« La pédagogie n’est pas une science exacte »

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« La fin des pédagogues » ? Oskar Freysinger à la tête du département de l’instruction publique, que pourrait-il advenir de la mode du socio-constructivisme et des Hautes Ecoles Pédagogiques ? Prébende en péril ?

« La dérive a commencé lorsqu'on a considéré la pédagogie comme une science exacte, ce n'est pas une science exacte. [...]

De vouloir croire qu'on a une recette toute faite avec ses manuels qui sortent. C'est vraiment fait de manière à formater un peu cet enseignement.

Il faut revenir aux fondamentaux, c'est-à-dire la langue maternelle, cette maîtrise-là elle doit être totale parce que c'est l'instrument essentiel que va utiliser l'élève en tant qu'adulte plus tard aussi pour maîtriser son existence pour donner un sens à sa vie expliquer les phénomènes qui lui arrive pour éviter de sombrer dans la violence [...] J'ai l'impression qu'à force de vouloir tout faire à l'école on a un peu abandonné les fondamentaux.

On fait des cours, mais franchement, de n'importe quoi. A Savièse, ma fille est arrivée paniquée à midi parce que c'était la journée des réfugiés: tenez-vous bien ils ont obscurci la salle, ils faisaient retentir des coups de feu et des hurlements pour les faire ramper au sol et se ressentir dans la peau des réfugiés. [...]

J'enseigne au collège actuellement, je vois le niveau d'orthographe. Eh bien écoutez, là on a un gros problème, et donc il faut redonner le goût de la lecture dès le début aux élèves, parce que, s'ils n'ont pas pris le goût de lecture lorsqu'ils sont très jeunes plus tard, c'est difficile de le leur inculquer. »

Pour le pédagogue de garde opposé au politicien UDC, les élèves ne « seraient plus les mêmes qu'il y a dix ans, qu'il y a vingt ans »...

Lequel lui répond : « Je pense que les exigences qu'on peut avoir doivent être du même standard de ce qu'elles furent pour nous quand nous étions à l'école primaire. si on dit "les élèves ne sont plus les mêmes" et que c'est l'excuse pour baisser le niveau, pour exiger de moins en moins [...] moi je ne suis pas d'accord, l'école doit être hors de son temps, d'une certaine manière, elle doit être une sphère d'apprentissage indépendante des courants télévisuels et autres auxquels les élèves sont déjà soumis à haute dose. Il faut leur donner dans cet espace-là un goût de la Culture, l'envie d'être créatifs.

Et c'est pour cette raison que j'ai envie de lier beaucoup plus fortement les éléments culturels qui existent dans la société à l'école. C'est-à-dire, au lieu de subventionner simplement les vecteurs culturels, c'est de leur demander des contre-prestations dans le cadre scolaire pour que les élèves soient incités à devenir plus créatifs et les tirer, surtout, de cette passivité télévisuelle. »

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6 commentaires

  1. Posté par Lafayette le

    Et à force de ne plus avoir droit au chapitre, on va finir par ne plus savoir parler…

  2. Posté par Eddie Mabillard le

    Oui, Cain_Marchenoir, c’est une possibilité, peut-être une probabilité qu’Oskar n’ait pas le département de l’instruction publique, suivant ce que pensent et décident les trois PDC. Le PDC devrait se souvenir de l’époque de Monsieur Marcel Gros (PDC), quand il était chef du DIP de 1953 à 1969. C’est mon père qui était député socialiste qui me racontait : un député socialiste demanda, je pense, au début des années soixante, ne pourrions-nous pas prendre des contacts avec les chefs des DIP des autres cantons romands pour harmoniser quelque peu les programmes scolaires, pour que l’on ait des niveaux concordants, afin que les élèves Valaisans n’arrivent pas aux « technicums » aux universités et à l’épul, en étant prétérités. La réponse de Monsieur Gros fut cinglante : nous n’allons pas vendre notre âme au diable, en nous acoquinant avec «ces protestants genevois et vaudois ».
    Mais depuis, les aberrations de Genève, pollué par la France, se sont infiltrées jusqu’en valais et causant des dégâts considérables, qui ne se souvient pas des « maths modernes » du français renouvelé et autres âneries du genre, je n’ai pas connu cela, j’ai eu le paraphe de Monsieur Marcel Gros sur mon CFC en 1967.
    Je parle par contre en connaissance de cause, j’ai enseigné une branche technique au centre de formation professionnelle de Sion récemment, j’ai vu le niveau de français et de mathématiques, les élèves qui suivaient mes cours étaient tous issus du cycle A, ils n’arrivaient par exemple pas à résoudre une circonférence. Je me suis aperçu qu’ils avaient appris cela au cycle, mais ne se souvenaient plus. Donc ce qui leur manque c’est de la répétition, ma devise est « la répétition est la mère du talent », je pense que comme dit Oskar l’on perd trop de temps pour des inepties ou des inutilités, vous n’aviez pas l’ordinateur vous les vieux schnocks qu’ils disent, oui j’ai vu le niveau de l’informatique incapable de faire un tableau Excel simple !
    Oskar veut insister sur les fondamentaux, lire écrire compter et calculer, avec cela ancré dans la tête, vous pouvez étudier tout le reste et n’importe quand dans votre vie. Évidemment qu’avec cela vous ne pouvez pas instiller d’idéologie comme le désirent les gauchistes.
    Alors oui Cain_Marchenoir, vous avez raison. Si le DIP, département clef s’il en est, échoit à la socialiste, ce sera la faillite de l’instruction en Valais, nous ne sommes encore pas mal classés aux tests PISA au niveau Suisse, bon il ne faut pas comparer avec Shanghai, Singapour, la Finlande, la Corée du Sud ou Hong Kong, mais avec EWK nous serons derrière la Lettonie d’ici quatre à huit ans !

