Augmentation du risque d’attentats islamiques en Suisse. Réponse inadéquate de nos autorités.

Augmentation du risque d’attentats islamiques en Suisse. Réponse inadéquate de nos autorités.

Par Ferdinand Pelayo

 

Cet article présente un point de vue critique sur la politique des autorités suisses en matière de lutte contre la radicalisation islamique et la menace jihadiste qui en découle.

 

La Suisse prétend lutter contre la radicalisation islamique mais laisse prospérer les organisations de l’islam radical sur son sol

 

Nous avons analysé le schéma des « phases de radicalisation » publié par Fedpol. D’après ses concepteurs, les services et institutions des cantons et communes chargés de l’instruction publique, des affaires sociales, de la migration, de l’aide aux victimes et de la prévention de la violence, ainsi que les organisations de la société civile actives dans le domaine social, sont capables de jouer un rôle central dans la prévention du processus de radicalisation qui peut mener au basculement vers le terrorisme. Etant en contact fréquent avec des individus au début de ce processus, ils estiment pouvoir les repérer précocement et les dissuader de poursuivre dans cette voie.

 

Nous ne partageons pas ce point de vue. Selon nous, ces différents acteurs ne peuvent avoir qu’un impact limité dans la lutte contre l’extrémisme violent musulman car ils interviennent généralement trop tard, à un moment où les personnes fanatisées ont la plupart du temps atteint un point de non-retour. Il serait beaucoup plus utile de s’en prendre aux racines du mal, c’est-à-dire de lutter contre les facteurs qui permettent à cette radicalisation de naître et de se propager, lesquels constituent le véritable amont de la chaîne de production des terroristes islamiques. D’après nous, ces facteurs sont :

- d’une part l’essor des organisations qui propagent l’islam radical en Suisse comme dans toute l’Europe,

- d’autre part et surtout l’irresponsable tolérance par nos autorités de ce phénomène.

D’après nous, tant que ces facteurs n’auront pas été combattus, le phénomène de la radicalisation va gagner en ampleur et sera aussi et de plus en plus souvent accompagné d’attentats, comme chez nos voisins.

 

Histoire de l’islam radical

 

Un bref rappel de l’idéologie et de l’histoire de l’islam radical est nécessaire pour bien comprendre le risque qu’il fait peser sur notre société.

 

L’idéologie de l’islam radical est issue de l’école hanbalite, la plus rigoriste des quatre écoles juridiques sunnites. Fondée par le théologien irakien Ahmad Ibn Hanbal au IXe siècle, elle n’admet qu’une compréhension littéraliste des livres saints de l’islam (Coran, Sunna) et refuse toute innovation en matière religieuse. La violence fondatrice de l’islam des origines y est sacralisée (razzias, esclavage ou exécution de ceux qui refusaient de se soumettre aux préceptes de Mahomet).

 

Au XIIIe siècle, le théologien kurde Ibn Taymiyya tente de lui donner un nouvel élan en réaction à ce qu’il perçoit comme une déliquescence des mœurs dans le monde musulman. A la prescription d’imiter scrupuleusement le modèle parfait que représente Mahomet est ajoutée l’injonction de s’inspirer également de l’exemple des pieux ancêtres (« salaf ») – ses compagnons et les deux générations de musulmans qui suivirent – auxquels Taymiyya attribue une autorité morale. Par ailleurs, il apportera de nouveaux éléments de doctrine politique tels que l’autorisation de tuer des musulmans innocents dans le cadre du combat contre les « mécréants » (non-musulmans, chiites et autres « hérétiques ») et l’exhortation à renverser tout dirigeant qui ne respecterait pas les règles fondamentales de la religion 1. La doctrine de Taymiyya deviendra par la suite la source d’inspiration principale de tous les radicaux. En 2017, c’est toujours le « savant » préféré des islamistes.

 

Longtemps marginalisé, le salafisme connait un premier essor en Arabie à partir du XVIIIe siècle sous l’impulsion du prédicateur arabe Mohammed ben Abdelwahhab qui, continuateur de la pensée de Taymiyya, voulait à son tour « purifier » l’islam en le ramenant à sa forme originelle pratiquée par les trois premières générations de musulmans. Critiquant la décadence du califat ottoman, il s’allie à la tribu des Saoud à qui il apporte sa caution religieuse pour soumettre par les armes la plus grande partie de la péninsule arabique. A partir des années 1960, les revenus considérables de l’extraction des hydrocarbures et la présence sur son territoire des premiers lieux saints de l’islam permettront à l’Arabie saoudite d’imposer le wahhabisme comme modèle dominant du sunnisme.

