La République tchèque ne veut pas de l’euro, martèle le favori aux élections d’octobre 2017

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Andrej Babis, favori des élections législatives prévues en octobre, ne trouve aucun mérite à la monnaie unique. «Pas d'euro. Je ne veux pas de l'euro. Nous ne voulons pas de l'euro ici», a-t-il asséné lors d'une interview accordée à l'agence Bloomberg. Homme d'affaires, millionnaire et candidat du parti libéral ANO («Oui» en tchèque), il estime que la couronne tchèque permettrait d'isoler le pays de la crise économique et surtout financière qui touche l'Union européenne. «Tout le monde sait que [l'euro] est en faillite», a-t-il souligné, «[et] il s'agit de notre souveraineté». «Je veux une couronne tchèque ainsi qu'une banque centrale indépendante», a-t-il clairement fait savoir, excluant toute ingérence de Bruxelles dans les choix économiques et monétaires de la République tchèque.

Sur la question du maintien d'une monnaie nationale indépendante de la Banque centrale européenne, Andrej Babis joue sur du velours, alors que l'opinion publique est très attachée à la couronne tchèque et ne veut pas d'un passage à la monnaie européenne pilotée depuis Francfort, se satisfaisant de la double circulation de leur monnaie et de l'euro. Plusieurs grandes chaînes de magasins en République tchèque l'acceptent d'ores et déjà en guise de paiement. Après l'entrée de leur pays au sein de l'Union européenne en 2004, les Tchèques ne semblent pas vouloir aller plus loin en matière d'intégration européenne.

La République tchèque fait par ailleurs partie du groupe informel de Visegrad, groupe que l'on pourrait qualifier de «dissident» qui comprend la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie. Ces Etats membres, sur une position plus souverainiste, se montrent plutôt critiques à l'égard de la politique migratoire européenne. Andrej Babis a ainsi déclaré à Bloomberg que les identités nationales étaient sans doute les meilleurs atouts de l'Union européenne. «S'il advient un jour qu'il y ait plus de musulmans que de Belges à Bruxelles, c'est leur problème», a-t-il estimé, «[mais] ils ne nous diront pas qui peut vivre chez nous».

Le message a le mérite d'être clair. La Commission européenne a en effet annoncé le 13 juin qu'elle allait lancer des procédures légales contre la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, pour leur refus catégorique d'accueillir des demandeurs d'asile en provenance d'Italie et de Grèce.

Lire aussi : Varsovie accuse Macron d'«antipathie» vis-à-vis de l'Europe centrale

 

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2 commentaires

  1. Posté par Le Taz le

    Et il a bien raison, un pays qui renonce à battre monnaie ne contrôle plus sa politique économique, il confie à des tiers le droit de faire tourner la planche à billet. L’Euro est une catastrophe pour tous les pays du sud de l’Europe, seuls quelques pays du nord en tirent un avantage discutable.

  2. Posté par Albert le

    Et bien c’est très bien! Enfin une pression claire contre le dirigisme de l’oligarchie de fonctionnaires européens et de politiciens élus de manière non légitime et anti-démocratique au sommet de la direction de l’Europe de la finance et des criminels en col blanc! Les autres « petits pays » ne peuvent que s’en réjouir: voilà de quoi repenser au type d’Europe dans laquelle les différents peuples nationaux veulent pouvoir vivre et s’épanouir!

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