Poutine invite l’OTAN à cesser d’inventer des «menaces imaginaires provenant de la Russie»

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«Arrêtez d'inventer des menaces imaginaires provenant de la Russie [...] Vous vous effrayez vous-même. Vous vous basez sur des données imaginaires», a déclaré Vladimir Poutine à l'adresse des pays membres de l'Alliance atlantique, lors d'un long entretien au Figaro mené le 30 mai, à l'issue de sa rencontre avec le locataire de l'Elysée à Versailles.

Quel est le problème numéro un pour la sécurité, aujourd'hui? C'est le terrorisme islamiste

Dans cette interview, le maître du Kremlin a rappelé sa volonté de coopération avec les pays membres de l'OTAN, en particulier dans la lutte contre leur ennemi commun : le djihadisme. «La seule perspective, c'est la coopération dans tous les domaines. Y compris pour la sécurité. Quel est le problème numéro un pour la sécurité, aujourd'hui? C'est le terrorisme islamiste», a martelé le chef d'Etat. «En Europe, ça pète. En Russie, ça pète. En Belgique, ça pète», a-t-il ajouté.

Or, selon lui, la bonne coopération de Moscou et des Occidentaux est entravée par les fantasmes que ces derniers entretiennent sur la supposée «menace» russe. Ces fantasmes ont été invoqués pour justifier l'extension de l'OTAN en Europe de l'Est et l'établissement d'un bouclier anti-missiles américain aux portes de la Russie – des mesures régulièrement dénoncées par le Kremlin. «Ce [bouclier anti-missiles] crée forcément une menace pour nos forces et rompt avec l'équilibre stratégique, ce qui est extrêmement dangereux pour la sécurité internationale», a souligné le président russe.

Emmanuel Macron ? Un président «pragmatique»

Revenant sur sa rencontre avec son nouvel homologue français, Vladimir Poutine a jugé que ce dernier avait «sa propre vision des choses dans le domaine international», c'est-à-dire, globalement, une vision très «pragmatique». Il a en outre noté qu'il existait des points de convergence entre eux, ce qui devrait leur permettre de travailler ensemble sur les dossiers internationaux.

Pour Poutine, c'est au peuple syrien de décider de l'avenir de Bachar el-Assad

Concernant la crise syrienne, Vladimir Poutine a souligné «l'approche constructive» de la Turquie et de l'Iran et a expliqué qu'il souhaitait s'appuyer sur le cessez-le-feu et les zones de désescalade comme fondements du processus de paix. 

Sur l'avenir de Bachar el-Assad, le président russe a été très clair : «Je ne me crois pas en mesure de décider de l'avenir politique de l'État syrien, que ce soit avec ou sans Bachar el-Assad. C'est une question qui revient au peuple syrien.»

Il a ensuite rebondi sur les accusations visant le gouvernement syrien sur l'emploi d'armes chimiques, rappelant que «les Américains et toutes les parties intéressées» avaient refusé d'inspecter aussi bien l'aérodrome d'où auraient décollé des avions portant des missiles chimiques que l'endroit où l'incident chimique est survenu.

Selon nos informations, il n'y a aucune preuve de l'utilisation d'armes chimiques par Assad

«Selon nos informations, il n'y a aucune preuve de l'utilisation d'armes chimiques par Assad», a tonné le maître du Kremlin.

Lire aussi : Lavrov : l’OIAC refuse d'enquêter sur l’attaque chimique dans le but de «renverser el-Assad»

En Ukraine : aller vers l'attribution d'une autonomie légale aux régions en révolte contre Kiev

Sur la question ukrainienne, le président russe a estimé que la balle était du côté des autorités de Kiev pour la réalisation des accords de Minsk, qui doivent aboutir à «l'attribution d'une autonomie légale aux régions en révolte contre Kiev». «Il faut introduire la loi déjà adoptée par le Parlement ukrainien sur le statut spécial de ces territoires», a-t-il dit aux journalistes du Figaro, rappelant qu'elle avait été adoptée mais pas signée par le président, et donc pas entrée en vigueur.