 

Frères musulmans et consorts : un puissant vecteur de radicalisation

 

Parallèlement au développement du wahhabisme, l’organisation des Frères musulmans se profile dès sa création en Egypte en 1928 comme le fer de lance de la réislamisation fondamentaliste d’un monde musulman dont une partie de la population commence à intégrer les codes comportementaux occidentaux apportés par la colonisation européenne. Son fondateur est le prédicateur radical Hassan Al-Banna (1906 – 1949) dont l’idéologie est viscéralement anti-occidentale, anti-démocratique et ne reconnait ni l’égalité entre individus ni leur droit à l’autonomie. Sayed Qotb (1906 - 1966) fut également le théoricien des Frères musulmans dans les années 1950 et 1960 et inspira leur charte de réforme sociale. La devise des Frères musulmans « Le Coran est notre constitution, le jihad est notre chemin, la mort sur le sentier d’Allah est notre souhait ultime » en dit long sur leur fanatisme. Leur but premier est de restaurer le califat aboli en 1924 par Atatürk et de faire de l’islam la seule référence sur les plans religieux, politique et juridique de l’« oumma », la communauté mondiale des musulmans. Une fois cette mission accomplie, leur ambition est la reconquête des terres qui furent temporairement musulmanes (péninsule ibérique, Sicile, Corse, Balkans, etc.) puis l’instauration de la «charia» – par la force si nécessaire – dans tous les pays du monde.
Grâce à sa stratégie très efficace de solidarité envers les couches populaires dans les domaines de l’éducation, de l’aide sociale et du syndicalisme, le mouvement connait un succès croissant, tout d’abord dans les pays musulmans, puis en Europe et en Amérique du Nord au cours des dernières décennies. Sa première implantation sur notre continent date de 1961. Cette année-là, Saïd Ramadan – le gendre et fervent admirateur d’Al-Banna – fonde, quelques années après avoir été expulsé d’Egypte par Nasser pour activités subversives, le Centre islamique de Genève qui sera longtemps financé par l’Arabie saoudite. Le CIGE a servi de base au développement du réseau aujourd’hui tentaculaire d’organisations islamistes alliées que les Frères musulmans ont bâti dans toute l’Europe. Il est connu depuis au moins vingt ans du ministère français de l’Intérieur comme « un lieu de rencontre des principaux islamistes européens et le point de convergence de circuits de financement ».

 

Depuis plusieurs décennies, la référence théologique de l’organisation est Youssef Al-Qaradawi, islamologue fanatique d’origine égyptienne hébergé et vénéré par le Qatar. Al-Qaradawi, par ailleurs président de l’Union internationale des savants musulmans à laquelle appartient Tariq Ramadan, a émis des « fatwas » justifiant le meurtre des apostats, des homosexuels et des adultères. Il a déclaré qu’Hitler avait été envoyé par Allah pour punir les juifs. Et il ne cache rien de ses projets subversifs vis-à-vis de l’Europe. Il promeut la conquête de l’Occident par les musulmans et nous promet la soumission à l’islam («Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, avec nos lois coraniques nous vous dominerons »).

 

Les héritiers spirituels d’Al-Banna aujourd’hui les plus actifs dans la nébuleuse d’entités émanant des Frères musulmans sont ses petits-fils, les fils de Saïd Ramadan : les prédicateurs Tariq et Hani Ramadan. L’impact de cette mouvance est désastreux en Europe comme partout ailleurs: elle cherche inlassablement à pousser les musulmans à refuser les normes des sociétés non musulmanes et à créer une société parallèle suivant les règles comportementales de la « charia » inspirées par l’islam littéraliste du 7e siècle après J.-C..

