Rappel. « La mafia albanaise traquée par la justice dans le Chablais »

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La mafia albanaise traquée par la justice dans le Chablais

PUBLIÉ LE 30/01/2017

Dossier réalisé par Lauren Lacramp

 

Depuis un an, la mafia albanaise s’implante dans le Chablais. Les revendeurs d’héroïne et de cocaïne écoulent des milliers d’euros en quelques heures. Mais les autorités ont compris leurs combines.

Chablais

Avec leurs techniques de vente agressives et bien rodées, les trafiquants de drogue de la mafia albanaise ont vite tissé leur toile dans le Chablais pour refourguer héroïne et cocaïne à bas prix.

Zoom sur cette organisation qui veut prendre de l’ampleur.

Pourquoi la mafia albanaise sévit-elle dans le Chablais ?

La mafia albanaise est bien implantée en Suisse depuis quelques années. Elle développe son trafic de stupéfiants petit à petit en Haute-Savoie, à Annecy, Annemasse et Chambéry principalement.

Depuis un an, elle étend sa toile dans le Chablais. Les dealers ont mis au point une technique de vente efficace et à grande échelle : elle crée son propre marché. Premièrement, parce qu’elle s’ancre rapidement sur le territoire. Deuxièmement, car les prix de la cocaïne et de l’héroïne sont très bas, jusqu’à être moins cher que du cannabis. Pour finir, les revendeurs font des offres intéressantes pour de l’héroïne, qui rend très vite dépendant.

Qui sont les mafieux albanais ?

Très hiérarchisée, la mafia albanaise se compose de plusieurs clans, avec à leur tête chacun un chef. La structure criminelle est organisée sous forme de grappe de raison inversée (voir infographie). Concrètement, selon les dernières affaires traitées par la justice : les grossistes sont installés en Hollande et en Suisse, des transporteurs (souvent des femmes) passent les frontières jusqu’en France avec plusieurs kilos destinés aux semi-grossistes (situés par exemple à Neydens).

Les paquets de 500 g de stupéfiants vont ensuite alimenter les distributeurs installés à Bons-en-Chablais ou Sciez, où la drogue sera coupée et conditionnée.

Des jeunes majeurs, logés et nourris sur place, ont ensuite un mois pour revendre la drogue et rentrer chez eux. Il est difficile de quantifier leur nombre car ces revendeurs sont sans cesse renouvelés.

Comment la drogue est-elle écoulée ?

Ces jeunes qui viennent d’Albanie installent aux abords des bois, à Sciez par exemple, leur drug drive, leur lieu de vente éphémère. Ils ont des sachets de 1 à 5 g qu’ils cachent pour la journée dans la forêt, ou même le jardin d’un particulier, afin de ne pas avoir de grande quantité dans leurs poches.

Ils informent ensuite leurs clients habitués, ou les nouveaux rencontrés dans un bar, par SMS. Et ils leur font des offres promotionnelles à des prix attractifs.

Les clients passent alors à l’adresse indiquée, qui change chaque semaine, comme les horaires de vente. Environ 120 g sont écoulés de cette façon par jour et par vendeur.

L’argent ne reste pas en France

Les services douaniers effectuent des saisies d’argent importantes grâce à leurs contrôles réguliers. Il s’agit de sommes en liquide qui quittent la France et qui sont destinées au rachat de drogue, à des investissements dans l’immobilier, ou au blanchiment.

En 2016, 530 000 euros ont été saisis contre 90 000 en 2015, et la quasi-totalité provient du trafic de stupéfiants.

Trente personnes interpelléesces trois derniers mois

Ces derniers mois, la collaboration entre les autorités suisses et la brigade opérationnelle mixte (unité franco-suisse installée à Annemasse) a porté ses fruits. Environ trente personnes ont été interpellées le trimestre dernier, entre le Genevois et le Chablais, sans compter les usagers (voir ci-contre).

Plusieurs condamnations ont été prononcées à l’égard de mafieux albanais. En plus des peines de prison, le tribunal leur notifie une interdiction définitive du territoire français. Plusieurs dossiers doivent d’ailleurs être jugés dans les semaines à venir.

1 – Un neveu, un semi-grossiste de 34 ans, a été condamné à six ans de prison ferme et 60 000 euros d’amende le 5 janvier au tribunal de Thonon. Installé à Neydens, il fournissait les distributeurs du Chablais. Deux jeunes femmes, mères de famille, qui effectuaient notamment les transports de stupéfiants et d’argent, ont été condamnées à quatre ans de prison dont deux avec sursis.

2 – Deux distributeurs, âgés de 27 et 33 ans, installés de septembre à novembre à Bons-en-Chablais ont été condamnés en comparution immédiate le 21 novembre dernier au tribunal de Thonon à trois et quatre ans de prison ferme pour transport, acquisition, détention et vente de stupéfiants.

3 – Un revendeur de 25 ans qui sévissait à Sciez et en Haute-Savoie, a été condamné pour transport, détention, vente et acquisition de stupéfiants à sept mois de prison ferme.

4 – Les acheteurs et usagers de stupéfiants sont eux aussi poursuivis par la justice. Des mesures alternatives, notamment une obligation de soins, accompagnent généralement les condamnations.

Source de l'article, ici

Un commentaire

  1. Posté par Tommy le

    En Suisse, vous remplacez le terme « ferme  » par  » avec sursis  » .

Et vous, qu'en pensez vous ?

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