que, même en cas d’insuffisance notoire, par principe, on ne licencie pas un professeur. En plus faut-il que les membres de ces commissions d’évaluation ne soient pas de connivence.

On commence cependant à trouver quelques cas de non renouvellement d’enseignants(les enseignants doivent être renouvelés périodiquement); ces cas sont cependant, très rares, et la procédure décourageante. En insistant pendant presque deux ans nous sommes cependant, dans une Faculté donnée, parvenus à un tel non-renouvellement.

Le refus de la diversité des orientations

  Autre phénomène, structurel cette fois, profondément ancré, et plus important encore: une fois un professeur et une équipe en place dans un domaine donné, avec une orientation politique  de gauche attestée, ces acteurs feront tout pour empêcher un candidat ayant une orientation différente, libéral, de droite, d’être retenu. Il est connu qu’un professeur de gauche n’engagera pas des collaborateurs qui ne sont pas de gauche. Ces derniers sont de toute façon meilleurs, voyons!

Ce serait le loup dans la bergerie et les enseignants de gauche chassent en meute pour ne pas laisser survivre un mouton noir. Connaissez-vous beaucoup d’enseignants  de droite dans les sciences humaines et sociales dans les universités suisse?

Autre aspect grave, un jeune chercheur même excellent, et qui aurait des idées politiques libérales, de droite, n’aurait guère de chance d’être retenu. C’est cela le plus inacceptable. Il n’existe jamais de candidat avec un dossier totalement nul, mais de là à croire à une attitude vraiment objective de la part d’enseignants de gauche établis, il y a un pas qu’une appréciation objective ne permet pas de franchir.

Les enseignants de gauche et la tolérance

  Il est connu que les enseignants dits de droite sont beaucoup plus ouverts et tolérants. Pour prendre mon parcours personnel, dans ma dernière équipe d’une dizaine de personnes, il n’y avait qu’une seule  personne qui était et se disait clairement de droite. Celui qui me trouve un seul exemple de ce type à gauche voudra bien le faire savoir. Oui, il y a des disciplines  qui sont clairement à gauche et une fois une telle situation institutionnalisée, il est donc très difficile de pluraliser le domaine. C’est sans doute là une des raisons pour lesquelles on voit des disciplines des sciences sociales et humaines s’appauvrir, jusqu’au stade où elles n’attirent plus guère d’étudiants, jusqu’à l’implosion.

Il faut aussi dire un mot du frénétique activisme politique de certains sectaires de gauche: tels enseignants ayant hérité dans leur unité, par malheur pour eux, d’un collègue de droite, même avec un excellent dossier, et bon enseignant, de renommée internationale, ont ensuite tout  fait, pour rendre la vie impossible à ce collègue. Jusqu’à envoyer des étudiants perturber ses cours. Avec comme résultat final sa démission. J’ai pu donner "asile" à un tel collègue de Lausanne chez moi à Genève, en lui procurant  ne serait-ce qu’une charge de cours, en attendant qu’il retourne là d’où il était venu en France.

Un autre cas, cette fois en histoire, celui d’un brillant historien qui a beaucoup publié, en plus très présent dans la cité et dans des colloques de qualité, avec des ouvrages de référence, qui n’a jamais été retenu à l’Université de Lausanne, à cause de la suprématie d’une gauche marxiste. Totalement inacceptable, et pure vérité, malgré sans doute des protestations immédiates. Il s’agit d’un autre enseignant à qui j’ai pu offrir, comme responsable d’une Unité d’enseignement en communication, médias et journalisme à l’université de Genève non pas un poste de professeur mais une charge de cours. Les étudiants sont enchantés.

Il existe évidement quantité d’autres exemples de ce genre, mais il est parfois difficile de prouver ce caractère sectaire, exclusif et politisé de manière évidente. Pour des gens de gauche, par définition, un enseignant de droite ne peut pas être excellent, du moins en sciences humaines et sociales.

Et il y a toujours pire ailleurs; comme membre de commissions de nomination à l’étranger, j’ai pu assister à des bagarres physiques entre partisans de candidats opposés. La vérité si je mens!

De la difficulté de la preuve

 Le plus difficile réside sans doute dans la mise au jour des mécanismes, manœuvres et stratégies mise en œuvre pour dissimuler les dimensions politiques présentes dans certaines décisions présentées comme des plus naturelles et évidentes. Il faut connaître l’ensemble du contexte d’une telle décision, ses multiples ramifications, quasiment indétectables par quelqu’un d’extérieur, même si le résultat final est bien là. Apporter des preuves est toujours extrêmement difficile dans la plupart des cas. Mais la réalité est bien là; il suffit d’observer la composition des équipes qui ne varient pas au cours du temps.

