Respect du peuple au lieu de visions gouvernementales

Communiqué de presse UDC Suisse, le 1 novembre 2017

Le Conseil fédéral a publié aujourd’hui sa « Vue d’ensemble du développement de la politique agricole ». Au lieu de respecter la décision claire et nette prise par le peuple et les cantons le 24 septembre dernier, le gouvernement met en péril la base existentielle de l’agriculture, donc de la production alimentaire en Suisse, par des projets irréalistes et incompréhensibles d’ouverture des frontières et d’exigences excessives imposées aux familles paysannes.

Le nouvel article 104a de la Constitution fédérale oblige explicitement le Conseil fédéral de garantir l'approvisionnement de la population en denrées alimentaires. Près de 80% des citoyennes et citoyens qui ont participé à la votation et la totalité des cantons ont adressé ce mandat au Conseil fédéral. Or, on ne trouve nulle trace de cette exigence du souverain dans le document du Conseil fédéral. Le gouvernement rejoint bien plus la rhétorique choquante de la présidente de la Confédération Doris Leuthard lors de l'exposition agricole OLMA. L'unique "vision" que le Conseil fédéral tente depuis des années d'appliquer avec un zèle quasi religieux en politique agricole est la suppression des frontières et l'exposition directe des exploitations agricoles familiales suisses à la production globale de masse, une concurrence à laquelle l'agriculture suisse ne pourra évidemment pas résister. Dans ces conditions, il est évident, comme l'écrit le Conseil fédéral lui-même, que l'approvisionnement de la Suisse dépendra de marchés ouverts. Lorsque la Suisse aura sacrifié toute sa production agricole nationale sur l'autel d'un libre-échange agricole global conformément à la vision fanatique d'une majorité du Conseil fédéral, la Suisse dépendra effectivement de l'étranger pour pouvoir importer la totalité de ses denrées alimentaires.

On atteint le sommet du cynisme lorsque ce même Conseil fédéral exige que l'empreinte écologique de l'économie agricole et alimentaire soit encore être réduite et que les paysans augmentent leurs performances écologiques et fassent des progrès constants en termes de protection de l'environnement. En clair, nous avons un Conseil fédéral et une administration qui considèrent l'agriculture comme un problème écologique et qui n'hésitent pas à la sacrifier pour pouvoir se vanter au niveau international avec la conclusion d'accords de libre-échange agricole et la suppression de la protection contre les importations. Il est évidemment beaucoup plus agréable de manger de la viande brésilienne et de boire du vin argentin avec les fonctionnaires de Mercosur, l'organisation du marché intérieur sud-américain qui couvre 12,8 millions de kilomètres carrés, que d'expliquer à une famille paysanne fribourgeoise comment elle va gagner assez pour vivre ou comment elle doit convaincre ses enfants de reprendre un domaine sans aucune perspective économique.

Dans la perspective de la procédure de consultation sur la Politique agricole 22+ du Conseil fédéral en 2018, l'UDC invite notamment l'Union suisse des paysans de prendre clairement position et de s'engager avec elle de toutes ses forces pour la sauvegarde d'une production agricole minimale en Suisse.

Les débats parlementaires de 2019 seront existentiels pour la production alimentaire en Suisse. Il n'est pas nécessaire à cet effet d'ouvrir les frontières ou d'imposer aux paysans des prescriptions écologiques quasi inapplicables; ce qu'il faut, s'est tout simplement améliorer les conditions-cadres de la production nationale. Au lieu de se pavaner sous les projecteurs de conférences ministérielles internationales en Argentine, le Conseil fédéral ferait mieux de s'interroger sur les moyens de faciliter effectivement le travail des agriculteurs suisses afin de réduire leurs coûts de production et d'alléger les charges bureaucratiques. C'est dans ce sens que s'engagera l'UDC.

7 commentaires

  1. Posté par S. Dumont le

    Comme dans presque toutes les initiatives, il est écrit: – Elle devra respecter le droit commercial international.
    Ce qui veut dire que c’est accepter les accords déjà signés ou à signer dans le futur. Raison pour laquelle je refuse ce genre d’initiative que je qualifie de chèque en blanc.
    Bien entendu, et je suis la première à défendre nos agriculteurs, mais le néo-libéralisme à outrance fait que tous les domaines sont et seront touchés par manque de protectionnisme…

  2. Posté par Marcassin le

    C’était à prévoir.
    Dommage que l’union suisse des paysans ait fait confiance à nos traîtres en abandonnant leur initiative.

  3. Posté par Kilian Rubner le

    Le problème c’est que le Conseil Fédéral ne fait qu’appliquer le texte voté en septembre. L’agriculture doit s’adapter au marché.

  4. Posté par Antoine le

    Encore (un de plus) déni de notre Conseil Fédéral !
    Nos 7  »sages » du CF se foutent de la gueule du peuple souverain. Cela sert à quoi d’aller voter et d’exprimer une opinion qui de toute façon ne sera jamais appliquée par le CF ?
    Exemple du 9 février 2017 contre l’immigration massive !
    Nous ne sommes plus dans une vraie démocratie, la dictature bolchévik se met en place et nous asphyxie. La REVOLUTION va balayer tous ces traîtres.

  5. Posté par Will le

    Pour info – A Delémont les autorités acceptent qu’un alsacien maraîcher vienne vendre des produits bio sur le marché en vieille ville. Moi qui croyais que c’était réservé aux résidents Suisse uniquement. Pas con le frouze ! Meilleure marge que les maraîchers Suisse, et même, possibilité de vendre moins cher. Nos politiciens se foutent totalement des petits commerces. Scandaleux !
    http://lqj.ch/region/des-legumes-qui-font-grincer-des-dents#comment-26703

  6. Posté par Nicolas le

    Les nains continuent de bafouer la volonté du Souverain. C’est juste inadmissible.

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