Pour une nouvelle lecture du Coran

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Par Sami Aldeeb

Ceux qui suivent

peuvent constater mon grand intérêt pour le Coran.

Les croyants s’indignent parce qu’ils voient dans mon activisme une critique du Coran et une volonté d’éloigner les gens de l’Islam – et ils ont raison.

Mais cela nécessite des éclaircissements.

La critique est la base de tout progrès social, intellectuel et économique. L’enseignant qui montre à l’élève ses erreurs contribue à son développement. Sans cela, l’élève reste dans l’ignorance. Au lieu de maudire son enseignant, il devrait le remercier pour la correction de ses erreurs, car l’intention de l’enseignant n’est pas de l’humilier mais de développer ses talents.

C’est la raison pour laquelle j’ai lancé une pétition «pour la création du Prix Nobel de l’idiotie» https://goo.gl/lv4OqO dont le but est de dénoncer ceux qui contribuent à la régression du monde arabe et musulman et empêchent son progrès social et scientifique. Un tel prix devrait être décerné chaque année à cinq personnes ou institutions qui se sont illustrées par leur idiotie. Et le premier lauréat à mes yeux devrait être l’Azhar.

En ce qui concerne l’islam, je crois qu’il constitue un obstacle fondamental à l’avancement de notre société. Je vois que la position du monde arabe et musulman, qui se répète comme un perroquet, nous a conduit aux flots de sang et aux destructions que nous constatons. Dans ce domaine, j’ai lancé une autre pétition «pour la nomination d’un nouveau prophète» https://goo.gl/X1GQUa visant à choisir un nouveau prophète en lieu et place de Mahomet, étant donné que Mahomet, l’islam et le Coran du VIIe siècle ne sont pas adaptés à notre siècle. Et je ne suis pas le seul à le dire. Le regretté Mahmoud Mohammad Taha a suggéré de laisser de côté le Coran et l’islam de Médine et de réactiver le Coran et l’islam de La Mecque. Je termine actuellement un livre en arabe et en français sur ce penseur qui a été pendu en 1985 à l’instigation de Al-Azhar et de la Ligue islamique mondiale.

Ma critique du Coran n’équivaut pas à un manque de respect. Je suis contre le fait de brûler le Coran ou de le piétiner comme le font certains musulmans et chrétiens. Le Coran fait partie de la civilisation humaine, et il ne se limite pas aux musulmans. Mais il est erroné de le sacraliser comme le font les musulmans. Je recommande de le lire d’une nouvelle façon, comme l’ont fait les Occidentaux avec l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. À l’heure actuelle, j’enregistre de nombreuses vidéos sur les erreurs et les sources du Coran ainsi que pour favoriser la compréhension du Coran.

La civilisation moderne, occidentale et non occidentale, dont nous bénéficions des réalisations scientifiques, techniques et matérielles, s’est construite notamment sur la critique des livres saints. Cette année, l’Allemagne commémore le 500e anniversaire de la réforme du christianisme entreprise par Martin Luther (1483-1546). Luther a initié cette réforme par la traduction de la Bible en allemand afin que les gens puissent la lire et la comprendre, cassant ainsi le monopole du clergé dans ce domaine. Un rôle similaire a été joué par William Tyndale (né en 1494 et étranglé sur décision de l’Église en 1536). Celui-ci a commencé la traduction anglaise de la Bible dans même but. Ces deux traducteurs des livres saints ont vécu pendant la même période, et l’Église les a persécutés parce qu’ils ont permis au peuple de mieux comprendre les livres sacrés et de briser le pouvoir de l’Église.

Bien sûr, je ne me place pas au même niveau de ces deux traducteurs, mais j’essaie de poursuivre le même but: faciliter la compréhension du Coran par le peuple afin qu’il dépasse le stade de la répétition mécanique pour passer à celui de la compréhension. Il est connu que le monde arabe et musulman grouille de centres pour la mémorisation du Coran, mais il n’y a aucun centre pour la compréhension du Coran.

Récemment, j’ai cherché un Coran audio en arabe permettant de l’entendre sans la récitation psalmodiée, mais je n’ai trouvé aucun enregistrement. Cela en soi est une indication du refus du clergé à ce que les musulmans puissent comprendre le Coran. Ils veulent que le Coran soit entouré par l’aura de sainteté que procure la psalmodie. Vous pouvez être subjugué par la beauté de la voix du cheikh Abdul Basit Abdul Samad psalmodiant le Coran … mais qui sait ce qu’il dit? Les pays arabes et musulmans publient le Coran dans un bel ouvrage doré séduisant, mais sans aucun effort typographique permettant sa compréhension. Il n’y a ni point, ni virgule, ni point d’interrogation, ni paragraphes distincts. Ils veulent donner au musulman une œuvre d’art qu’il peut exposer chez lui, sans rien y comprendre.