Il a également insisté sur la nécessité de travailler à la rénovation «sociale et économique des républiques non reconnues» (les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk).

Trump ? «Je ne m'attendais à rien de bon de [sa] part»

Le président russe a également confié au Figaro qu'il ne s'était fait aucune illusion sur l'évolution de la relation russo-américaine après la victoire de Donald Trump, alors même que celui-ci avait fait campagne sur un réchauffement des relations bilatérales : «Je ne m'attendais à rien de bon de la part du [nouveau] président des États-Unis.»

Il estime qu'une amélioration est difficilement envisageable dans la mesure où «les personnes qui ont perdu les élections présidentielles» continuent à jouer la carte antirusse.

L'ingérence russe dans les élections est «une fiction»

Interrogé sur les accusations d'ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine, Vladimir Poutine a affirmé que celles-ci se fondaient sur de la «fiction».

Le président russe a en outre estimé qu'il était inutile pour quiconque d'essayer de truquer l'élection américaine, étant donné que la «bureaucratie» en Amérique était très puissante. «La personne élue a son opinion, ses idéaux, sa vision des choses, mais le lendemain des élections, des personnes avec des attachés-cases, des costumes-cravates et des chemises blanches viennent lui expliquer comment il doit agir en bon président», a-t-il fait remarquer.

Elections en Russie en 2018 : Poutine garde le secret sur sa candidature

Enfin, à l'approche des élections législatives et présidentielles russes (en 2018), le maître du Kremlin n'a pas levé le voile sur ses intentions : «En ce qui concerne ma candidature, pour moi, il est trop tôt pour en parler.»

Le président russe en a profité pour rappeler que toutes les dernières campagnes électorales s'étaient tenues dans le cadre de la législation en vigueur dans le pays. «Toutes les personnes qui emploieront des moyens légaux pourront participer aux élections [de 2018] à tous les niveaux», a-t-il complété.

 

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4 commentaires

  1. Posté par L i m le

    @Elsaesser,
    « Quel est le problème numéro un pour la sécurité, aujourd’hui? C’est le terrorisme islamiste »

    Je dirais qu’un couteau peut être dangereux, ça dépend beaucoup d’où il se trouve, faire entrer des millions d’enragés ayant subis des dictatures sanguinaires est aussi très dangereux !!

    C’est ce que font tous les partis politiques, même ceux qui prétendent le contraire !!!!!

  2. Posté par Elsaesser le

    « Quel est le problème numéro un pour la sécurité, aujourd’hui? C’est le terrorisme islamiste »

    Ce terrorisme islamiste a pour nom daesch, qui est soutenu par l’arabie saoudite qui a corrompu jusqu’à la moelle tous les gouvernement occidentaux qui lui lèchent les babouches. Eradiquer daesch peut se faire en quelques jours, si les Américains et les Russes le veulent, mais ensuite il faudra en finir avec l’arabie saoudite, et dégauchiser l’europe comme du temps de la dénazification.

  3. Posté par L i m ., le

    Concernant Macron, avec le scandale « Ferrand », il n’a plus d’autorité, ça n’aura pas durer très longtemps, pour autant qu’il en eu avec des présidentielles aussi putrides et noyautées !

    Alors que Poutine ne se fie pas trop au mirage français, c’est du vide !!!!

  4. Posté par Bussy le

    Ce Poutine semble tellement plein de bon sens qu’il ne peut qu’être haï par certains autres !
    Et j’aime bien son avis sur les présidents américains….. « La personne élue a son opinion, ses idéaux, sa vision des choses, mais le lendemain des élections, des personnes avec des attachés-cases, des costumes-cravates et des chemises blanches viennent lui expliquer comment il doit agir en bon président »…… c’est tellement ce qui semble être arrivé à Trump !
    D’autres n’ont pas besoin de la visite de ses hommes aux attachés-cases, ils font spontanément ce qu’ils doivent faire, en brouillant un peu les pistes au début….

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