 

Genève, centre névralgique des Frères musulmans en Europe

 

Leur influence en Europe au travers d’associations, de centres culturels et de mosquées – ayant pignon sur rue et perçus comme inoffensifs par les autorités politiques – liés à la mouvance de l’islam radical et avec lesquels ils entretiennent des liens informels, est considérable. D’après la journaliste Mireille Vallette, spécialiste de l’islam en Suisse et auteure du livre « Le radicalisme dans les mosquées suisses », l’Union des organisations musulmanes de Genève (l’UOMG que Hani Ramadan a présidée jusqu’en février 2017 et dont font partie le CIGE et la mosquée du Petit-Saconnex) et les organisations islamistes de Mohammed et Nadia Karmous dans le canton de Neuchâtel, entre autres, sont pilotées par les Frères musulmans.

 

S’ajoutent à cette galaxie les associations et lieux de cultes gérés par d’autres groupes fondamentalistes.

 

Nicolas Blancho court toujours

 

Tout d’abord, la Suisse tolère toujours la présence sur son sol du CCIS de Nicolas Blancho qui exhorte implicitement ses fidèles, notamment dans une vidéo menaçante de novembre 2014, à subvertir l’ordre démocratique de notre société pour le remplacer par la dictature de la « charia ».

 

Mosquées intégristes albanaises en plein essor

 

Ensuite, nos autorités ne font rien pour contrecarrer le développement de l’UAIS (Union der Albanischen Imame in der Schweiz : Union des imams albanais de Suisse) qui gère aujourd’hui une cinquantaine de mosquées, principalement en Suisse allemande. Ce groupe se présente officiellement comme partisan d’un islam modéré. En réalité, il fait partie d’un réseau d’imams salafistes issus des Balkans (Kosovo, Bosnie, Macédoine) que l’on soupçonne d’être financés par l’Arabie Saoudite. Souvent formés à Médine, ces imams sont connus pour leurs prêches en opposition totale avec notre culture démocratique et avec les droits des femmes. Nehat Ismaili, le président macédonien de l’UAIS, est un inconditionnel de l’islamologue extrémiste Al-Qaradawi dont il traduit les livres en albanais. Il a invité dans sa mosquée d’Aarbug (AG) des imams ultra-radicaux des Balkans. L’un de ces prêcheurs de haine, le Macédonien Bekir Halimi, a recruté des jihadistes partis en Syrie et en Irak combattre pour l’EI. Un autre, le Kosovar Shefqet Krasniqi, a été licencié de son poste d’imam de la grande mosquée de Pristina et emprisonné par les autorités du Kosovo pour incitation à la haine, soutien à l’EI et atteinte à la sûreté de l’Etat.

Ces faits ont-ils été portés à la connaissance du conseil municipal de Plan-les-Ouates (GE) qui a accepté l’implantation dans sa commune de la nouvelle mosquée de l’UAIS ? La plateforme interreligieuse de Genève – qui a décidé de s’associer à l’inauguration festive de cette mosquée les 20 et 21 mai de cette année – s’est-elle renseignée sur l’idéologie toxique de l’UAIS ?

Quant au Conseil fédéral, s’est-il documenté sur l’imam macédonien de l’UAIS Bekim Alimi officiant à Wil (SG) avant de l’inviter à représenter la communauté musulmane pour l’inauguration du nouveau tunnel du Gothard en juin 2016 ? Savait-il que l’imam avait entretenu des contacts étroits avec Shefqet Krasniqi et Nicolas Blancho ?

 

Emprise grandissante de l’islamiste Erdogan sur les mosquées turques

 

Par ailleurs, la Confédération tolère qu’un nombre grandissant (50 aujourd’hui) de mosquées fréquentées par les Turcs vivant en Suisse soient directement pilotées par le ministère turc des affaires religieuses (Diyanet) au niveau du financement, des nominations d’imams et des discours qui y sont tenus. Cette tutelle est assurée par le truchement d’une fondation sise à Zürich qui gère ces mosquées et dont le président n’est autre que Mehmet Görmez, le chef de Diyanet et dévoué serviteur du président de la république turque. Elle permet à l’islamiste Erdogan – lequel n’hésite pas à exhiber dans son bureau la main de Tamkine, symbole des Frères musulmans – de propager dans ces mosquées des messages de rejet catégorique de notre société. Il est important de rappeler ici que le président turc a déclaré en 2008 en Allemagne que « l’assimilation est un crime contre l’humanité ».

