Chef adjoint du Hezbollah à RT : «L’Occident souhaite que le Moyen-Orient reste divisé» (VIDEO)

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Le chef-adjoint du Hezbollah, la milice chiite libanaise considérée comme une organisation terroriste par l'Union européenne et des pays comme les Etats-Unis, a accordé une interview exclusive au journaliste de RT Eisa Ali dans un lieux secret de Beyrouth, la capitale du Liban. Au cours de son entretien, le Cheikh Naim Kassem, l'un des dirigeants les plus âgés de la milice chiite s'est exprimé à propos de la politique américaine et occidentale en Syrie. 

Selon lui, les Etats-Unis ont voulu à tout prix évincer Assad du pouvoir, mais n'y sont pas parvenus. C'est pourquoi, dès son élection à la Maison Blanche, le nouveau président américain Donald Trump a opté pour une nouvelle approche en Syrie.

Selon le Cheikh, l’Occident voudrait faire du Moyen-Orient une région divisée où les pays seraient embourbés dans des guerres intestines. «Ainsi, les pays de la région seront affaiblis et l’Occident pourra mener sa politique, en replaçant les acteurs régionaux dans sa sphère d’influence», a-t-il expliqué.

«C’est pourquoi, lorsque le président américain Trump a décidé de concentrer ses efforts sur la lutte contre Daesh, cela ne signifiait pas du tout qu’il s’était mis à soutenir le président Assad. Mais cela montre que Trump veut résoudre le problème de Daesh qui a engendré une crise mondiale. Il veut vaincre ce monstre féroce qu’ils ont créé et tenté d’utiliser à leurs fins», a poursuivi le Chekh Naim Kassem.

«Les Etats-Unis ont essuyé une défaite en Syrie. Ils ont misé sur l’élimination du président Assad et cherché à renverser le régime. Quand ils ont échoué, et cela de plusieurs points de vue – que ce soit la présence militaire, le soutien à l’opposition et la collaboration au niveau régional avec les pays arabes, qui voulaient aussi un changement du régime en Syrie dans les intérêts d’Israël – alors, ils sont passés à une nouvelle étape, en optant pour une autre politique. Cette politique ne sous-entend pas une confrontation directe avec Bachar el-Assad, car ils n’en sont tout simplement pas capables. Ils comprennent que Daesh qu’ils soutenaient, agit aussi bien contre eux que contre le peuple syrien», a déclaré le chef adjoint du Hezbollah.

«Nous respecterons le choix du peuple syrien quel qu'il soit»

Naim Kassem a également déclaré que le Hezbollah considérait Bachar el-Assad comme le président légitime de la Syrie qui «guide son peuple et son pays dans une période de guerre difficile». Selon lui, son éviction est l'intérêt premier de Washington qui souhaiterait l'instauration en Syrie d'un gouvernement favorable à la politique des Etats-Unis et d'Israël.

Il a cependant tenu à souligner que le destin du président syrien dépendait exclusivement de son peuple et de personne d'autre. «Nous soutenons entièrement les choix du peuple syrien. Qu'il s'agisse de la tenue d'élections ou d'une intervention extérieure dans le pays, nous respecterons son choix», a-t-il déclaré.  

«Israël participe à la destruction de la Syrie»

Le Cheikh Kassem a également accusé Israël d'alimenter le conflit syrien en soutenant les groupes armés d'opposition au gouvernement qui combattent les forces syriennes et les milices qui y sont affiliées dans la ville de Daraa, au sud-ouest du pays, ainsi que sur le plateau du Golan occupé par Israël.

Il a notamment rappelé que plus de 3 000 militants anti-gouvernementaux avaient été soignés dans des hôpitaux israéliens et qu'Israël fournissait des armes, des munitions et de la nourriture à l'opposition syrienne.

Lire aussi : Pour son plus vaste exercice militaire en 20 ans, Israël simulera une intervention au Liban

Selon le Cheikh Kassem, l'accord de cessez-le-feu entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour le sud-ouest de la Syrie a porté atteinte aux prétendues aspirations d'Israël, car il ne comprenait pas l'élimination du Hezbollah de ses positions dans la zone frontalière. Peu de temps après la conclusion de l'accord en juillet dernier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait dénoncé l'accord, affirmant qu'il pourrait renforcer l'influence iranienne en Syrie.

Le 30 août dernier, Daesh a été chassé de la frontière libano-syrienne à la suite de combats intenses entre l'armée syrienne et le Hezbollah d'une part, et les terroristes d'autre part. Un accord controversé de cessez-le-feu prévoyant l'évacuation des djihadistes vers Deir ez-Zor, seule province syrienne encore sous contrôle de l'organisation, située dans l'est du pays non loin de la frontière irakienne, avait été conclu entre les deux parties. Celui-ci, ayant permis l'évacuation de quelque 300 terroristes de l'Etat islamique et, à peu près autant de membres de leurs famille des montagnes de Qalamoun vers la province orientale de Deir er-Zor (non loin de l'Irak) et avait été critiqué, notamment par Bagdad.

L'accord prévoyait en outre le rapatriement au Liban des corps de huit militaires libanais tués par les terroristes. Le Cheikh Kassem a justifié cette décision en expliquant que le Hezbollah ignorait si les soldats étaient vivants ou morts et que c'était «une opportunité importante qui ne se serait plus présentée».

Depuis le début du conflit syrien, il y a six ans, le Hezbollah a été impliqué dans la lutte contre les terroristes de l'Etat islamique et du Front Al-Nosra en Syrie en coopération avec les forces gouvernementales syriennes. Le groupe, classé comme entité terroriste en Occident et dans la plupart des pays de la Ligue arabe, a été à plusieurs reprises ciblé par des raids aériens israéliens sur le sol syrien.

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