Orban facilite la naturalisation de la diaspora hongroise née du traité de Trianon

Cenator : Voilà des critiques bien acerbes contre Orban en raison de sa politique de naturalisation qualifiée d’électoraliste. En fait, ces naturalisations concernent des populations qui ont gardé, cent ans après le traité de Trianon, la langue et les traditions hongroises.

Le traité de Trianon (1920), établi par les puissances belligérantes de la Première Guerre mondiale, a fait perdre à la Hongrie 2/3 de son territoire.

Nous n’entendrons jamais de critiques dans nos médias – écrits ou sur les ondes – du dumping de naturalisations qui s’est déroulé en Suisse Romande ces 30 dernières années.

Ces naturalisations encouragées, boostées, par les socialistes pour des raisons exclusivement électoralistes, concernaient très majoritairement des populations étrangères à la culture locale, n’ayant pas les mêmes racines, ni la même langue,  parfois même incapables de rédiger correctement une lettre, de s’assumer financièrement, sans formation professionnelle.

La Hongrie est également critiquée par nos médias pour un prétendu manque de liberté de ses médias alors, qu’en fait, toutes les opinions peuvent librement s’exprimer, bien que la presse de gauche soit encore majoritaire.

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Viktor Orbán veut reconquérir la diaspora hongroise en la naturalisant

Hongrie : Le Fidesz de Viktor Orbán accorde la citoyenneté à tour de bras aux Magyars des pays riverains. Mardi, le millionième prêtera serment.

Corentin Léotard, Budapest, 03.12.2017

C’est sous les ors du parlement néogothique qui domine le Danube à Budapest que le millionième nouveau citoyen hongrois prêtera serment le mardi 5 décembre. Sera-t-il issu du 1,3 million de Magyars de Transylvanie en Roumanie, des trois cent mille de Voïvodine en Serbie, des cent cinquante mille de Subcarpatie en Ukraine? Son identité ne sera révélée qu’au dernier moment. C’est un moine franciscain de Transylvanie du nom de Csaba Böjte qui avait eu l’honneur d’être le 500 000e naturalisé, quatre ans plus tôt.

Rejeté pendant près de huit ans dans l’opposition, Viktor Orbán avait promis de revenir au pouvoir pour «réunir la nation hongroise» et ainsi «réparer l’erreur historique de Trianon». En référence au traité qui avait démembré le royaume de Hongrie après la Première Guerre mondiale et jeté hors des nouvelles frontières de la «mère patrie» un tiers de sa population hongroise. C’est ainsi qu’au mois de mai 2010, avant même d’avoir formé son propre gouvernement, il fit voter à la quasi-unanimité une procédure simplifiée de naturalisation de ces Hongrois «d’outre-frontières». Seule la Slovaquie, où vivent un demi-million de Hongrois, répliqua à Budapest en interdisant à ses ressortissants l’accès à la double citoyenneté.

Accès à l’Espace Schengen

Ces «nouveaux Hongrois», ce sont des personnes de tous âges pour qui recevoir le passeport de la République de Hongrie revêt une portée symbolique très forte. Certaines n’ont pas la moindre intention de quitter leur pays, mais pour d'autres, c'est un précieux sésame pour l’Espace Schengen et l’Union européenne (seule la Roumanie adhère déjà à l’UE). Selon une enquête du principal site d’informations Index.hu, publiée en 2014, au plus fort de la guerre en Ukraine, des milliers de Russes et d’Ukrainiens, n’ayant de hongrois ni la langue ni l’ascendance, auraient d’ailleurs profité eux aussi de cette aubaine en soudoyant des fonctionnaires locaux.

Réservoir électoral

Ce million de personnes naturalisées présente un grand enjeu de politique intérieure, outre le fort levier émotionnel que constitue en Hongrie le sort des minorités hongroises du bassin des Carpates. En effet, les craintes des partis politiques de voir le parti conservateur et nationaliste au pouvoir accorder le droit de vote aux Hongrois de l’étranger se sont avérées fondées, le Fidesz faisant finalement sauter la condition de résidence en Hongrie qui prévalait jusque-là. On estime ainsi qu’en 2014, les 192 000 électeurs alors inscrits avaient permis au Fidesz de reconduire sur le fil sa «super-majorité» des deux tiers des députés. Le peu d’entre eux qui avaient pris part au scrutin, soit 63 000, avait voté à 95% en faveur du Fidesz, selon le journal Magyar Nemzet.

La Commission électorale a annoncé l’été dernier le nombre de 350 000 inscrits sur les listes électorales, mais le Fidesz espère en compter un demi-million d’ici aux élections législatives en avril… et que ces nouveaux citoyens se montreront reconnaissants dans les urnes

Source : 24 heures

2 commentaires

  1. Posté par josephestmechant le

    Je souligne que le désastre de Trianon à bientôt 100 ans. Il a fallu 100 ans ou presque pour que les citoyens de la Hongrie millénaire puissent à nouveau redevenir, qu’ils ont toujours été… des hongrois! Il serait intéressant de revoir les raisons et les conditions de cette décision totalement contre nature, ainsi que les dégâts que cela a provoqués! (par même occasion, désigner les responsables, et tenter une réparation, me parait totalement justifié.)

  2. Posté par Vautrin le

    Il ne faut pas oublier que les traités de Versailles et de Trianon ont été les véritables ferments de l’hitlétisme et donc de la seconde guerre mondiale. Jacques Bainville, dans « Les Conséquences Politiques de la Paix » avait prévu les effets désastreux de traités visant à détruire la puissance économique et politique des empires centraux au seul bénéfice des Alliés.
    Le problème de la diaspora Magyare se pose toujours, avec sans doute moins d’acuité que jadis celui des Sudètes, mais on ne saurait l’ignorer. Il est donc parfaitement légitime que le Gouvernement de Hongrie facilite le retour de citoyens de la diaspora dans le sein de la patrie hongroise. AH ! Cela ne plaît évidemment pas aux vauriens de l’UE, mais c’est comme ça : les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. Après tout, les régimes collabos donnent bien des papiers nationaux à des étrangers peu fréquentables dont ils veulent les voix !

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