Les effets pervers de l’unilatéralisme politique: l’autodestruction

 Finalement, il est clair que cet unilatéralisme politique et idéologique ternit grandement  l’image, la légitimité et la fiabilité de  telles disciplines. En bref, elles réussissent à s’auto-dévaloriser, voire à devenir la risée du public. Leurs travaux risquent, a priori, d’être suspectés de partialité. Il en va de même lors de la présentation de leurs résultats de recherche au grand public, qui n’est pas dupe et au pire se tait et laisse parler.

Les autorités, au lieu de tenter de se livrer aux contorsions les plus ridicules, pour justifier l’injustifiable, feraient mieux de veiller à un minimum de pluralisme, pour le bien de la qualité et de l’image des sciences humaines et sociales, mais également, en fin de compte, pour l’image de la science et de l’Université dans son ensemble.

Les effets destructeurs des lectures imposées

 Un dernier exemple également implicite et guère visible. Je pense ici aux œuvres de certains sociologues de l’éducation comme P. Bourdieu  et plus particulièrement à son ouvrage sur «Les héritiers», qui donne une image de l’école comme ne consistant qu’à reproduire les élites. Implicitement de telles thèses, à force d’être propagées, et rendues obligatoires comme lecture pour des milliers d’étudiants, et largement présentées dans les médias pendant des décennies, finissent par donner une image négative de l’école, alors qu’il s’agit aussi et très largement d’un important instrument de démocratisation. De telles thèses sont sans doute aussi pour quelque chose dans l’intériorisation d’une image négative de l’école chez bien des jeunes  défavorisés, image qui finit par entraîner toutes sortes de comportements hostiles, voire violents envers  cette même école et les enseignants.

Les thèmes monopolisés par la gauche

 Pensons aussi à des thèmes brûlants comme le racisme, les migrations, la violence, l’insécurité,  et bien d’autres, qui sont quasi systématiquement traités dans la recherche universitaire dans une optique de gauche et politiquement  correcte, alors que la prétention au statut de vérité scientifique est constante. Ces travaux servent bien sûr aussi à l’enseignement, destiné à des masses d’étudiants…

«Le personnel de l’Université n’est absolument pas politisé…». Vraiment?

Puisque ce thème des rapports entre politique et universités a été soulevé dans l’espace politico-médiatique autant y revenir et aller plus à fond. Ce que nous ne manquerons pas de faire.

A suivre donc…

Uli Windisch, 28 mai 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

12 commentaires

  1. Posté par Jean Rossier le

    Lorsque tous les panneaux d’affichage des bâtiments de la Faculté des Lettres de l’Uni de Fribourg se parent de l’affiche prônant le NON à la révision de la loi sur l’asile, et qu’en même temps les promoteurs du NON (Non à la xénophobie…) tiennent un stand à l’intérieur même des bâtiments universitaires, cela me fait me poser deux questions.
    Premièrement, cette manifestation à caractère politique évident se déroulant dans les locaux universitaires avait-elle reçu l’aval des autorités administratives? Si non, ce n’est pas normal de le permettre. Si oui, ce n’est pas normal non plus.
    Deuxièmement en effet, découlant de cette dernière remarque, que ce serait-il passé si des UDC avaient demandé l’autorisation de faire pareille? L’autorisation aurait-elle été accordée? La manifestation se serait-elle déroulé dans le calme et le respect?
    Bref, je m’interroge…

    Prière de ne pas dévoiler mon adresse mail pour des raisons professionnelles évidentes…

    Merci aux Observateurs pour vos articles et votre franc parler, qui font un bien extraordinaire dans le quotidien journalistique romand.

