Philippot va-t-il partir ? Et est-ce un drame ?

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Lors du bureau politique, lundi, Marine Le Pen a demandé à Florian Philippot de choisir entre ses responsabilités au Front national et la tête de son association Les Patriotes. Depuis l’échec du second tour de la présidentielle, les relations avec Florian Philippot se sont fortement dégradées.

Dès le lendemain de la présidentielle Florian Philippot lançait son association Les Patriotes (dont les statuts avaient été déposés un mois avant), que plusieurs au FN voyaient comme un camouflet pour Marine Le Pen et une porte de sortie pour lui. D’autant qu’ils sont nombreux à reprocher aux frères Philippot leur stratégie pour la présidentielle. Précision personnelle : nous avons bien failli être écrasés par le rouleau compresseur de la dédiabolisation aveugle par les bons soins de Damien Philippot (frère de Florian) qui a pour sa part cherché à couper Marine Le Pen du quotidien Présent, ce qui n’a jamais fonctionné. Marine Le Pen nous a accordé cinq interviews exclusives ces derniers mois. Comme elle l’a déclaré vendredi au Parisien : « Il y a beaucoup de gens qui essaient de me tirer d’un côté de la manche ou de l’autre. Mais ils ont oublié que je suis d’une grande solidité. Je présenterai aux adhérents une ligne qui est celle que je défends depuis bien longtemps : équilibrée entre ces fameux fondamentaux et en même temps cette aspiration à protéger nos patriotes. Je ne change rien de ce que je pense. Je suis comme je suis. »

Avant la présidentielle et du haut d’un leadership que personne ne remettait en question, Marine Le Pen a arbitré les tendances au sein du FN. Depuis, les couteaux sont tirés. C’est une des raisons aussi pour lesquelles Marion Maréchal-Le Pen est partie avant la Saint-Barthélemy. Malgré les divergences de ligne avec Florian Philippot elle a toujours refusé de s’opposer frontalement à sa tante avec laquelle elle a un lien affectif très fort. Elle refusait d’être placée en première ligne contre la présidente du Front national comme certains l’y poussaient.

L’échec du second tour a mis en relief les limites de la stratégie sur la sortie de l’euro, non négociable pour Florian Philippot au détriment d’une ligne civilisationnelle. Les études des transferts de voix lors de la présidentielle l’ont montré : seuls 8 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon auxquels s’est adressée quasi exclusivement Marine Le Pen entre les deux tours se sont reportés sur elle. Contre 20 % des électeurs de François Fillon à qui elle a beaucoup moins parlé, pensant à tort que face à Emmanuel Macron, leurs voix lui étaient acquises.

Manifestement et malgré l’ultimatum de Marine, Florian Philippot n’a pas l’intention de lâcher Les Patriotes. Il a même revendiqué pleinement sa position de leader de ce courant sur RTL lundi, lançant un appel à tous ceux qui souhaiteraient le rejoindre. Jusqu’où peut-il aller ? Son départ s’il crée un nouveau trouble certain, ne sera pas comparable à la scission Mégret-Le Pen car il n’a pas le même poids dans l’appareil. Il y a seulement quelques mois par exemple il aurait été impensable que Florian Philippot qui n’a pas obtenu de siège à l’Assemblée nationale ne prenne pas la tête du groupe européen. C’est Nicolas Bay, dont le travail d’implantation dans le parti joue pour lui et tenant d’une ligne plus conservatrice, identitaire, catholique et ami de longue date de Présent, qui remplace Marine Le Pen à la tête du groupe ENL au Parlement européen.

Ceux qui n’hésitaient pas à déclarer que Marine Le Pen était « gouroutisée » et qui voyait déjà que le changement de nom prévu au congrès de 2018 ne serait qu’un ravalement de façade avec un renforcement de la ligne Philippot, ont eu tort, semble-t-il.

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3 commentaires

  1. Posté par Roland Marquis le

    Le départ de Philippot marque le début de la décadence du Front National. Ce politicien aurait pu maintenir à niveau, voire développer le parti pour une prochaine échéance démocratique de la France. Malheureusement, ce n’est pas le consensus ou la vision future qui ont prévalu, mais la flatterie d’un ego qui semble caractériser la famille Le Pen. C’est une tare dont le parti n’arrive pas à se séparer.

  2. Posté par Kilian Rubner le

    J’ai bien peur qu’en l’évinçant, le FN à perdu toute chance d’arriver au pouvoir.

  3. Posté par Coiron le

    Voilà , c’est fait ! Le feuilleton est loin de son terme , rien n’est définitif , surtout pas la défaite .

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