 

On peut enfin se demander pourquoi le Conseil fédéral consulte encore le Conseil suisse des religions dont le vice-président est Montassar BenMrad, le controversé président de la Fédération des organisations islamiques de Suisse (FOIS, la plus grande organisation faîtière d’associations musulmanes en Suisse), qui a refusé initialement de condamner les deux adolescents de Therwil ne voulant pas serrer la main de leur enseignante. Celui-ci ne fait pas que tolérer la présence de nombreux imams radicaux parmi ses membres. En se rendant en octobre 2016 au 9e conseil islamique eurasien organisé par le Diyanet à Istanbul, il a fait clairement allégeance à Erdogan et à sa vision intégriste de l’islam.

 

Les pays du Golfe sponsorisent l’expansion du salafisme en Suisse

 

L’argent est rarement un problème pour les islamistes. Le géopolitologue Alexandre Del Valle a montré dans un ouvrage 2 publié récemment que les intégristes qui essaient de radicaliser leurs coreligionnaires installés en Europe peuvent compter sur des riches donateurs d’Arabie saoudite, du Qatar et du Koweït pour financer leur travail de sape de nos sociétés ouvertes.

 

L’islam radical est l’antichambre du terrorisme jihadiste

 

Comme les inquiétantes déclarations d’Al-Banna et d’Al-Qaradawi le laissent supposer, les organisations de l’islam radical ne font pas que pousser la communauté musulmane vers un islam fondamentaliste et séparatiste. D’après les journalistes Sylvain Besson 3, Emmanuel Razavi 4 et Caroline Fourest 5 qui ont enquêté sur les Frères musulmans, le mouvement est soupçonné d’avoir toujours entretenu des rapports étroits avec des groupes terroristes islamiques à travers le monde, notamment avec Al-Qaïda et le Groupe islamique armé (GIA algérien). Ces organisations serviraient d’intermédiaires entre les musulmans radicalisés par leurs soins qui souhaiteraient passer à l’acte et les mouvements terroristes. Dans une interview donnée au Figaro le 5 février 2016, Mohamed Louizi, ex-Frère musulman, a d’ailleurs confirmé qu’il existe des rapports étroits entre Frères musulmans et jihadisme.

 

Notre tolérance de l’extrémisme est responsable de l’augmentation du risque terroriste

 

Nous estimons que la volonté d’expansion des tenants de l’islam radical n’est pas l’unique raison de l’augmentation du risque d’attentat. Le jihad culturel et terroriste du salafisme en Europe n’aurait pu connaître un tel essor si nos dirigeants avaient identifié à temps l’islam radical comme un ennemi civilisationnel et s’ils l’avaient combattu dès ses premières tentatives d’implantation chez nous dans les années 1960. La raison première de l’augmentation du risque de terrorisme à motivation jihadiste est la tolérance dont font preuve nos gouvernements, institutions et médias pour le fondamentalisme musulman producteur de séparatistes et de terroristes.

 

La complaisance de nos politiques vis-à-vis des islamistes, basée le plus souvent sur leur profonde méconnaissance de l’islam, de ses courants et de son histoire, et parfois sur un électoralisme cynique, autorise les extrémistes à pousser une part croissante de la communauté musulmane vers le radicalisme. Ainsi, mal informés ou irresponsables, nos dirigeants laissent le contrôle de nombreuses mosquées et lieux de culte aux associations obscurantistes et prosélytes qui y propagent sans entrave leur haine de notre mode de vie et leur idéologie liberticide.

 

Le canton de Genève travaille avec les islamistes

 

A Genève, le summum de la naïveté fut atteint en mars 2016 quand l’exécutif cantonal reçu à l’Hôtel-de-Ville les deux activistes Hafid Ouardiri et Hani Ramadan afin, entre autres, de recueillir leur avis sur la nouvelle loi sur la laïcité en cours de préparation.

