Quarante ans plus tard, des avortements toujours aussi nombreux

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« Sainte » Simone n’est plus. D’éditions spéciales en reportages en passant par la collecte d’hommages dithyrambiques, sa vie a défilé sur les ondes et les écrans. Vaste concert de louanges, donc, pour Simone Veil, la féministe que l’on encense pour avoir défendu la loi portant son nom qui légalisait l’avortement, quelques années seulement après que Lucien Neuwirth ait légalisé la contraception. Les deux mamelles du malheur français.

D’exception, l’avortement est désormais devenu un droit que l’Etat défend jalousement.

L’ancien ministre de la Santé porte une lourde responsabilité dans le génocide qui mutile notre pays depuis plus de quarante ans. Mais, comme le faisait remarquer Guy Rouvrais (Présent du 4 juillet), les reponsables politiques qui ont voulu ces bouleversements sociétaux partagent sa culpabilité : Jacques Chirac, alors Premier ministre, ou encore Valéry Giscard d’Estaing, dont Simone Veil note dans ses mémoires que, bien que de culture et de pratique catholiques, il a voulu cette réforme « de toutes ses forces ». Que dire du silence assourdissant des évêques de France en 1974 ? Elle avouait elle-même avoir été surprise de ce manque de réaction – et ravie certainement – persuadée qu’une levée de boucliers de l’épiscopat aurait pu faire capoter sa loi.

Un silence que ce même épiscopat a rompu au moment de sa mort. Non pour dénoncer celle qui a présidé au massacre de tant d’enfants mais pour saluer, dans un tweet, « sa stature de femme d’Etat, sa volonté de bâtir une Europe fraternelle, sa conviction que l’avortement est toujours un drame ». Belle hypocrisie. Car si la loi Veil, dans son interprétation actuelle, a effectivement dépassé largement la volonté de son instigatrice, elle demeure celle qui a ouvert la boîte de Pandore.

Qu’en est-il 42 ans après la promulgation de la loi ? Moins d’avortements ? Des femmes plus heureuses ? Des enfants épanouis parce que vraiment désirés – et donc forcément programmés ? Même pas ! Malgré le matraquage gouvernemental sur la contraception et l’IVG, le nombre d’avortements reste très élevé – ce qu’avaient d’ailleurs prédit les opposants à la loi Veil. Aujourd’hui encore, il s’en pratique en moyenne 220 000 par an, soit près de neuf millions d’enfants tués depuis 1975. Aujourd’hui, une Française sur trois a recours à l’avortement au cours de sa vie ce qui porte, tout de même, à s’interroger sur l’efficacité de cette contraception dont on nous vante tant les bienfaits. Pourtant, 72 % des avortements réalisés le sont sur des femmes prenant une contraception – et pour 42 % d’entre elles une contraception considérée comme théoriquement « très efficace » de type pilule ou stérilet. La belle affaire !

De fait, actuellement six grossesses non désirées sur dix débouchent sur un avortement. Notre société ne tolère plus l’imprévu. L’enfant hors planification est vécu comme une menace, un boulet dont il faut se débarrasser à tout prix. L’avortement, contrairement à ce que prévoyait Simone Veil, est donc devenu un moyen de contraception comme un autre. « Le choix d’interrompre ou non une grossesse est devenu un droit plus qu’un dernier recours », note l’INED dans une étude. Tout est dit. Puisque c’est un droit, garanti, jalousement gardé et protégé par l’Etat, pourquoi s’en priver ? D’autant qu’il est remboursé à 100 %. La notion de détresse a explosé en plein vol, en même temps que le temps de réflexion. Ne reste plus que l’individualisme et l’égoïsme forcené qui rongent notre époque et justifient tous les crimes. Comme celui de tuer un enfant dans le sein de sa mère, parce qu’il n’arrive pas au bon moment.

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