  3. Posté par M.T le

    Il faut chercher plus loin…Le système hiérarchique de hier ne peut répondre aux conditions de production d’aujourd’hui…Il faut plus d’acteurs…ouvrir la société d’avantage…comme un nouveau parti au gouvernement cantonal…

  4. Posté par M.T le

    « …n’est pas une science exacte. […]
    De vouloir croire qu’on a une recette toute faite avec ses manuels qui sortent. C’est vraiment fait de manière à formater.. »

    Absolument Oskar !

    J’ajoute que la vie en général, surtout l’enseignement, est et doit par la force des choses, rester dynamique.

    Oui, les étudiants ne sont « ..plus les mêmes qu’il y a dix ans, qu’il y a vingt ans »…Les conditions sociales et sociologiques ont changées.

    D’ailleurs, petite nouvelle, rien n’est pareil. La question n’est jamais : « est-ce qu’il va y avoir du changement? » La question est toujours> dans quelle direction !

    Hors si nous répondons aujourd’hui avec les réponses de hier, nous allons de mal en pis.
    C’est bien Einstein qui disait : « la folie est de faire tjrs pareil -dans le même contexte- et attendre des résultats differents ».

    Je suis d’avis que le changement ne peut en aucuns cas servir d « excuse pour baisser le niveau ». Par contre, si l’école est « hors de son temps », on va se planter Oskar !

    Si « ..d’une certaine manière, elle doit être une sphère d’apprentissage indépendante des courants télévisuels et autres auxquels les élèves sont déjà soumis à haute dose », elle doit adapter sa PEDAGOGIE aux conditions d’aujourd’hui.

    Le ‘normatif’ existe pour que l’on s’en serve. (non le contraire)

    « …les vecteurs culturels, c’est de leur demander des contre-prestations dans le cadre scolaire pour que les élèves soient incités à devenir plus créatifs et les tirer, surtout, de cette passivité télévisuelle. »
    Certes !

    Revenons au terme PEDAGOGIE. Il est question de pratique, de savoir approcher les jeunes pour leur donner envie de créer et d’apprendre. Il est question de toucher l’être humain de manière à ce qu’il soit convaincu.

    Aujourd’hui, l’on ne convaicra pas les jeunes avec une baguette ou des punitions à 2balles ni en leur faisant peur avec la perspective de faire un travail manuel, qui n’a de statut social contrairement à ce qu’ils regardent sur la TV , toute leur vie…

    Il faut surtout revoir comment les soit-disants enseignants pratiquent la PEDAGOGIE…(perso les moulins à vent, non merci, dja donné!)

    Les « vecteurs culturels » peuvent être utiles mais ce n’est pas le devoir qui leurs incombent.

    Il nous faut plus d’ouverture…faire plier l’établissement…

    Même si Oskar a gagné.

    Il y a du travail et cela prendra beaucoup de temps, surtout chez nous !

  5. Posté par Cain_Marchenoir le

    Petit problème: vous verrez que le PDC risque de ne pas laisser le DECS à Freysinger… La politique politicienne veut qu’on place un élu à tous les endroits sauf où il est le plus compétent. Il ne faudrait surtout pas qu’il puisse avoir un bon bilan à la fin de son mandat….Le système démocratique tel qu’il est actuellement conçu est tout simplement désolant…

  6. Posté par Jacky Brouze le

    Mais quel plaisir de lire quelqu’un qui nous parle de pédagogie avec bon sens, avec humilité, avec passion et amour pour la plus noble de nos tâches !
    Merci, merci et merci.
    Je vous souhaite d’être fort et têtu pour vous battre contre les moulins à vent qui tenteront de vous barrer la route. Ils nous bouchent l’horizon.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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