Le premier est membre depuis les années 1990 du conseil de fondation de la mosquée du Roi Fayçal à Bâle où prêche un imam radical syrien. Ce dernier n’est autre que le père des deux adolescents de Therwil qui refusent de serrer la main à leurs enseignantes et regardaient des vidéos de propagande de l’EI. Cet imam a marié de force deux de ses filles en Syrie (une troisième a trouvé refuge dans un foyer en Suisse). C’est Hafid Ouardiri qui, avec Tariq Ramadan, a réussi en 1993 à faire déprogrammer le «Mahomet» de Voltaire puis a demandé l’annulation d’une lecture de cette pièce en France voisine et au Théâtre de Carouge en 2005. Tous ces éléments troublants n’ont pas empêché la plateforme interreligieuse de Genève de le nommer vice-président.

Le deuxième a déclaré, à l’occasion d’une invitation à discourir dans une école genevoise en juin 2016, que « la femme sans voile est comme une pièce de deux euros. Visible par tous, elle passe d'une main à l'autre. » Hani Ramadan ne s’est pas privé d’inviter à l’une des conférences de l’UOMG le salafiste Nabil Ennasri qui y a déclaré en mars 2015 « ne pas aimer le mot intégration » devant le délégué genevois à l’intégration sans que ce dernier ne bronche. Ces conférences sont pourtant parrainées par la Confédération, le canton de Genève et son bureau de l’intégration. Pire, Hani Ramadan recommande ouvertement la lapidation des adultères au nom de la «charia». Par ailleurs, le digne successeur d’Al-Banna est régulièrement interdit de séjour en France depuis 1997. Motif : « Individu susceptible (...) de contribuer au développement de thèses extrémistes sur le territoire français » et de provoquer des « troubles à l’ordre public ».

Ces deux personnages invités par le Conseil d’Etat genevois sont des ennemis jurés de la liberté de critiquer les religions et de la laïcité telle que les Européens l’entendent depuis le début du 20e siècle, une laïcité qu’ils souhaitent remplacer – avec le soutien de politiciens se percevant comme particulièrement « modernes » – par une « laïcité ouverte », c'est-à-dire vidée de sa substance.

 

UNIGE ouvre les bras aux salafistes

 

Quant à l’Université de Genève, son indulgence vis-à-vis de l’islam radical est proprement stupéfiante. Plusieurs faits en témoignent :

  • organisation de colloques et d’expositions où des universitaires font la promotion active du voile islamique, pourtant dénoncé comme symbole d’apartheid sexuel, d’enfermement et d’oppression par de nombreuses féministes du monde arabo-musulman, notamment la Libanaise Joumana Haddad, la Yéménite Elham al Manea, les Iraniennes Abnousse Shalmani et Chahdortt Djavann, les Tunisiennes Monia Sanekli et Raja Ben Slama.
  • location régulière de salles de conférences à l’UOMG qui y a même invité le porte-parole de l’organisation terroriste Hamas en 2012. Rappelons que le Hamas est une émanation gazaouite des Frères musulmans.
  • acceptation d’un don d’un million de francs versé à UNIGE par l’ex-premier ministre du Koweït, pays régi par le totalitarisme islamiste, bafouant allègrement les droits de l’homme, et soupçonné par Alexandre Del Valle de financer le terrorisme jihadiste.

 

Tribune toujours ouverte à la RTS pour l’intégriste Tariq Ramadan

 

Et que dire des journalistes qui, en invitant fréquemment les laudateurs des Frères musulmans à s’exprimer dans les médias et en évitant de leur poser les questions qui dérangent, les aident à se positionner comme les représentants officiels de la communauté musulmane ? Pourquoi Tariq Ramadan – qui partage les mêmes idées que son frère mais les masque derrière un discours trompeur – est-il si souvent convié à représenter « le point de vue des musulmans » à la RTS ?

 

L’institution fédérale CSIS soutient les revendications de l’islam radical

 

Enfin, que penser du Centre suisse islam et société (CSIS) de l’Université de Fribourg ? Financé par les impôts, il se présente comme « un centre de compétences traitant des questions actuelles liées à l’Islam en Suisse dont l’objectif est d’apporter, au travers de ses activités, une contribution au vivre-ensemble dans notre société plurielle ». Depuis son ouverture en 2016, au lieu de se concentrer sur l’aide à apporter aux musulmans pour leur permettre de comprendre et d’apprécier les valeurs de notre société libre et ouverte afin de s’y adapter tout en les intégrant pleinement, il consacre l’essentiel de son temps à inciter les institutions (écoles, universités, EMS, centres d’animation socioculturelle, hôpitaux, prisons) et les citoyens suisses à accepter, au nom du fameux « vivre ensemble », les revendications des fondamentalistes musulmans. Persuader la société d’accepter le voile islamique, étendard de la conquête culturelle et politique des salafistes, semble être sa première priorité.

