Que n’aura-t-on entendu dans la bouche de dirigeants occidentaux dont les propos sont complaisamment relayés par les médias systémiques depuis le début de l’engagement russe en Syrie, au mois de septembre 2015 !
« Perroquets propagandistes »
Ainsi, après les attentats parisiens de novembre 2015, le ministre de la Défense d’alors – aujourd’hui ministre des Affaires étrangères – n’hésitait-il pas à accuser Moscou de laisser la prétendue « coalition anti-EI » seule face à l’hydre djihadiste. En clair, de faire le jeu de l’Etat islamique tandis que la « Coalition » le combattait durement, tant en Irak qu’en Syrie. Itou pour le régime de Bachar Al-Assad, même s’il faillit bien succomber aux assauts islamistes. Pourtant, depuis le début de l’opération Inherent resolve lancée par Barack Obama un an plus tôt, on peut dire qu’en dépit d’une débauche de moyens et d’argent public, ladite coalition se hâtait lentement et que les résultats n’étaient pas franchement au rendez-vous.
De même, que n’aurons-nous pas entendu lors de la reconquête des quartiers est d’Alep aux mains de « rebelles » chéris par l’« Occident » ! Depuis, la « Coalition anti-EI » (curieusement rebaptisée « anti-djihadiste » par les perroquets propagandistes dès lors qu’il est apparu par trop évident que seuls la Russie, le régime et ses alliés locaux faisaient le job contre le terrorisme islamique) a largement montré à Mossoul, puis à Raqqa, qu’elle était capable de faire pire encore en termes de bombardement des populations civiles.
Révélations de la BBC
Raqqa, donc, sur les rives de l’Euphrate dans le Nord de la Syrie. Seconde capitale de Daesh, qui avait fini par prendre pour notre république davantage d’importance que Mossoul depuis les attentats de l’automne 2015. Le 17 octobre, la ville était enfin entièrement entre les mains des Forces démocratiques syriennes (FDS) appuyée par la « Coalition ». Le symbole, que les autorités françaises avaient surtout visé jusqu’à présent, était fort, et chacun de se réjouir bruyamment dans les rédactions de médias que l’on sait par ailleurs rarement défendre les intérêts du pays réel… La légende dorée de la coalition du « monde libre » veut qu’alors, les combattants des FDS aient affronté un dernier carré de djihadistes étrangers retranchés dans un stade dans de furieux combats. Oh, il y aurait bien eu un petit accord passé entre les FDS et l’EI permettant aux djihadistes locaux d’aller se faire pendre un peu plus loin avec leurs familles, entre la Syrie et l’Irak, mais dont on nous assurait alors que les « étrangers » étaient absolument exclus.
Patatras ! Un petit mois plus tard, la BBC – organe pourtant peu suspect de complaisance envers Moscou et Damas – révèle que l’accord en question aurait finalement permis aux djihadistes étrangers de quitter eux aussi la ville. Et tout ce petit monde copiste des médias et de la com’ réunis de rétropédaler gaillardement pour tenter de nous expliquer l’impensable. Ainsi, l’état-major des armées, resté silencieux jusqu’alors, vola-t-il au secours d’une coalition dont la France est le deuxième contributeur, nous expliquant que celle-ci était tout à fait opposée à un accord dont elle connaissait parfaitement la teneur.
Duplicité des Occidentaux
Outre l’hilarité qu’il a immédiatement provoquée chez votre serviteur, ce commentaire surréaliste l’a aussi replongé dans les premières minutes d’une vieille série américaine des années 1960-1970 : « Bonjour Monsieur Phelps, votre mission… » ça ne vous rappelle rien ? Et la suite ? « Comme d’habitude, si vous ou l’un de vos agents étiez capturé ou tué, le Département d’Etat nierait avoir eu connaissance de vos agissements. »
Si nous la suspections depuis un moment, la preuve est faite désormais de la duplicité des gouvernements occidentaux dans cette guerre qui n’en finit plus de ravager le Moyen-Orient. Le plus triste c’est que, loin de disculper la coalition, les déclarations de l’EMA apportent la preuve que l’armée française agit, elle aussi, en toute connaissance de cause, contre les intérêts du peuple français au Levant comme au Moyen-Orient.
Photo de tête : le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l’EMA.
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