Djihadisme. Témoignage d’Abdel: « Les Français n’ont plus aucun patriotisme. Plus le temps avance, mieux c’est pour nous! »

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Les auteurs d'une étude sur la radicalisation publient une dizaine d'entretiens menés en prison. Interview.

Xavier Crettiez, professeur de science politique, a conclu au printemps une étude sur les processus de radicalisation pour le ministère de la Justice.

(...)

Ceux que nous avons rencontrés revendiquaient totalement leur engagement, ce qui évidemment laisse perplexe quant au travail de déradicalisation… L’un, qui dans sa cellule passe sa journée à lire le Coran, dort par terre par piété, nous a expliqué :

"Je n’ai aucune envie de tuer ni aucune haine pour la France, mais je serai contraint de le faire en sortant de prison puisque c’est Dieu qui le veut !"

En témoignent les livres que vous avez trouvés dans leurs bibliothèques…

L’un des djihadistes assez influent dont nous avons visité la cellule avait une bibliothèque très fournie. "Le Système totalitaire" de Hannah Arendt, "Surveiller et punir" de Michel Foucault, "le Contrat social" de Rousseau, "Léviathan" de Hobbes, mais également… "Le Suicide français" d’Eric Zemmour ! Et à côté, des DVD et jeux de foot.

Un autre était fasciné par un de nos collègues, le sociologue François Burgat, dont le livre l’avait, disait-il, éclairé et mis sur la voie ! On a tout de même trois djihadistes qui nous ont brandi pendant l’entretien l’ouvrage de Hannah Arendt, sur le totalitarisme. Et lu, voire relu : l’un avait soigneusement annoté des passages… Un autre nous a réclamé le tome 3 des "Origines du totalitarisme", car il n’était plus disponible à la bibliothèque de la prison.

Ils connaissent pour la plupart très bien les spécialistes de la radicalisation, Khosrokhavar, Burgat. Ou Kepel, qu’ils semblent en revanche tous vouer aux gémonies.

Effet de mode, ou d’entraînement, je ne sais pas. Mais c’est vrai que les critiques contre Kepel, qu’ils voient comme un adversaire de l’islam, étaient toutes si unanimes et ordonnées que c’en était frappant ! Assez inattendu aussi, l’adhésion de certains aux thèses de Michel Onfray. Ou d’Eric Zemmour.

(...)

Extraits de verbatim de "Soldats de Dieu"

Laïcité et dogme

Michel, jeune converti : "J’aime bien le sens des mots, 'radical', ça vient de radix qui veut dire 'racine', et 'racine', ça veut dire les fondements comme fondamentalisme. […] L’islam n’est pas apolitique, il a vocation à gérer l’Etat et, malheureusement, ce n’est pas la vision de l’islam en France. On essaie de falsifier l’islam pour faire un islam laïc."

Abdel : "Ce qui m’a conduit à vraiment m’intéresser à l’islam, ce ne sont pas les musulmans, ce sont les fachos. C’était un site facho sur Internet qui parlait de la violence de l’islam, […]. Moi, je ne voulais pas y croire. J’avais une image de l’islam où il n’y avait pas de violence. Et là, je suis allé vérifier dans le Texte et j’ai vu que c’était correct et authentique […]. Je suis allé montrer cela à la mosquée et il y a eu un malaise. […] Eux veulent adapter la religion à la vie qu’ils mènent. Alors, le djihad, ils veulent l’enlever."

Les attentats

Abdel : "Ils [les Français] sont tellement à l’ouest que, quand ils se font tuer, ils se posent la question : pourquoi on nous tue ? On a un dirigeant pour lequel on a voté et qui démarre une guerre ! […] Dans une guerre, on ne va pas séparer le chocolat et la vanille, le chocolat et la fraise. Mais là, si on est là, on boit et on s’amuse quand l’armée de son pays combat, eh bien, on doit subir !"

Achir : "Moi, quand j’ai vu que c’était un vendredi 13 et que j’ai vu ce qui s’était passé, j’ai capté direct, ils ont tapé un endroit où il ne devait pas y avoir de musulmans. Les musulmans ne vont pas dans les bars et ne soutiennent pas l’équipe de France […]. Je parle des vrais musulmans, ceux qui font la prière, qui sont plus des ikhwan (frères), qui ne vont même pas là où il y a Coca-Cola. Donc, il n’y avait pas de vrais musulmans dans ces trois endroits, […]."

Al-Qaida, Ben Laden et l’EI

Paul : "L’EI, c’est ça qui fascine. Il y a dix ans, ils – les djihadistes – étaient cachés dans des endroits, avec seulement une arme pour deux, je me souviens, je les regardais, ils étaient habillés comme des paysans, ça ne faisait pas rêver. Maintenant, quand on regarde, ce n’est pas la même chose ! C’est des productions hollywoodiennes, oui, ça fait rêver. […] Ben Laden, il parlait doucement, si on ne parlait pas arabe on n’avait pas accès, alors que maintenant, avec les traducteurs […]. Ben Laden, c’est un peu une image, un symbole, c’est comme Castro pour les communistes."