Parmi les membres du Conseil consultatif du CSIS, on trouve nombre de musulmans radicaux ou complaisants avec l’islam radical dont :

- Khaldoun Dia-Eddine, Frère musulman proche d’Al-Qaradawi,

- Dilek Ucak Ekinci de l’Association islamique turque, représentante officielle de la Diyanet, et membre du comité directeur de l’association des organisations islamiques de Zürich qui compte de nombreux fondamentalistes,

- Rehan Neziri, membre de l’UAIS,

- Montassar BenMrad, président de la FOIS.

 

Une question de courage politique

 

En grande partie acquises à l’idéologie dominante du relativisme culturel et à son corolaire le multiculturalisme, nos élites favorisent inconsciemment la progression de l’islam politique qui avance ses pions en s’abritant derrière une liberté religieuse dévoyée. Au nom de la tolérance et du droit à la différence, le salafisme est autorisé à contrôler et à détourner de l’intégration une part croissante de la communauté musulmane de Suisse abandonnée par les pouvoirs publics aux islamistes.

 

Pour justifier leur manque de volonté à agir, les politiques prétendent que nos lois et la Convention européenne des droits de l’homme protégeant les minorités religieuses sont des obstacles à la lutte contre l’islam radical. Rien n’est plus faux. En fait, tout est une question de courage politique car les bases légales pour une interdiction de l’extrémisme musulman existent déjà.

En 2001, la Cour européenne des droits de l’homme – dont la Suisse a ratifié la Convention – a validé dans un arrêt la dissolution du parti salafiste turc Refah Parisi – auquel Erdogan était auparavant affilié – par la Cour constitutionnelle turque au motif « qu’une attitude ne respectant pas le principe de laïcité ne sera (…) pas acceptée comme faisant partie de la liberté de manifester sa religion », en ajoutant que « nul ne doit être autorisé à se prévaloir des dispositions de la Convention pour affaiblir ou détruire les idéaux et valeurs d’une société démocratique ». Par ailleurs, dans le même arrêt, la CEDH a déclaré la « charia » incompatible avec les principes fondamentaux de la démocratie. Rappelons que les islamistes demandent que la «charia» soit la source du droit (« fiqh ») pour les musulmans.

 

Seule la lutte contre l’islam radical peut faire reculer le risque terroriste

 

Les peuples européens attendent impatiemment la mise en œuvre d’un programme cohérent de lutte contre l’islam radical qui mettrait fin à des décennies de bienveillance insensée à son égard. Un tel programme devrait, pour être véritablement efficace, s’attaquer aux sources de la légitimation de la violence islamique et comporter les éléments suivants :

- se débarrasser de la domination intellectuelle du relativisme culturel qui affaiblit le système immunitaire de notre société et fait le jeu de l’islam radical,

- réaffirmer la préséance sur notre territoire de notre modèle démocratique qui favorise et protège l’émancipation des femmes, l’égalité entre individus, leur droit à l’autodétermination et l’exercice privé des religions,

- fermer les organisations et les mosquées qui, en faisant l’apologie de l’islam radical, cherchent à séparer les musulmans du reste de la population pour construire une contre-société hostile à nos valeurs,

- interdire aux salafistes de prêcher ou de former des jeunes musulmans dans les mosquées et les centres culturels islamiques,

- condamner à des peines de prison ferme les responsables religieux musulmans qui incitent à la violence (lapidation des adultères, assassinat des apostats, appel au djihad),

- ne plus inviter à la RTS les représentants de l’islam radical,

- déchoir de leur nationalité les djihadistes suisses partis se battre à l’étranger,

- proscrire les signes vestimentaires du salafisme (burqa, niqab, hijab, voile à l’école et dans les autres institutions publiques, …) qui ne sont pas des vêtements anodins mais les uniformes de l’islam politique conquérant,

- signifier aux pays du Golfe, à la Turquie et aux autres pays qui soutiennent l’offensive de l’islamisme en Europe en finançant des mosquées, des associations et des centres culturels, que de telles pratiques ne sont plus autorisées,

- ne plus tolérer de financements étrangers de l’islam en Suisse,

- proscrire le financement des universités suisses par des Etats ou des personnalités qui soutiennent l’islamisme.