On observera à cet égard la belle calligraphie des versets du Coran sur les parois des mosquées et ailleurs, où les lettres sont enchevêtrées dans des arabesques magnifiques, mais que personne ne peut lire.

On remarquera aussi le refus des autorités musulmanes de traduire le Coran en dialecte arabe, la langue originale du Coran étant largement incompréhensible au commun des mortels. Certains ont entrepris une telle traduction, mais ils ont été sévèrement critiqués. Il est certain qu’une telle traduction dialectale contribuerait à lever le caractère sacré du Coran. Ce qui constitue une étape essentielle pour le raisonnement. Voir cet article en arabe https://goo.gl/grYntG

Il y a donc insistance sur la forme, plutôt que sur le contenu du Coran.

Pour briser cette méthode stupide digne d’un perroquet dans la présentation du Coran, j’ai réalisé une édition arabe du Coran dans laquelle j’ai introduit pour la première fois dans l’histoire la ponctuation moderne (point, virgule, point d’interrogation etc.), en indiquant les «circonstances de la révélation», les versets abrogés et abrogeants, le sens des mots difficiles, les erreurs linguistiques (plus de 2500 erreurs), les variantes du Coran et les sources juives, chrétiennes et autres du Coran.

C’est aussi la première fois dans l’histoire que le Coran (en arabe) est présenté dans l’ordre chronologique – au lieu de l’ordre absurde actuel du Coran selon la langueur des chapitres. Une telle présentation chronologique permet de distinguer l’évolution du Coran, d’un texte plus ou moins pacifique pendant la période mecquoise à un texte violent et contraire aux droits de l’homme pendant la période médinoise. Et je ne suis pas le seul à le penser. Les Professeurs Mohamed Ahmed Khalaf Allah et Hamed Abu Zayd et Sayyid Al-Qimni avaient proposé la publication du Coran dans l’ordre chronologique. Mais personne n’a osé le faire. J’ai eu le privilège de mettre en pratique cette idée.

J’ai mis mon édition arabe gratuitement à la disposition des lecteurs. J’ai aussi publié un ouvrage consacré aux 2500 erreurs linguistiques conjointement au texte arabe du Coran. Il s’agit de l’unique livre de ce genre dans l’histoire. Je ne prétends pas à l’infaillibilité. Je cherche simplement à ouvrir la porte à une compréhension, une étude et un enseignement du Coran de façon nouvelle qui je l’espère sera adoptée par les universités arabes, musulmanes et occidentales dans le proche avenir. Et pour faire parvenir aux Occidentaux cette idée relative à l’ordre chronologique du Coran, j’ai traduit le Coran en français, en anglais et en italien (actuellement sous presse) dans l’ordre chronologique, avec indication des sources du Coran, ses variantes et ses versets abrogés et abrogeants, devenant ainsi le premier traducteur du Coran en trois langues. Le lecteur trouve ces livres aux adresses suivantes:

Traduction française https://goo.gl/wIXhhN
Édition arabe https://goo.gl/nKsJT4
English translation https://goo.gl/wQ6Twq
Linguistic errors in the Koran (in Arabic) https://goo.gl/QCKIax

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Face à cet effort, des gens m’accusent de recevoir un financement de la part d’organismes étrangers et d’être un agent franc-maçon, un sioniste, un impérialiste, etc. au service d’un agenda secret. D’autres pensent que je dirige une institution immense pour la réalisation de mes ouvrages et mes traductions.

Mais en fait, tout ce que je fais est un effort personnel. C’est un don de ma personne pour tous ceux qui veulent comprendre et sortir de la cage des perroquets. Mon bureau (ou pour ainsi dire ma cellule) est ouvert à tout journaliste ou à toute télévision qui veut vérifier ce fait. En ce qui concerne l’agenda secret que je poursuis, il s’agit d’un projet exposé à tous: éclairer les esprits. Ce qui irrite énormément ceux qui estiment que le meilleur moyen pour dominer les autres est de les maintenir dans l’ignorance.

Oui, je fais tout cela par effort personnel. Mais je ne refuse pas que certains fassent un don pour soutenir ce projet de réactivation de la raison, pourvu que cela soit sans conditions. Vous pouvez faire un don pour soutenir mes recherches ici https://www.paypal.me/aldeeb ou me contacter à mon adresse [email protected]

Dr Sami Aldeeb, Professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman
Traducteur du Coran en français et en anglais, et auteur de nombreux ouvrages

7 commentaires

  1. Posté par AHMIMED BENGUESMIA CHADLY le

    le coran,l’ancien testament ,le nouveau testament,en fait c’est l’etre humain qui est au centre du message divin,ce n’est pas le livre en lui meme,mais plutot la lecture et la comprehension du message divin

  2. Posté par miranda le

    L’Islam, reste la grande préoccupation de ce siècle, parce qu’il peine à vouloir se réformer. la grande question est : Pourquoi cette impossibilité à se réformer?

