Freysinger à l’instruction publique?

Uli Windisch
Rédacteur en chef
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Oskar Freysinger est « prédestiné », même en pays catholique, pour le DIP. Il connaît le mieux ce qui en relève et peut contribuer à garder et à renforcer la qualité de l’enseignement valaisan, moins marqué qu’ailleurs par le pédagogisme et autres frénésies de réformite aiguë.
Car l’élection de Freysinger est aussi un puissant et important révélateur. La population veut aujourd’hui des politiques courageux, totalement engagés, déterminés à sa battre même là où beaucoup leur disent qu’il n’y a rien à faire, payant de leur personne, capables de prendre des risques, qui croient en leur idées et qui sont prêts à tout mettre en œuvre pour les traduire dans la réalité, et qui, enfin, au-delà des modes du politiquement correct, des différentes formes de bien-pensance, se battent pour rétablir certaines valeurs fondamentales, naturelles, le bon sens, aussi et tout simplement, face aux prétendues « avancées », et autres « mesures progressistes inévitables qui vont sans le sens de l’histoire et qui ne seraient qu’égalité et bénéfice pour tous», et autres folies que tentent d’imposer à l’ensemble de la société des minorités dont personne ne conteste la légitimité mais dont on ne veut pas non plus faire des modèles « pour tous ».

 

Beaucoup de choses ont été dites sur le succès incroyable et tout à fait inattendu d’Oskar Freysinger lors des élections au Conseil d’Etat valaisan. Mais en a-t-on tiré toutes les leçons et pris acte des multiples significations de ce succès?  Il y a un risque à ne pas le faire. Cela pourrait même provoquer un autre séisme politique.

Le candidat d’un parti inexistant il y a quelques années encore arrive en tête, même devant les candidats du parti historique  du PDC, omniprésent et omnipuissant depuis plus d’un siècle. Un phénomène donc hors du commun. Plus de la moitié des électeurs l’ont voulu au Gouvernement… et pour gouverner, et non comme pièce décorative ou curiosité médiatique ou ethnologique.

Après l’avoir combattu, le parti majoritaire a fait mine de l’adopter et de se plier à la volonté populaire mais une fois les choses sérieuses arrivées, voilà que le PDC change à nouveau de comportement. Des règles traditionnelles refont surface. Or on peut parfaitement s’interroger sur la légitimité de certaines règles face à des réalités politiques complètement nouvelles.

Oskar Freysinger est « prédestiné », même en pays catholique, pour le DIP. Il connaît le mieux ce qui en relève et peut contribuer à garder et à renforcer la qualité de l’enseignement valaisan, moins marqué qu’ailleurs par le pédagogisme et autres frénésies de réformite aiguë.

Devant un tel succès, l’application de la règle de l’ancienneté constituerait tout simplement un désaveu de la volonté populaire. Il a gagné mais on fait subitement comme si de rien n’était : business as usual. Vouloir subitement relativiser ce résultat électoral aurait des conséquences sur l’image des autres conseillers mais aussi sur toute la classe politique. Le comprend-t-on ?

Le Valais peut encore éviter ce qui se passe ailleurs, l’apparition de nouveaux mouvements ou partis politiques dits populistes, ces mouvements de protestation contre l’insatisfaction envers les partis qui n’ont pas su ou osé régler les problèmes qui importent le plus aux gens, surtout ceux qui rendent la vie quotidienne de plus en plus difficile, avec  craintes, insécurité, violence, etc.

Nommer Freysinger au DIP c’est contribuer à ramener le climat politique à un nouvel équilibre  homéostatique, plus apaisé, plus rassurant et confiant. Aussi surprenant que cela puisse paraître.  Il ne faut pas que la population valaisanne ait l’impression que les anciens « feront quand même ce qu’ils veulent ». C’est cela qui alimente le sentiment de doute, d’éloignement, voire de rejet de la « classe politique ». Le pire des sentiments qu’il faut justement éviter.

Car l’élection de Freysinger est aussi un puissant et important révélateur. La population veut aujourd’hui des politiques courageux, totalement engagés, déterminés à sa battre même là où beaucoup leur disent qu’il  n’y a rien à faire, payant de leur personne, capables de prendre des risques, qui croient en leur idées et qui sont prêts à tout mettre en œuvre pour les traduire dans la réalité, et qui, enfin, au-delà des modes du politiquement correct, des différentes formes de bien-pensance, se battent pour rétablir certaines valeurs fondamentales, naturelles, le bon sens, aussi et tout simplement, face aux prétendues « avancées », et autres  « mesures progressistes inévitables qui vont sans le sens de l’histoire et qui ne seraient qu’égalité et bénéfice pour tous», et autres folies que tentent d’imposer à l’ensemble de la société des minorités dont personne ne conteste la légitimité mais dont on ne veut pas non plus faire des modèles « pour tous ».

Quelle image doit aujourd’hui donner un politicien de lui-même à la population ?  Celle d’un homme (ou d’une femme, bien sûr) qui croit en ce qu’il dit, qui montre qu’il se bat pour ses idées, qu’il est prêt à aller à contre-courant, par exemple pour défendre son pays face aux menaces extérieures de plus en plus nombreuses et dangereuses, et surtout qu’il est prêt à accepter de ne pas être réélu parce que certaines des mesures préconisées ne sont pas nécessairement populaires sur le moment mais absolument nécessaires à long terme (entre parenthèses, n’est-ce pas parce que Mme Thatcher incarnait certaines de ces valeurs que son décès a eu tant d’échos ?).