 

Afin de sauvegarder les valeurs qui ont fait la Suisse, et dans l’intérêt de toutes les composantes de notre société, nous devons mettre un terme à la propagation d’une idéologie qui nuit gravement à l’intégration de nos compatriotes musulmans, attise des conflits interconfessionnels et inter-ethniques, et vise à l’instauration sur le long terme d’une théocratie totalitaire.

 

Saurons-nous relever le défi politique que nous pose l’islam radical ?

 

Les décisions politiques légitimes qui s’imposent ne sont pas faciles à prendre et déclencheront immanquablement les intimidations moralisatrices et les reductiones ad hitlerum de ceux qui ont déjà renoncé à défendre notre culture. Notre société peut-elle encore produire des leaders politiques ayant la capacité de résister à de telles pressions, de renoncer aux compromissions de court terme, et d’élaborer une véritable stratégie civilisationnelle ? L’avenir nous le dira.

 

La pire menace, c’est nous-mêmes…

 

Une chose est sûre : par notre tolérance irraisonnée d’un dogme politico-religieux intolérant qui ne cache pas son but de subvertir notre société, nous sommes devenus, nous-mêmes, la plus grande menace qui pèse sur notre pays. Notre insuffisance collective pourrait un jour nous détruire. La citation de l’historien américain Will Durant est là pour nous le rappeler : " Une grande civilisation n'est conquise de l'extérieur que si elle est détruite de l'intérieur."

 

Ferdinand Pelayo, 15 mai 2017

 

 

1 : David Bénichou, Farhad Khosrokhavar, Philippe Migaux ; Le jihadisme ; Plon ; 2015

2: Alexandre Del Valle ; Les vrais ennemis de l’Occident ; L’artilleur ; 2016

3 : Sylvain Besson ; La conquête de l’Occident ; Seuil ; 2005

4 : Emmanuel Razavi ; Frères musulmans : dans l’ombre d’Al-Qaïda ; Jean-Cyrille Godefroy ; 2005

5 : Caroline Fourest ; Frère Tariq ; Grasset ; 2004

6 commentaires

  1. Posté par necas le

    Perso : je ne crois pas à de telles possibilités : la Suisse étant la Banque du Monde Entier , personne n’a aucun intérêt à y commettre quoi que ce soit ! C’est du fake , cette news . Avec tous les rois du Pétrole et du gaz qui viennent et certains , vivent en Suisse ? ! C’est une plaisanterie , cette menace . Stop.

  2. Posté par LAMBERT le

    Si les mesures RADICALES contre l’ISLAM RADICAL, telles qu’énoncées par PELAYO ne sont pas prises sans plus attendre en Suisse mais aussi en Europe et même dans le monde non musulman, je prédis l’Apocalypse, la fin du règne de la chrétienté par la victoire de l’ANTECHRIST. AMEN AMEN EN VÉRITÉ JE VOUS LE DIS.

  3. Posté par farjon thierry le

    Et ben quand il y aura un Charlie hebdo, un Bataclan en Suisse, ça fera peut être bouger nos chers huiles… Mais ça m’étonnerait! Armez vous et défendez vous sans compter sur les politiques et les lois qui protègent cette bande de salopards!

  4. Posté par Jean B le

    + UN PEU MARRE DU CAUCHEMAR +

  5. Posté par artza barosh le

    Curieux. Les Autorités suisses ferment les yeux sur les implantations islamiques et, parallèlement, tentent de désarmer les citoyens. Une fois encore on peut se demander à qui profite cette tendance, qui paie et qui palpe.

  6. Posté par Bilou le

    Nos politiciens…. Faire preuve de courage face à ce fléau ??? Les poules auront des dents avant que cela n’arrive. Il y bien longtemps que je n’ai plus confiance en ces élus surpayés qui se foutent éperdument de nos intérêts et de l’avenir de nos enfants.

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