  2. Posté par Ueli Davel le

    Oui il faut absolument une faculté marxiste par Uni. Avec des département comme le proletariat de la fonction publique ( Les fonctionnaires), les héros, les opiums des peuples, les grands timoniers, les pays phares et leurs success stories,

  3. Posté par Ueli Davel le

    Moi non plus chère Laura mais votre ton supérieur, certainement hérité,, me donne froid dans le dos. Une fois vos études finie, il faudra démontrer que vous êtes supérieur et cela ne sera jamais ni une preuve d’humanisme, ni d’intelligence. Après ces études, qu’allez-vous apporter au monde, notre/Votre société? That is the question. Concernant Marx, oui il a laissé un impact significatif et bien des fois terrifiant. Vous remarquerez que son idéologie n’a pas créé de sociétés/états positivement exemplaires ! Nouvelle du Venezuela: « après le papier toilette, les hosties et le vin touchées par les pénuries »?!? Et pourtant Chavez était un fervent adepte de Marx, ami de Castro et Ziegler.
    Célèbre principe de Montaigne: « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine», Montaigne à vécu environs 300 ans avant Marx. Mais bien sûr chère Laura vous avez les deux, pas de doute.

  4. Posté par Laura le

    Etudiante à l’université de Genève, je voudrais tout de même souligner que la plupart des professeurs ne font pas étalage de leurs convictions politiques dans le cadre des cours, ce qui me paraît tout de même le plus important.
    Vous évoquez la lecture de Bourdieu comme étant problématique; je ne vois pas le problème, tant que cette lecture se fait avec une approche critique, et que des auteurs aux tendances politiques différentes sont également étudiées. Quant à moi, j’ai souvenir d’avoir étudié Bourdieu, mais aussi Boudon. De même, je ne vois pas le problème de lire Marx (dont les idées ont tout de même eu un impact significatif sur l’histoire du 20ème siècle!), tant que cette lecture se fait de manière critique, et que Smith ou Ricardo ne sont pas laissés sur le carreau.
    Enfin, votre remarque sur la thèse de Bourdieu considérant l’école comme un espace de reproduction sociale me laisse quelque peu perplexe. Si on peut tout à fait se distancer de ses conclusions, ou estimer que la surreprésentation de certaines catégories socioéconomiques dans les études supérieures n’est pas problématique (cela relève en effet de l’opinion politique, et non de la science), il me paraît difficile de nier, au vu des faits, que la majorité des étudiants de l’université sont eux-même issus de parents ayant bénéficié d’une éducation supérieure. Si vous avez des chiffres remettant en cause cette idée, je serais ravie d’en prendre connaissance!

  5. Posté par Jan Marejko le

    Les « autorités » universitaires se raccrochent à la scientificité comme à une bouée de sauvetage. C’est pathétique.

  6. Posté par Eddie Mabillard le

    J’ai entendu la fin de « ligne directe » j’aurai bien voulu demander pourquoi le Ziegler pouvait se prévaloir de l’université pour raconter ses inepties et vous Monsieur Windisch vous fûtes trainé dans la boue avec interdiction de vous prévaloir de l’université. Deux poids deux mesures!

  7. Posté par Marcel Rubin le

    Comment se fait-il que les universités n’aient pas encore réalisé que la promotion des idées marxistes – lorsque celles-ci sont sincères – relève à l’évidence d’un traitement psychiatrique?

  8. Posté par Pierre Derase le

    Merci infiniment de parler (enfin!!!) de la subjectivité dont les professeurs font preuve.

    Je suis moi même étudiant au collège et cela fait maintenant 3 ans que je souffre d’être de droite, comme si cela était devenu une maladie qui se guérira avec l’éducation que ces gauchistes nous offrirons…le pire dans tout cela, et c’est une chose à laquelle il faut accorder une grande importance, c’est que ces braves gens font preuve d’une fausse ouverture où notre avis est constamment demandé dans les thèmes les plus brulants (immigration, mariage gay, et même l’énergie) ce qui permet très vite au prof de se faire une opinion et de savoir quelle note vous sera accordée lors de votre prochain examen…

    Alors monsieur Windisch, j’aimerais vous poser une question qui est primordiales aux yeux des derniers défenseurs de l’indépendance de la Suisse.
    Pensez-vous que la meilleure solution de  » se la jouer de gauche » pour être accepté des profs, au risque de tomber dans ces pensées européennes et anti-suisses ou bien d’assumer ses opinions en restant un jeune courageux quitte à se faire « démolir » à chaque examen comme il en est la cas à présent ?
    Je vous remercie d’avance de répondre à cette question qui semble ridicule mais a son importance.
    Bien à vous
    Pierre Derase

  9. Posté par Niemeyer Katharina le

    Bonjour,
    Merci de cet article instructif sur différents niveaux. Je me permets juste de dire que je fais partie des anciennes collaboratrices de l’équipe mentionnée (je les salue à cette occasion) et dois dire que l’on ne m’a jamais demandé mon orientation politique et on ne peut en l’occurrence pas tirer des conclusions sur le positionnement des autres, donc attention aux généralisations.
    Merci de retenir ce commentaire.
    Cordialement.