    Est-ce que cette religion offre un tel pouvoir aux religieux, qu’il serait « mortel » pour eux d’y renoncer? Le pouvoir c’est bien connu peut avoir l’effet d’une drogue.

    Quels repères peuvent avoir les musulmans quand cette religion a été « écrite » des siècles après la mort du prophète.

    Tous les califes ont dû orienter cette religion dans le sens qui leur convenait et surtout celui de parvenir à soumettre leurs sujets.

    Alors, il faudrait que les musulmans décident de ce qu’est une religion.

    En principe une religion invite à une élévation de l’esprit, à oeuvrer pour le bien d’autrui, à se détacher de l’emprise des pulsions etc….

    Mais quand une religion ressemble à une idéologie, à un manuel d’usage de la guerre et de la domination du monde entier par l’OUMMA, peut-elle encore se prévaloir d’être une religion.

  3. Posté par miranda le

    NOUS SALUONS VOTRE COURAGE MR ALDEEB
    Mais je vous trouve bien seul dans votre entreprise. Quelles personnalités musulmanes sont prêtes à vous aider, à vous soutenir?

    Vous faites partie de ces héros que l’on peut compter sur les doigts d’une ou des deux mains.

    Ceci est attristant, car cela veut peut être dire que le côté « lobotomisant » et effrayant de cette religion (peine de mort pour l’apostat ou toute critique de l’Islam ) exerce encore sa toute puissance sur les individus.

    Quels repères peuvent avoir les musulmans quand cette religion a été « écrite » des siècles après la mort du prophète.
    Tous les califes ont dû orienter cette religion dans le sens qui leur convenait et surtout celui de parvenir à soumettre leurs sujets.
    Alors, il faudrait que les musulmans décident de ce qu’est une religion. En principe une religion invite à une élévation de l’esprit, à oeuvrer pour le bien d’autrui, à se détacher de l’emprise des pulsions etc….
    Mais quand une religion ressemble à une idéologie, à un manuel d’usage de la guerre et de la domination du monde entier par l’OUMMA, peut-elle encore se prévaloir d’être une religion.

  4. Posté par jsg le

    Ramener le Coran à ce qui s’est dit avant Médine ? Certes, ça élimine une partie des sourates mortifères, mais pas les versets sataniques et sa suite de fatwas, ni la sourate 16 v106 qui est une menace à toute vélléité d’apostasie !
    Une vraie foi, est une quête personnelle qui ne doit pas sous-entendre une quelconque menace, donc, en occident il n’y a pas de place pour l’islam, car celui-ci ne se réformera jamais, et restera violent !

  5. Posté par Marco le

    Il s’agirait plutôt d’interdire et de bruler le coran…

  6. Posté par Sami aldeeb le

    Cet article s’adresse en premier lieu aux musulmans qui vivent dans les pays à majorité musulmane. Raison pour laquelle il a été écrit originairement en arabe https://goo.gl/7kSiZ7.
    Mais il peut être utile aussi aux pays occidentaux. Dans ces derniers, la faute incombe non pas aux musulmans, mais aux dirigeants, aux intellectuels, aux universitaires et aux journalistes occidentaux. Ils ne veulent pas voir la réalité, ou sont trop bêtes pour la voir. Deux indications parmi tant d’autres:
    – le colloque qui s’organisera le 11 septembre à l’Université de Fribourg sur “l’hostilité envers les musulmans” http://wp.me/p1gLKx-hWI, et
    – la gestion désastreuse de la crise migratoire, dont la solution est pourtant simple: prendre la moitié de l’Arabie saoudite et la moitié de ses ressources pétrolières pour créer un protectorat international pouvant contenir 100 millions de réfugiés http://wp.me/p1gLKx-fDa
    Je fais mon devoir d’informer, par acquis de conscience.

  7. Posté par Bussy le

    J’admire le courage et l’abnégation de Monsieur Sami Aldeeb, mais franchement, se battre avec les musulmans pendant 50 ans jusqu’à ce qu’ils arrivent à éventuellement réformer leur coran me paraît hors d’atteinte !
    Sans ce problème apporté par une secte moyenâgeuse et arriérée les choses en occident me paraissent déjà très mal barrées, alors d’ajouter un problème ne me semble pas utile, d’autant plus que les musulmans sont insistants, usants, geignants, énervants, pas occidentaux pour un sou !
    La solution : le communautarisme à l’échelle des pays, les musulmans dans des pays musulmans, les occidentaux dans des pays occidentaux, et des contacts enrichissants en se visitant les uns les autres pendant les vacances !
    Personnellement, plutôt mourir et tout faire péter que vivre sous la charia !

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