Avec une telle vision et attitude on aura quelque chance d’éviter des mouvements populistes et de retrouver davantage la confiance de la population.

Freysinger doit pouvoir choisir le Département dans lequel il pense pouvoir le mieux  traduire ses idées dans la pratique, quel que ce soit ce Département et c’est à lui de décider lequel, comme grand vainqueur mais aussi parce que tel a été le souhait des Valaisans. C’est aussi cela la démocratie et l’on peut se demander si certaines règles traditionnelles donnant la priorité à l’ancienneté ne favorisent pas le ronronnement, l’immobilité, l’absence de dynamisme, cela à l’heure où c’est l’action déterminée qui est attendue  dans tous les domaines.

Si cette image dynamique et audacieuse se concrétise, elle rejaillira sur tout le gouvernement et pourquoi pas aussi sur la politique dans son ensemble. On peut être conservateur et audacieux. Reste à le prouver.

 

 

 

5 commentaires

  1. Posté par Eddie Mabillard le

    Monsieur Jolivet, Monsieur Despot est Serbe comme Oskar est Autrichien, les deux adorent et adulent notre Pays, Nôtre Patrie son système politique, nos institutions, ils les respectent se plient à nos lois, contrairement à une certaine communauté qui revendique sempiternellement que leur loi soit appliquée chez nous et que le peuple dans sa majorité n’en veut point, la votation du 29 nov. 2009 en est la preuve. Les deux combattent cette communauté. La majorité des Serbes sont des Chrétiens (Orthodoxe d’accord, mais Chrétien quand même) donc une mentalité similaire une unicité de vue.
    Je ne parle pas d’engager des fonctionnaires d’État, ceux-là, de quelque bord politique qu’ils soient s’ils sont compétents pas de problème et s’ils dévient de vos consignes vous pouvez les remettre à l’ordre. Je parle de conseiller ou de coach si vous voulez, le Slobodan connait, je pense, mieux nos institutions que la majorité des citoyens lambda, bien sûr que vous vous entourez toujours dans le premier cercle de personne dont vous pouvez avoir une confiance aveugle en eux. Si vous avez une entreprise vous engagez de toute façon des gens que vous connaissez et appréciez dans un premier temps et vous n’engagerez pas des gens que vous connaissez que vous n’appréciez pas, puis vous retenez des personnes de cercles élargis.
    Quant à envoyer Slobodan faire le « tapagoille » en Serbie, je pense que nous aurions beaucoup de nos politiciens jusqu’au plus haut niveau à envoyer pour cette occupation, ne gaspillons pas les têtes bien faites, les visionnaires, les pionniers par les temps qui courent.

  2. Posté par Marie-France Oberson le

    M.Jolivet, il y a des suisses d’origine étrangère qui connaissent et aiment la Suisse bien mieux que certains suisses » de souche ».. Seriez-vous xénophobes au point de refuser à des suisses d’origine étrangère d’accéder à des postes à responsabilité cantonale ou nationale ? Certainement que oui, à condition qu’ils ne soient pas de tendance UDC…

  3. Posté par F.H.Jolivet le

    A lire le commentaire de M.Eddie Mabillard OF devrait s’entourer de personnes compétentes telles que son éditeur Slobodan Despot, serbe d’origine et fin connaisseur de la politique valaisanne. Voici que la politique des petits copains refait surface à l’UDC…
    Quant à son conseiller Despot ce dernier devrait passer son temps à compter les grenouilles du bord du Danube à Stari Slankamen où elles prolifèrent.

  4. Posté par Amarillys Taylor le

    D’accord, d’accord Mr. Windisch, c’est le dicastère qui lui convient et nous convient pour une amélioration de l’éducation valaisanne. Trop longtemps, celle-ci a été le fief des gauchissants qui ne le disent pas.C’est un enseignant, il connait son métier il revalorisera le statut de enseignants.

  5. Posté par Eddie Mabillard le

    Je pense que le PDC a tout à gagner d’attribuer à Oskar le DIP, je dis DIP à dessein, j’espère qu’il rebaptisera ce département. Pourquoi les PDC ont-ils un intérêt de nommer Oskar à ce département clef ? Le PDC montrerait un respect pour les citoyens et cesdits citoyens seront reconnaissants dans quatre ans vis-à-vis du PDC d’avoir montré et accepté le respect du peuple. L’honnêteté est le gage le plus sûr que l’on puisse donner dans la vie et l’on est récompensé au centuple. Par contre la malhonnêteté est aussi punie de façon impitoyable, même après des décennies, à ce sujet les fonds juifs en déshérences en sont l’illustration la plus magistrale qui soit.
    Oskar au DIP doit s’entourer de personnes compétentes. Le nom de Slobodan Despot a circulé, je suis entièrement d’accord. Un autre « personnage » que je verrai bien comme conseiller serait un français du nom de Jean-Paul Brighelli, l’auteur de « la fabrique du crétin ». J’ai lu ses livres sur la destruction de l’école Française depuis les années soixante, il est très lucide. Les autoproclamés pédagogistes doivent être mis de côté et qu’ils soliloquent dans leur coin.
    Si Oskar redonne aux enseignants la place qui est la leur, « ceux qui savent et transmettent », les résultats des tests PISA grimpera en Valais dans la prochaine décennie. Nous sommes peut-être un peu mieux classés que le reste de la Suisse romande, mais, en dessous de région comme Shanghai, Singapour, la Finlande ou le Japon.
    Si Oskar n’obtient pas le DIP, ma seule crainte est que ce département échoie à la gauchiste haut-valaisanne, ce serait un désastre pour notre beau canton.

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