  10. Posté par Patrick Dupont le

    ne tournons pas autour du pot.
    l’Ecole est le lieu suprême où l’oligarchie peut façonner à sa guise, chaque jour et pendant des années, le cerveau de nos enfants. Ainsi, nos jeunes adultes n’ont aucune conscience politique, aucune culture économique véritable , aucune connaissance de l’Histoire.
    L’Ecole, formidable lieu de propagande et de lobotomisation………
    puis je suggérer de se ré informer ici http://www.polemia.com

  11. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    J’aimerai ajouter quelque chose a ce que je viens d’écrire. L’enseignement est un acte d’amour! Apprendre l’est aussi! La question est alors de savoir qui enseigne, quoi et pourquoi! Quelle est la relation de celui qui enseigne avec celui qui est enseigné! Si vous considérez l’histoire d’Abraham et de Sarah comme une relation sexuelle, n’en parlons plus! Et, comme je suis fondé de croire que c’est le cas, puisque tout l’Occident judéochrétien est fondé sur une histoire de cet ordre, je n’en parlerai plus! Sinon à ceux qui manifestent quelque intérêt. Et, pour susciter quelque intérêt, j’invite à lire l’histoire! Dans laquelle Sarah fait asseoir Agar sur elle pour faire comme si c’était elle qui accouchait de l’enfant? Comme on joue à la dînette! Est-ce a dire que les fondements de l’Occident vacillent sur un jeu d’enfant?

  12. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Les observateurs demandent plus que des impressions? Mais que dira un homme ordinaire, non universitaire, des angoisses qu’il a subies dans sa paternité? A cause de l’école? Qui était, je parle de 1990 et de ce que j’ai vu et entendu, un repère de bien-pensants et de ce qu’il me faut bien nommer! Gauchistes? Je ne sais pas. Ici n’est pas le lieu de m’épancher? J’en ai besoin pourtant. Il faudrait du temps, comme dans une psychanalyse, pour trouver les mots. Décrire les scènes. Dire comment une maîtresse d’école accable son « rayon de soleil » (sic) du poids de son utopie. Comment une autre jette dédaigneusement a la poubelle le témoignage d’amour d’une enfant de dix ans! Et comment une autre me fait la leçon parce que j’ai dit que je suis dur d’oreille! Mal-entendant! Et qu’une école dite « active » était pire! Dire aussi que les tenants de l’école traditionnelle n’on rien eu a cirer d’un témoignage prônant de la niaiserie scolaire. Qu’ajouter? Sinon que les louanges faites à Rousseau, laisse planer un doute sur l’intelligence des ses laudateurs! Et aussi que les appellation des bâtiments de l’UNIL évoquent Parisantre, dans « le piège diabolique » de E.-P. Jacobs. Et que je vois l’Université comme l’incubateur des bactéries qui constituent le doux monstre de Bruxelles! Encore heureux que la physique et l’astronomie échappent à l’idéologie. Bon, les sciences humaines sont orientées à « gauche »! Il me semble temps que nous faisions preuve de précision pour délimiter cette « gauche »! Comme il serait bon aussi de le faire de la « droite »! La gauche est orientée sur l’athéisme, et la droite plutôt chrétienne. Attachée aux fondations, donc conservatrice. Pour orienter la réflexion que je suggère je propose un texte qui se trouve, je crois, dans le livre de l’Exode. Dans l’épisode du buisson ardent. Souvenez-vous que Moïse, comme tout homme l’aurait fait, demande au nom de qui il exécutera la mission qui lui est confiée. Comme un policier doit pouvoir se réfèrer à une autorité. De préférence démocratique. Nos traductions, et c’est un symptôme, disent que Dieu dit a Moïse: Je suis qui je suis t’envoie! Voici je lecture conservatrice! JE SUIS y est figé! Mais le texte dit autre chose! JE serais celui que JE serai! Ne voyons-nous pas alors la pérennité de JE malgré le changement? La première lecture étant conservatrice, et la bonne n’étant pas de gauche? Car la gauche élimine JE au profit d’illusions réformatrices de l’Homme! Au fond, dans les deux cas, on peut repérer une orientation totalitaire. Ces mots sont balbutiements. J’en conviens. Mais, entendus, il feront croître le bébé.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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