Le complotisme

Choukri : "Mon engagement est venu par Internet. Uniquement par Internet ! Je restais à Champigny. Je ne bougeais pas. Je ne travaillais pas. Je regardais les vidéos complotistes, surtout 'The Signs' [série de vidéos accessibles notamment sur YouTube]. Ça tournait beaucoup en prison. C’était en 2008-2010. A l’époque, j’étais à Villepinte [maison d’arrêt]. […] c’est vers la fin 2010 que j’ai commencé à passer du complotisme au djihadisme, de fil en aiguille."

Le virilisme

Abdel : "Une fois, j’étais dans un bus et j’ai dit à un frère qui était avec moi : comment ils vont arrêter les Français lorsque les talibans seront ici ? ! Il a rigolé, il m’a dit, mais tu penses qu’eux ils vont combattre, regarde-les ! Et là j’ai tourné mon regard et je les ai regardés les écouteurs sur la tête machin et tout, tu leur demandes de faire un 100 m ils s’écroulent par terre. Qu’est-ce qu’ils vont faire ! Les jeunes ne sont plus des jeunes ici, ils sont déjà vieux, ce n’est pas un pays de combattants… […] Prenons les Russes, par exemple. Ils combattaient, ils criaient, ils aiment leur pays et tout. Ça, c’est une armée difficile à combattre parce qu’elle a un but. Mais prenez un Français, il va combattre quoi ? La patrie ? La patrie des jeunes, c’est Apple ! Le drapeau français, ils l’ont foutu dehors. Il n’y a rien de patriotique […]. Plus le temps avance, mieux c’est pour nous ! Parce qu’on voit bien comment devient la société française. Pour l’instant, elle ne se dirige pas vers un pays de combattants."

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6 commentaires

  1. Posté par Claire le

    Il est vrai que beaucoup trop de Français, et d’Européens de l’ouest, sont tellement endoctrinés et décérébrés qu’ils sont sans défense devant les islamistes, quand encore ils ne les soutiennent pas. Cela dit, il y a pas mal « d’anciens » qui ont vécu avant l’invasion et qui la refusent, et aussi toute une génération de jeunes identitaires qui recommencent à penser et à se révolter. Ne pas négliger non plus les campagnes, très attachées à leur terre et donc à la France . Voir aussi le succès du Puy du Fou, des spectacles médiévaux de Provins, etc. Il y a là manifestement un besoin de retrouver ses racines, de s’ancrer dans un territoire, un pays.
    Reste l’immonde entre-deux, en classe d’âge, urbaine, bobo-gaucho, qui a voté Macron. Les trentenaires au sexe indéterminé que je vois tous les jours dans le métro, la génération Y, vautrée dans « sa » musique et son égoïsme narcissique très macronien, aux pseudo-mâles avachis et dépourvus de muscles, aux femelles débiles et ricanantes. Certes, ceux-là sont de la chair à canon. Les autres ont sûrement encore un pouvoir de résistance, bien limité par les lois liberticides qui leur imposent de se laisser tuer ou violer avant de réagir.

  2. Posté par Marco le

    Ces raclures de la secte ont totalement raison, autant l’islamisation du pays n’est pas un fantasme autant il est criant de vérité que la majorité de la population autochtone est d’une incroyable et immonde lâcheté. Lorsque l’on compare aves quasi tous les peuples d’Europe de l’Est, alors il est flagrant que le futur du continent se fera la-bas, la partie occidentale est déjà morte.

    Lorsqu’un peuple depuis 50 ans vote pour des crapuleux et mafieux, alors ce peuple n’est plus une victime mais complice des traîtres et crimineles qui veulent notre éradication biologique. Un peuple complice se doit de disparaître dans les chiottes de l’histoire.

  3. Posté par Goupil mains rouges le

    Ces petits cons qui, rappelons-le, ont croupi en prison, et sur lesquels Allah chie joyeusement, se permettent de nous juger, alors que les musulmans ne produisent rien du tout. Tout ce qu’ils achètent est fabriqué pas les kouffars, les mécréants, les infidèles. On devrait les exiler tout nus dans le désert et on verrait comment ils se débrouillent. Ce n’est en tout cas pas en levant le cul et en baissant la tête 5 fois par jour.

  4. Posté par SD-Vintage le

    Et on essaie de nous faire croire que les jihadistes sont des abrutis incultes ne connaissant rien à l’Islam.
    François Burgat est un gauchiste : « Il explique la montée de l’islamisme radical en France par des raisons essentiellement politiques (politiques d’intégration, passé colonial de la France non assumé, politique étrangère » (wiki). En fait, pour lui l’Islam n’est pas responsable. C’est une religion de paix d’amour et de tolérance.
    La France qu’ils décrivent est une France de gauche Libération / Pape François.
    Les chercheurs sont tous de gauche et pro Islam.

  5. Posté par Dupond le

    Le cafard confond le bobo des villes avec le matcho de la cambrousse !!! le cafard est un assisté , le bebert de la cambrousse est un chasseur ,il produira de la richesse pour survivre et il connait chaque recoin de son village pour pieger le cafard qui aurait l’impertinence d’avancer en terrain miné .

  6. Posté par Léo C le

    Il est vrai que l’Occupation en France ne plaide pas en notre faveur. Tous criaient « Vive Pétain » lors de sa visite en avril 44 et « Vive de Gaulle » 3 mois plus tard.
    Avec cela les lettres de dénonciation qui pleuvaient quotidiennement peuvent laisser croire que nous sommes couards et veules.

    Néanmoins ne crie pas trop tôt victoire sale cafard !

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