D’agent immobilier à recruteuse de djihadistes : une mère russe kidnappe son fils et rejoint Daesh

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Avant de rejoindre l’Etat islamique (EI), la citoyenne russe Daria Itsankova était agent immobilier et écrivait des histoires pour enfants pendant son temps libre. Mais les choses ont brutalement changé lorsqu’elle s’est convertie à l’islam, radical, qu'elle a kidnappé son fils de quatre ans pour ensuite rejoindre la Syrie, après un séjour au Daghestan.

Daria Itsankova, 38 ans, figure depuis lors sur la liste des personnes recherchées pour avoir recruté des citoyens russes afin de faire le djihad en Syrie. Désespéré, son mari s'est confié à RT.

Il y a sept ans, Daria Itsankova a kidnappé son fils unique, David, l’enlevant à son père Mikhaïl. Elle a conduit l’enfant en secret dans la république du Daghestan, dans le Sud de la Russie, d'où elle partira en Syrie. Agé aujourd'hui de 10 ans, David se trouverait quelque part en Irak, selon son père. L'enfant serait en compagnie de sa demi-soeur, dont le père, un boxeur canadien ami du poseur de bombes de Boston, Djokar Tsarnaev, a été tué au Daghestan en 2012.

Le mari de Daria Itsankova a confié à RT que sa femme était «devenue membre d’un groupe rebelle du Nord du Caucase et qu’elle s’[était] enfuie avec d’autres intégristes de l’Etat islamique». L'homme n’en revient toujours pas. «Quand on s’est rencontré, elle était une toute autre personne», se souvient-il.

En 2008, Daria Itsankova, agent immobilier, est rattrapée par des problèmes professionnels, plusieurs clients l’accusant de fraude. Pour tourner la page, elle déménage à Aleksandrov, une ville située à 120 km au nord-est de Moscou, où vivaient les parents de son mari. Au même moment, Mikhaïl déménage à Sotchi pour y travailler pendant un an. Quand il revient en 2010, sa femme lui avoue qu’elle s'est convertie à l’islam. «Je n’avais pas fait attention avant qu'elle ne commence à porter le hijab et à faire les prières musulmanes quotidiennes», confie-t-il à RT.

«Hé, tête chauve, la belle vie est finie»

«Un jour, je rentre à la maison. Daria et l’enfant ont disparu. Elle a laissé un mot sur la table informant qu’elle a déménagé dans un autre appartement», se souvient Mikhail. Mais sur la suite du message, il apprend que son épouse a commencé à vivre avec un musulman radical du nom d'Ibrahim.

Selon Mikhaïl, qui cite des propos rapporté par son fils, Ibrahim aurait maltraité l’enfant en le battant avec une ceinture ou un bâton et interdit de chanter, de lire, de dessiner et de jouer. Tous les jeux de la maison ont été jetés à la poubelle. David confie à son père que l’amant de sa mère lui a rasé la tête avec un rasoir pour dames et a dit plus tard au garçonnet : «Hé, tête chauve, la belle vie est finie.»

En 2011, les parents de Mikhaïl interviennent et réussissent à éloigner l’enfant de sa mère, qu’ils recueillent chez eux. Daria Itsankova vient parfois lui rendre visite.

Un enfant radicalisé par sa mère ?

Elle profitera d'une de ses visites pour kidnapper David et fuir pour Makhatchkala, la capitale de la république russe du Daghestan.

Lorsque Mikhaïl va voir la police, ils refusent d’engager des poursuites puisque techniquement, l’enfant est avec sa mère. On sait peu de choses sur la vie de cette femme au Daghestan.

Selon une source du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), une fois établie à Makhatchkala en 2011, Daria Itsankova a vite établi des liens avec les femmes de terroristes de l’Etat islamique et des membres de groupes rebelles locaux.

Elle s’implique ensuite apparemment dans le recrutement de terroristes et la collecte de fonds pour l'Etat islamique. Daria Itsankova se marie à l’ancien boxeur Canadien William Plotnikov et donne naissance à une fille. En 2012, il sera tué avec six autres terroristes présumés par des officiers du FSB, qui les soupçonnaient d'avoir mené des attaques, tuant plusieurs policiers au Daghestan.

Après la mort du boxeur, Daria Itsankova continue à collecter des fonds pour les terroristes, selon des informations du service de sécurité. En 2013, le FSB parvient à retrouver sa trace sans parvenir à l'arrêter. On ne sait depuis plus rien d'elle, si ce n’est qu'il y a peu, elle se trouvait en Irak, selon son mari.

Quand j’ai vu une photo terrible sur laquelle mon fils posait avec une kalachnikov, je suis presque devenu fou

Durant ces sept dernières années, Mikhaïl Machedo, le père de David, a désespérément tenté de ramener son fils à la maison. «Quand j’ai découvert en 2013 que Daria était sur une liste de terroristes, j’ai contacté toutes les autorités pour qu’elles m’aident à faire revenir David. Et quand j’ai vu une photo terrible sur laquelle mon fils posait avec une kalachnikov, je suis presque devenu fou», a raconté le père à RT. «Je veux sauver David. J’ai peur pour mon fils et pour les autres enfants. Plus le temps passe, moins il y a de chances qu’il rentre à la maison», se désole-t-il. Il a lancé un appel pour retrouver son fils sur Facebook.

Les autorités russes cherchent à rapatrier plusieurs dizaines d’enfants russes ou nés de ressortissants russes depuis des orphelinats irakiens. En août, un enfant tchétchène de quatre ans, Bilal Tagirov, avait été rapatrié en Russie après avoir vécu à Mossoul avec son père, combattant de l’Etat islamique. 

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par Léo C le

    Cette gangrène verte pourrit mêmes les Russes que je pensais plus « circonspects » envers elle.
    Comme le sont les pays de l’Europe de l’Est. Heureusement.

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