Brexit – La mauvaise volonté des élites politiques

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Theresa May a subi une défaite majeure mercredi à la Chambre des communes avec le vote d’un amendement à la loi sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Cet amendement rend obligatoire un vote du Parlement britannique sur l’accord final qui aura été signé avec l’UE. Le problème, c’est que le vote ne portera plus simplement sur le choix entre un Brexit avec un accord et un Brexit sans accord, mais sur un Brexit avec un accord et pas de Brexit du tout ! Et si cet amendement a pu être adopté à une majorité de 309 voix pour et 305 voix contre, c’est parce que le gouvernement de Theresa May a ses frondeurs : 11 députés rebelles hostiles au Brexit. C’est même un député « conservateur » qui est à l’origine de l’amendement anti-Brexit soutenu massivement par les députés travaillistes et libéraux-démocrates.

Le Premier ministre britannique, qui avait déjà cédé sur presque tout face aux exigences de Bruxelles, se trouve ainsi très affaiblie pour la suite des négociations avec les 27. Nigel Farage, l’ancien chef du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), parle de trahison et met en garde ses compatriotes sur le fait qu’une majorité de députés sont prêts à tout pour faire dérailler le Brexit. « Si la rébellion des partisans du maintien du Royaume-Uni dans l’UE à la Chambre des communes vous met en colère, attendez seulement que ce soit le tour de la Chambre des lords non élue », a prévenu jeudi Farage dans The Telegraph, « il faut voir l’arrogance de ses membres pour y croire. Ils croient sincèrement qu’ils savent ce qui est bon pour nous, simples mortels. » Les élites politiques anti-Brexit (d’ailleurs majoritaires dans le gouvernement de Theresa May) vont-elles vraiment oser renverser le choix du peuple exprimé lors du référendum de juin 2016 ? Si les rebelles « conservateurs » prétendaient ne pas vouloir remettre en cause le principe de la sortie de l’UE, plusieurs leaders pro-UE se réjouissaient ouvertement de ce premier pas vers « la défaite du Brexit ».

Du reste, même si Brexit il y a, les concessions de Theresa May sur l’Irlande du Nord l’ont déjà quelque peu vidé de sa substance. Après avoir bloqué les négociations sur un accord tant que Londres ne se serait pas engagé à verser 60 milliards d’euros au budget de l’UE, ce que Londres a finalement accepté fin novembre, Bruxelles refusait d’entamer les négociations tant qu’un accord n’aurait pas été trouvé pour éviter le rétablissement de contrôles frontaliers entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Theresa May a cédé sur ce sujet aussi en promettant qu’il n’y aurait pas de barrières réglementaires entre les deux parties de l’île, ce qui revenait en fait à promettre que les règles du Royaume-Uni resteraient alignées sur celles de l’UE. Ce n’est pourtant pas ce que voulaient les partisans du Brexit !

Les Britanniques « du bas » semblent quant à eux plus respectueux de la démocratie que les élites, puisqu’un sondage YouGov réalisé les 10 et 11 décembre montre que seuls 12 % des électeurs souhaiteraient que le gouvernement « abandonne complètement le Brexit ». Cela veut dire que même parmi ceux qui avaient voté contre le Brexit, seule une petite minorité désire que l’on ne respecte pas le choix de la majorité.

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